Etats-Unis | AFP | mercredi 11/04/2018 - Les missiles "arrivent": Donald Trump a averti mercredi d'une riposte occidentale imminente au bombardement chimique présumé en Syrie, portant la tension avec Moscou à son sommet depuis le début de cette crise.
"La Russie jure d'abattre n'importe quel missile tiré sur la Syrie. Que la Russie se tienne prête, car ils arrivent, beaux, nouveaux et 'intelligents!' Vous ne devriez pas vous associer à un Animal qui Tue avec du Gaz, qui tue son peuple et aime cela", a lancé le président américain.
Dans des tweets matinaux, Donald Trump s'en est particulièrement pris à la Russie, soutien indéfectible du régime du président syrien Bachar al-Assad, accusé d'être responsable d'une attaque chimique présumée près de Damas qui a fait plus de 40 morts en fin de semaine dernière.
La menace du président américain a été appuyée par le Pentagone qui s'est dit "prêt" à lui présenter des options militaires pour frapper en Syrie.
Cette perspective d'une action militaire des Américains, soutenus par la France et probablement la Grande-Bretagne, s'inscrit dans un contexte extrêmement difficile entre l'Occident et la Russie. Les relations sont déjà passablement dégradées par l'affaire de l'ex-espion Sergueï Skripal, empoisonné par un agent innervant en Angleterre le 4 mars.
Ces tensions ont été symbolisées par un dialogue de sourds diplomatique à l'ONU. Mardi, Moscou a opposé son veto au Conseil de sécurité à un projet de résolution américain visant à créer un mécanisme d'enquête indépendant sur le recours aux armes chimiques en Syrie.
Jugeant la situation "très tendue", le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a dit espérer "que toutes les parties vont éviter tout acte qui ne serait en réalité en aucun cas justifié".
Et dans une pique à l'attention de Donald Trump, il a déclaré que Moscou, "partisan d'approches sérieuses", ne participait pas "à la twitto-diplomatie".
L'ambassadeur russe au Liban Aleksander Zasypkin s'était fait menaçant sur la chaîne Al-Manar, basée au Liban et gérée par le Hezbollah chiite libanais: "En cas de frappe américaine (...) les missiles seront détruits, de même que les équipements d'où ils ont été lancés".
L'armée russe a de son côté accusé les Casques blancs, les secouristes dans les zones rebelles, d'avoir "mis en scène" l'attaque "aux gaz toxiques" à Douma, dernière poche rebelle près de Damas. Elle a aussi annoncé le déploiement à partir de jeudi de sa police militaire dans la ville.
Dans un autre tweet, Donald Trump n'a pu que déplorer que les relations entre les Etats-Unis et la Russie soient "pires aujourd'hui qu'elles ne l'ont jamais été, y compris pendant la Guerre froide".
Un constat d'échec pour le président américain qui avait fait de la relance des relations avec la Russie un des grands objectifs de sa politique étrangère.
Dans ce contexte, la Turquie, autre acteur-clé dans le conflit syrien, a exhorté Russie et Etats-Unis à cesser leur "bagarre de rue", tandis que les éléments d'une riposte coordonnée entre Occidentaux se mettaient en place.
La France annoncera "dans les prochains jours" une "décision" en accord avec les alliés américain et britannique, a précisé le président français Emmanuel Macron, assurant que les bombardements viseraient "les capacités chimiques" du régime de Damas.
"Nous allons travailler avec nos alliés les plus proches sur la manière d'assurer que les responsables rendent des comptes", a confirmé mercredi la Première ministre britannique Theresa May, en dénonçant l'"attaque barbare" de Douma.
Au Conseil de sécurité, deux projets n'ont pas réuni suffisamment de voix pour être adoptés.
L'ambassadeur de Russie aux Nations unies, Vassily Nebenzia, a justifié le 12e veto russe en sept années d'un conflit qui a fait plus de 350.000 morts par la volonté de "ne pas entraîner le Conseil de sécurité dans des aventures".
L'Organisation internationale sur les armes chimiques (OIAC), un organisme dont le mandat est d'enquêter sur une attaque présumée mais qui n'a pas la responsabilité d'en identifier les responsables, a annoncé mardi l'envoi "sous peu" d'une équipe en Syrie pour faire la lumière sur ce qui s'est passé à Douma.
Selon les Casques Blancs et l'ONG médicale Syrian American Medical Society, plus de 40 personnes ont été tuées samedi dans ce dernier bastion rebelle dans la Ghouta orientale, aux portes de Damas, tandis que plus de 500 blessés ont été soignés notamment pour des "difficultés respiratoires".
L'OIAC a été invitée par Damas qui, comme Moscou, nie toute attaque chimique.
Face au risque d'attaques, l'armée syrienne a placé ses forces "en état d'alerte" pour les jours à venir dans les aéroports et les bases militaires du pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG qui centralise des informations sur le pays.
Dans les rues de Damas, la capitale, des Syriens semblaient rester de marbre face aux menaces.
"Personne n'a peur d'une frappe", lance sur un ton de défi Amal, ingénieure de 27 ans. "On sait que tout ce qu'ils font, c'est pour miner (...) l'engagement de l'armée qui libère les régions" tenues par la rébellion.
A Douma, le dernier groupe insurgé Jaich al-Islam est en train de quitter la ville après plusieurs semaines de bombardements intensifs du régime, qui ont fait plus de 1.700 morts dans les secteurs rebelles de la Ghouta orientale.
Des dizaines de milliers de personnes, combattants de deux autres groupes insurgés et leurs familles, ont déjà été évacués.
"La Russie jure d'abattre n'importe quel missile tiré sur la Syrie. Que la Russie se tienne prête, car ils arrivent, beaux, nouveaux et 'intelligents!' Vous ne devriez pas vous associer à un Animal qui Tue avec du Gaz, qui tue son peuple et aime cela", a lancé le président américain.
Dans des tweets matinaux, Donald Trump s'en est particulièrement pris à la Russie, soutien indéfectible du régime du président syrien Bachar al-Assad, accusé d'être responsable d'une attaque chimique présumée près de Damas qui a fait plus de 40 morts en fin de semaine dernière.
La menace du président américain a été appuyée par le Pentagone qui s'est dit "prêt" à lui présenter des options militaires pour frapper en Syrie.
Cette perspective d'une action militaire des Américains, soutenus par la France et probablement la Grande-Bretagne, s'inscrit dans un contexte extrêmement difficile entre l'Occident et la Russie. Les relations sont déjà passablement dégradées par l'affaire de l'ex-espion Sergueï Skripal, empoisonné par un agent innervant en Angleterre le 4 mars.
Ces tensions ont été symbolisées par un dialogue de sourds diplomatique à l'ONU. Mardi, Moscou a opposé son veto au Conseil de sécurité à un projet de résolution américain visant à créer un mécanisme d'enquête indépendant sur le recours aux armes chimiques en Syrie.
- Situation 'très tendue' -
Jugeant la situation "très tendue", le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a dit espérer "que toutes les parties vont éviter tout acte qui ne serait en réalité en aucun cas justifié".
Et dans une pique à l'attention de Donald Trump, il a déclaré que Moscou, "partisan d'approches sérieuses", ne participait pas "à la twitto-diplomatie".
L'ambassadeur russe au Liban Aleksander Zasypkin s'était fait menaçant sur la chaîne Al-Manar, basée au Liban et gérée par le Hezbollah chiite libanais: "En cas de frappe américaine (...) les missiles seront détruits, de même que les équipements d'où ils ont été lancés".
L'armée russe a de son côté accusé les Casques blancs, les secouristes dans les zones rebelles, d'avoir "mis en scène" l'attaque "aux gaz toxiques" à Douma, dernière poche rebelle près de Damas. Elle a aussi annoncé le déploiement à partir de jeudi de sa police militaire dans la ville.
Dans un autre tweet, Donald Trump n'a pu que déplorer que les relations entre les Etats-Unis et la Russie soient "pires aujourd'hui qu'elles ne l'ont jamais été, y compris pendant la Guerre froide".
Un constat d'échec pour le président américain qui avait fait de la relance des relations avec la Russie un des grands objectifs de sa politique étrangère.
- Riposte occidentale -
Dans ce contexte, la Turquie, autre acteur-clé dans le conflit syrien, a exhorté Russie et Etats-Unis à cesser leur "bagarre de rue", tandis que les éléments d'une riposte coordonnée entre Occidentaux se mettaient en place.
La France annoncera "dans les prochains jours" une "décision" en accord avec les alliés américain et britannique, a précisé le président français Emmanuel Macron, assurant que les bombardements viseraient "les capacités chimiques" du régime de Damas.
"Nous allons travailler avec nos alliés les plus proches sur la manière d'assurer que les responsables rendent des comptes", a confirmé mercredi la Première ministre britannique Theresa May, en dénonçant l'"attaque barbare" de Douma.
Au Conseil de sécurité, deux projets n'ont pas réuni suffisamment de voix pour être adoptés.
L'ambassadeur de Russie aux Nations unies, Vassily Nebenzia, a justifié le 12e veto russe en sept années d'un conflit qui a fait plus de 350.000 morts par la volonté de "ne pas entraîner le Conseil de sécurité dans des aventures".
- "Etat d'alerte" -
L'Organisation internationale sur les armes chimiques (OIAC), un organisme dont le mandat est d'enquêter sur une attaque présumée mais qui n'a pas la responsabilité d'en identifier les responsables, a annoncé mardi l'envoi "sous peu" d'une équipe en Syrie pour faire la lumière sur ce qui s'est passé à Douma.
Selon les Casques Blancs et l'ONG médicale Syrian American Medical Society, plus de 40 personnes ont été tuées samedi dans ce dernier bastion rebelle dans la Ghouta orientale, aux portes de Damas, tandis que plus de 500 blessés ont été soignés notamment pour des "difficultés respiratoires".
L'OIAC a été invitée par Damas qui, comme Moscou, nie toute attaque chimique.
- "Personne n'a peur" -
Face au risque d'attaques, l'armée syrienne a placé ses forces "en état d'alerte" pour les jours à venir dans les aéroports et les bases militaires du pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG qui centralise des informations sur le pays.
Dans les rues de Damas, la capitale, des Syriens semblaient rester de marbre face aux menaces.
"Personne n'a peur d'une frappe", lance sur un ton de défi Amal, ingénieure de 27 ans. "On sait que tout ce qu'ils font, c'est pour miner (...) l'engagement de l'armée qui libère les régions" tenues par la rébellion.
A Douma, le dernier groupe insurgé Jaich al-Islam est en train de quitter la ville après plusieurs semaines de bombardements intensifs du régime, qui ont fait plus de 1.700 morts dans les secteurs rebelles de la Ghouta orientale.
Des dizaines de milliers de personnes, combattants de deux autres groupes insurgés et leurs familles, ont déjà été évacués.