SAUL LOEB / AFP
Washington, États-Unis | AFP | mercredi 26/11/2024 - Renouant avec la stratégie économique de son premier mandat, Donald Trump a relancé l'inquiétude sur des guerres commerciales tous azimuts en menaçant la Chine, le Canada et le Mexique d'augmenter les droits de douane dès son arrivée au pouvoir en janvier.
"Le 20 janvier, pour l'un de mes nombreux premiers décrets, je signerai tous les documents nécessaires pour imposer au Mexique et au Canada des droits de douane de 25% sur TOUS les produits entrant aux Etats-Unis", a écrit lundi le président élu sur son réseau Truth Social.
C'est à cette date que le républicain de 78 ans, élu confortablement le 5 novembre, prêtera serment.
"Cette taxe restera en vigueur jusqu'à ce que les drogues, en particulier le fentanyl, et tous les immigrants illégaux arrêtent cette invasion de notre pays!", a-t-il ajouté.
Le milliardaire, qui avait déjà déclenché des affrontements commerciaux avec la Chine et l'Europe pendant son premier mandat (2017-2021), a aussi annoncé une augmentation des taxes douanières de 10%, venant s'ajouter à celles existant déjà et à celles supplémentaires qu'il pourrait encore décider, sur "tous les nombreux produits arrivant de Chine aux Etats-Unis".
Dans ce contexte, il a nommé mardi soir au poste de représentant américain au Commerce (USTR) Jamieson Greer, un avocat en droit commercial ayant participé sous son premier mandat à des négociations musclées avec Pékin.
Donald Trump avait déjà annoncé il y a une semaine la désignation au poste de secrétaire au Commerce de Howard Lutnick, PDG de la banque d'investissement Cantor Fitzgerald et vif critique de la Chine.
- "Réagir de manière unie" -
"Personne ne gagnera une guerre commerciale", a réagi mardi la diplomatie chinoise à propos de l'annonce sur les taxes douanières.
Pékin a aussi fermement rejeté l'argumentaire de Donald Trump concernant le trafic d'opiacés, faisant savoir via son ambassade aux Etats-Unis que "l'idée selon laquelle la Chine aurait sciemment autorisé l'entrée de précurseurs de fentanyl aux Etats-Unis est totalement contraire aux faits et à la réalité."
La présidente du Mexique Claudia Sheinbaum a pour sa part écrit à son futur homologue républicain pour le mettre en garde: "A un tarif douanier, un autre viendra en réponse et ainsi de suite jusqu'à ce que nous mettions en danger nos entreprises communes".
Elle a défendu le traité de libre-échange qui unit le Canada, les Etats-Unis et le Mexique et qui a été "bénéfique pour renforcer l'économie de l'Amérique du Nord".
Quant au Premier ministre canadien Justin Trudeau, dont la relation avec Donald Trump a toujours été tendue, il a affirmé avoir eu un "bon" échange avec le président élu.
Dans le pays voisin, où 75% des exportations partent pour les Etats-Unis, la nouvelle a fait l'effet d'une onde de choc.
"Je trouve que ses commentaires sont injustes. Je trouve qu'il est insultant. C'est comme être poignardé par un membre de sa famille", s'est insurgé le Premier ministre de la province de l'Ontario, Doug Ford.
"Nous devons nous préparer à ce que l'Europe ou l'Allemagne soient confrontées à des situations similaires", a averti le ministre allemand de l'Economie Robert Habeck mardi, témoignant de l'inquiétude de la première économie européenne, très dépendante de ses exportations.
L'Union européenne doit "réagir de manière unie" et "montrer clairement que tout le monde est perdant" avec ce type de mesures américaines, a-t-il insisté.
- "Voler les emplois" -
Les Bourses européennes ont fini dans le rouge. Et si Wall Street a terminé en hausse, les annonces de Donald Trump ont plombé le secteur automobile américain, notamment General Motors (-9,03%).
"Une grande partie de leurs voitures est assemblée au Mexique et au Canada, ou bien contiennent des pièces provenant du Mexique, du Canada et de la Chine", a commenté Steve Sosnick, d'Interactive Brokers.
"Je veux que les entreprises automobiles allemandes deviennent américaines", avait déclaré Donald Trump pendant la campagne. "Nous allons voler les emplois d'autres pays, nous allons voler leurs usines".
Avant même son investiture, le républicain promet donc de traduire en actes deux de ses grandes promesses de campagne, agir contre l'immigration illégale tout en engageant un bras de fer avec les partenaires commerciaux des Etats-Unis, qu'il accuse de pratiques déloyales.
Durant la campagne, il avait même assuré que l'augmentation des droits de douane était son "expression préférée", restant sourd aux avertissements de certains économistes sur le potentiel inflationniste de telles mesures.
Reste à savoir désormais s'il mettra sa menace à exécution, ou si ces déclarations fracassantes relèvent davantage de la stratégie de l'ancien homme d'affaires, enclin à aborder les relations diplomatiques, politiques ou économiques sur le mode de l'empoignade.
"Le 20 janvier, pour l'un de mes nombreux premiers décrets, je signerai tous les documents nécessaires pour imposer au Mexique et au Canada des droits de douane de 25% sur TOUS les produits entrant aux Etats-Unis", a écrit lundi le président élu sur son réseau Truth Social.
C'est à cette date que le républicain de 78 ans, élu confortablement le 5 novembre, prêtera serment.
"Cette taxe restera en vigueur jusqu'à ce que les drogues, en particulier le fentanyl, et tous les immigrants illégaux arrêtent cette invasion de notre pays!", a-t-il ajouté.
Le milliardaire, qui avait déjà déclenché des affrontements commerciaux avec la Chine et l'Europe pendant son premier mandat (2017-2021), a aussi annoncé une augmentation des taxes douanières de 10%, venant s'ajouter à celles existant déjà et à celles supplémentaires qu'il pourrait encore décider, sur "tous les nombreux produits arrivant de Chine aux Etats-Unis".
Dans ce contexte, il a nommé mardi soir au poste de représentant américain au Commerce (USTR) Jamieson Greer, un avocat en droit commercial ayant participé sous son premier mandat à des négociations musclées avec Pékin.
Donald Trump avait déjà annoncé il y a une semaine la désignation au poste de secrétaire au Commerce de Howard Lutnick, PDG de la banque d'investissement Cantor Fitzgerald et vif critique de la Chine.
- "Réagir de manière unie" -
"Personne ne gagnera une guerre commerciale", a réagi mardi la diplomatie chinoise à propos de l'annonce sur les taxes douanières.
Pékin a aussi fermement rejeté l'argumentaire de Donald Trump concernant le trafic d'opiacés, faisant savoir via son ambassade aux Etats-Unis que "l'idée selon laquelle la Chine aurait sciemment autorisé l'entrée de précurseurs de fentanyl aux Etats-Unis est totalement contraire aux faits et à la réalité."
La présidente du Mexique Claudia Sheinbaum a pour sa part écrit à son futur homologue républicain pour le mettre en garde: "A un tarif douanier, un autre viendra en réponse et ainsi de suite jusqu'à ce que nous mettions en danger nos entreprises communes".
Elle a défendu le traité de libre-échange qui unit le Canada, les Etats-Unis et le Mexique et qui a été "bénéfique pour renforcer l'économie de l'Amérique du Nord".
Quant au Premier ministre canadien Justin Trudeau, dont la relation avec Donald Trump a toujours été tendue, il a affirmé avoir eu un "bon" échange avec le président élu.
Dans le pays voisin, où 75% des exportations partent pour les Etats-Unis, la nouvelle a fait l'effet d'une onde de choc.
"Je trouve que ses commentaires sont injustes. Je trouve qu'il est insultant. C'est comme être poignardé par un membre de sa famille", s'est insurgé le Premier ministre de la province de l'Ontario, Doug Ford.
"Nous devons nous préparer à ce que l'Europe ou l'Allemagne soient confrontées à des situations similaires", a averti le ministre allemand de l'Economie Robert Habeck mardi, témoignant de l'inquiétude de la première économie européenne, très dépendante de ses exportations.
L'Union européenne doit "réagir de manière unie" et "montrer clairement que tout le monde est perdant" avec ce type de mesures américaines, a-t-il insisté.
- "Voler les emplois" -
Les Bourses européennes ont fini dans le rouge. Et si Wall Street a terminé en hausse, les annonces de Donald Trump ont plombé le secteur automobile américain, notamment General Motors (-9,03%).
"Une grande partie de leurs voitures est assemblée au Mexique et au Canada, ou bien contiennent des pièces provenant du Mexique, du Canada et de la Chine", a commenté Steve Sosnick, d'Interactive Brokers.
"Je veux que les entreprises automobiles allemandes deviennent américaines", avait déclaré Donald Trump pendant la campagne. "Nous allons voler les emplois d'autres pays, nous allons voler leurs usines".
Avant même son investiture, le républicain promet donc de traduire en actes deux de ses grandes promesses de campagne, agir contre l'immigration illégale tout en engageant un bras de fer avec les partenaires commerciaux des Etats-Unis, qu'il accuse de pratiques déloyales.
Durant la campagne, il avait même assuré que l'augmentation des droits de douane était son "expression préférée", restant sourd aux avertissements de certains économistes sur le potentiel inflationniste de telles mesures.
Reste à savoir désormais s'il mettra sa menace à exécution, ou si ces déclarations fracassantes relèvent davantage de la stratégie de l'ancien homme d'affaires, enclin à aborder les relations diplomatiques, politiques ou économiques sur le mode de l'empoignade.