Le Néo-zélandais Chris Kelley débarqué de son poste de chef de la police de Tonga.
NUKU’ALOFA, vendredi 29 juillet 2011 (Flash d'Océanie) – Les polices océaniennes traversent actuellement une phase de remous intenses, en particulier à Tonga où le gouvernement vient de signifier au chef de sa police, le Néo-zélandais Chris Kelley, que son contrat ne serait pas renouvelé pour une période supplémentaire de trois ans.
Le Néo-zélandais Chris Kelley, chef des forces de police de Tonga, a été la cible, début 2011, de deux pétitions émanant de quelque 150 de ses agents et officiers, qui demandaient sa démission.
Motif : leur désapprobation concernant un tableau d’avancement et de promotion et, à l’inverse, une série de sanctions disciplinaires imposées à certains agents.
Répondant à ces accusations, M. Kelley avait alors estimé que les agents en colère ne semblent pas comprendre les décisions basées uniquement sur des critères de mérite ».
Le Dr Viliami Latu, ministre tongien de la police, avait alors qualifié cette affaire de « question qui doit être résolue en interne » et fait valoir que les pétitionnaires n’ont « pas suivi les procédures d’usage ».
Jeudi, à Nuku’alofa, le gouvernement a fait savoir que le contrat de M. Kelley ne serait pas renouvelé et que l’intéressé quitterait le royaume dans les jours à venir, avant même la fin (normalement prévue fin septembre 2011) de son premier contrat, du fait de jours de congés non pris.
Viliami Latu a souligné que cette décision avait été prise en conseil des ministres, tout en prenant en compte le fait que l’une des principales missions de M. Kelley avait été de mettre en œuvre un plan quinquennal de réformes, sur financement conjoint de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et des autorités locales.
« Même s’il restait encore du travail à accomplir, le nouveau gouvernement a décidé de ne pas renouveler son contrat et de publier ce poste pour un remplacement », a précisé le ministre.
Selon la presse locale, les clauses du contrat d’embauche d’un chef de la police et le statut législatif qui y est rattaché stipulent qu’il ne peut être mis fin aux fonctions du titulaire d’un tel poste qu’en cas d’incapacité physique ou mentale, négligence ou mauvaise conduite.
M. Kelley, pour sa part, s’est refusé à tout commentaire immédiat, mais a indiqué son intention de communiquer avant son départ, prévu le 6 août 2011.
Cet officier néo-zélandais a aussi été le premier étranger à occuper le poste stratégique de chef de la police tongienne.
Son prédécesseur direct avait démissionné à la suite des violentes émeutes pro-démocratie qui avaient secoué la capitale du royaume, le 16 novembre 2006 et avaient notamment fait huit morts.
Depuis, avec la mise en place d’un important contingent australien et néo-zélandais, un plan de refonte des forces de police avait été élaboré, puis mis en œuvre, sur fonds d’état d’urgence durable dans certains quartiers de Nuku’alofa.
Les Salomon recherchent toujours leur chef de la police
Entre-temps, aux îles Salomon, les autorités sont toujours à la recherche d’un nouveau chef pour leurs forces de l’ordre, pour remplacer un autre Néo-zélandais, Peter Marshall, qui a dirigé la police salomonaise ces quatre dernières années.
M. Marshalll, en fin de mandat, a quitté son poste début 2011, afin de prendre ses nouvelles fonctions de chef de la police nationale néo-zélandaise, poste auquel il a été nommé fin 2010.
Pour assurer son intérim en attendant une nomination définitive non encore intervenue, c’est un officier Salomonais, Walter Kola, qui a été désigné et a prêté serment début février 2011 dans la capitale Honiara, devant le Gouverneur Général Sir Frank Kabui.
L’annonce d’offre d’emploi et de profil du poste, actuellement en cours de rédaction, aurait été publiée, selon David Tuhanuku, porte-parole du Premier ministre Danny Philip.
Mais dans l’attente d’une nomination et face à un intérim qui semble perdurer, la polémique se poursuit dans cet archipel mélanésien quant à savoir si un nouvel expatrié ou alors un national doit être choisi.
Plusieurs officiers étrangers ont répondu à l’offre d’emploi, mais plusieurs organisations non-gouvernementales locales (parmi lesquelles l’antenne locale de Transparency International) ont indiqué ces derniers jours qu’ils ne seraient pas opposés à nomination d’un local « si toutefois il a les compétences requises pour le poste ».
L’ONG insiste toutefois que si les critères ne peuvent être trouvés sur place, alors un officier étranger devrait reprendre le flambeau, afin d’éviter que les îles Salomon ne retombent dans la guerre civile qui a eu lieu entre 1998 et 2003, suscitant l’intervention régionale d’une force multinationale commandée par l’Australie.
La Nouvelle-Zélande et l’Australie sont, depuis fin juillet 2003, les piliers (à la fois en personnel et financièrement) d’une opération régionale de stabilisation appelée « RAMSI » (Regional Assistance Mission to the Solomon Islands) et qui implique aussi, dans une moindre mesure, des composantes venues de pays océaniens voisins.
Sa mission, qui était à l’origine de mettre un terme à un conflit civilo-ethnique entre 1998 et 2003, tout e maintenant un accent fort sur le maintien de l’ordre, s’est ensuite tournée vers un travail de reconstruction des appareils essentiels de fourniture des services d’État, largement affectés par le conflit entre milices armées commandées par des chefs de guerre.
Fin mars 2011, lors d’une cérémonie coutumière, des représentants de la RAMSI et du gouvernement des îles Salomon ont scellé une réconciliation avec les membres de la famille du jeune Harry Lolonga, décédé le 12 août 2010 au cours d’une émeute dans le petit village de Peochekuri (proche banlieue de la capitale Honiara), sur fonds d’élections législatives.
Il a été tué par balles tirées par des gents de la RAMSI qui se sentaient directement menacés par le groupe de plusieurs centaines de personnes qui s’en prenait à eux à coups de pierres.
Les agents se sont depuis révélés être des ressortissants tongiens, mais le gouvernement du royaume de Tonga avait ensuite rapidement fait valoir leur immunité et les avait tout aussi rapidement rapatriés.
Pour mettre un terme à la polémique et à un sentiment d’hostilité grandissante vis-à-vis de la RAMSI, le gouvernement des îles Salomon, au nom de la RAMSI, a ainsi sacrifié à la coutume en présentant à la famille, au cours d’une cérémonie connue localement sous le nom de « Titi Ulu », une somme de cinquante mille dollars locaux (4.300 euros) assortie de présents traditionnels coutumiers (cochons, tubercules, monnaie-coquillage et noix de Bétel) pour un montant de valeur similaire , rapporte mardi la radio nationale salomonaise.
Le diplomate australien de carrière, Graeme Wilson, qui occupe actuellement le poste de « coordinateur spécial » de la RAMSI, a également annoncé une contribution financière de d’une centaine de milliers de dollars salomonais en « matériaux pour la construction d’une maison » et pour les frais de scolarité des six enfants du défunt.
« Le chemin qui a mené à cette cérémonie n’a pas été facile… Je souhaite saluer la contribution des chefs, des dirigeants et des jeunes pour le maintien de la paix et de la sécurité pendant cette période difficile et éprouvante », a déclaré le diplomate.
L’Australie et son ministre des affaires étrangères, Kevin Rudd, ont annoncé le 26 mars 2011 la nomination d’un nouveau Haut-commissaire (ambassadeur) aux îles Salomon en la personne de M. Matthew Anderson, en remplacement de M. Frank Ingruber, qui occupait ce poste depuis mai 2009.
Cette nomination intervient sur fonds de récentes tensions entre le gouvernement du Premier ministre Danny Philip et celui d’Australie.
Le gouvernement salomonais, fragilisé il y a quelques semaines par une hémorragie de ministres ayant fait défection pour l’opposition, avait alors accusé l’Australie d’avoir offert des avantages financiers aux élus changeant de camp.
Canberra avait immédiatement démenti ces accusations en bloc.
M. Anderson, qui fut récemment chef de la mission diplomatique à Apia (Samoa) et a servi il y a un peu plus longtemps en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et a aussi été l’un des négociateurs d’un accord de paix pour mettre fin au conflit sécessionniste de l’île de Bougainville (Papouasie-Nouvelle-Guinée), parle couramment le pidgin mélanésien.
Avant de rejoindre les affaires étrangères australiennes en 1995, il avait entamé sa carrière dans l’armée australienne.
M. Anderson devrait prendre ses fonctions courant mai 2011.
Papouasie : toujours le chaos
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, pays en proie à de graves problèmes d’ordre public, les forces de police, qui sont régulièrement la cible de critiques concernant la corruption ou les maltraitances et autres exactions sur les citoyens, ont une nouvelle fois fait la une de la presse locale, jeudi 28 juillet 2011.
Cette fois-ci, c’est dans la province des Hauts-Plateaux, réputée pour être le théâtre de troubles publics, que les agents papous auraient attaqué un village, rapporte le quotidien The National.
Ils se trouvaient dans la région dans le cadre d’une vaste opération, en mode coup de filet, pour frapper un coup décisif contre les activités illicites, y compris le trafic d’alcool frelaté.
Les villageois d’Olam et de Wapulaka, dans le district de Margarima, dans cette provinces, signalent des dizaines de blessés, dont certains graves et autant de maisons incendiées.
Kerry Mamai Lero, chef de la police locale, a pour sa part formellement démenti ces allégations et n’en avoir aucune connaissance.
Il n’admet l’incendie que de quatre bâtiments, « mais certainement pas de cent, comme le clament les villageois ».
L’objectif, selon lui, était de détruire les lieux d’entreposage supposé de stocks de bière frelatée et vendue sous le manteau.
Ces dernières semaines, dans cette région, des affrontements ponctués par des raids de représailles se sont succédé entre villageois rivaux, avec des interventions sporadiques de forces de l’ordre, à l’occasion de patrouilles.
De l’aveu même du gouvernement papou et de son ministre de la justice Sir Arnold Amet, qui vient de publier un rapport consacré au coût des dédommagements versés par la police au titre de mauvais traitements et d’exactions, la somme annoncée pour la période 2000-2010 atteint la somme vertigineuse de cent millions de Kina (30 million d’euros), rapporte mardi 26 juillet 2011 le quotidien papou Post Courier.
Ces sommes correspondent le plus souvent à des condamnations en justice dans des affaires dans lesquelles la police n’a pas été en mesure de se dédouaner des accusations portées contre elle.
Lors des derniers incidents en date, liés à des opérations censées être paisibles, plusieurs centaines de personnes employées temporairement dans le cadre des enquêtes liées au recensement national (actuellement toujours en cours, alors qu’il aurait dû s’achever mi-juillet 2011) sont devenues violentes dans la province de Chimbu après avoir appris que le versement de leurs allocations n’interviendrait pas en temps voulu.
Ils ont alors décidé de s’en prendre au quartier général du bureau provincial du recensement, bloquant à l’intérieur le coordinateur régional Arabil Gonapa.
Les autorités locales parlent d’un « malentendu ».
Le chef de la police de Vanuatu, Joshua Bong, se trouvait début 2011 en mission en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour y rencontrer ses homologues et jeter les bases d’un renforcement de la coopération entre ces deux États mélanésiens.
La police vanuatuane n’a toutefois pas abandonné ses liens forts avec la police australienne : dans le cadre d’un projet de formation actuellement en cours de mise en œuvre, le Vanuatu Australia Police Project (VAPP, prévu pour durer jusqu’en juin 2012), qui lui-même succède à un autre programme de vocation, similaire, le Vanuatu Police Force Capacity Building Project (VPFCBP), arrivé au terme de sa durée de vie de cinq ans.
Lors d’une cérémonie marquant la transition du désormais défunt VPFCBP au nouveau VAPP, le Haut-commissaire australien à Port-Vila, Jeff Roach, a souligné que ces cinq dernières années, 126 nouveaux agents de police ni-Vanuatu avaient ainsi été recrutés et formés sous l’égide de la police fédérale australienne et de ses officiers détachés dans le cadre de ses actions de coopération internationale.
Les 28 et 29 juillet 2011, les ministres et une soixantaine de hauts-fonctionnaires des polices australienne et néo-zélandaise se réunissent à Wellington pour faire avancer le dossier de leurs intervention en interopérabilité, sur leurs sols respectifs et éventuellement dans la proche région.
La priorité la plus immédiate concerne toutefois les catastrophes naturelles qui ont frappé les deux pays, comme les énormes inondations et les cyclones qui ont frappé l’État australien du Queensland il y a quelques mois, ainsi que les deux puissants séismes qui ont frappé la ville néo-zélandaise de Christchurch (île du Sud) le 4 septembre 2010 (magnitude 7) et le 22 février 2011 (magnitude 6,3, plus de 180 morts).
En attendant, cette semaine, sur l’île de Santo (Nord Vanuatu), c’est un détachement de la police fédérale australienne qui organisait, au bénéfice des forces locales, un stage de maintien de l’ordre.
Les polices mélanésiennes veulent accroître leur coopération subrégionale
Confronté à des problématiques communes, les dirigeants du Groupe Mélanésien Fer de Lance (GMFL, qui regroupe Vanuatu, Fidji, Papouasie-Nouvelle-Guinée, îles Salomon et le mouvement indépendantiste FLNKS [Front de Libération Nationale Kanak socialiste] de Nouvelle-Calédonie) ont clairement annoncé fin mars 2011, à l’occasion d’une réunion au sommet, à Fidji, leur intention d’intensifier leur coopération policière, notamment par voie d’échange, de formation, mais aussi d’un concept de force de réponse rapide qui pourrait se tenir prête à intervenir en cas de troubles civils dans un des pays membres.
Dans cette nouvelle forme de coopération intra-mélanésienne, l’idée serait de réunir les forces de l’ordre « dans des situations d’ordre public, lorsque les défis auxquels nous sommes confrontés sont similaires », a alors déclaré Ratu Inoke Kubuabola, ministre fidjien des affaires étrangères et qui présidait aux débats entre ministres des États concernés.
Il a aussi évoqué un projet de création d’une école de police régionale, qui serait basée à Fidji (là où se trouve déjà l’école nationale de police, dans la grande banlieue de Suva) dont une des vocations serait de « former nos agents de police pour des missions de maintien de la paix de l’ONU, créant ainsi, comme c’est déjà évident dans le cas de Fidji, des opportunités d’emploi, d’expérience à l’étranger et d’acquisition de qualification pour nos populations ».
Canberra et Wellington signent pour une « force de réponse rapide » dans le Pacifique Sud
Ces derniers mois aussi, en guise de pendant, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont formalisé la création de ce que les deux pays appellent désormais une « Force de Réponse Rapide » (Ready Response Force, RRF), essentiellement dédiée au Pacifique, et qui aurait pour vocation première d’intervenir au pied levé sur des théâtres océaniens.
Fin juin 2011, les deux commandants en chef des armées australienne et néo-zélandaise, le général de division aérienne Angus Houston et le Général de corps d’armée Rhys Jones, ont signé vendredi 24 juin 2011 un accord en ce sens.
Cette signature ouvre notamment la voie aux préparatifs de tels déploiements et en premier lieu à des manœuvres (avant fin 2011), sous formes d’exercices conjoints « pour des réponses d’urgence dans la région ».
Cette RRF avait été évoquée à plusieurs reprises, sous forme de projet, ces derniers mois, depuis la première annonce en septembre 2009.
Les dernières annonces, plus précises, remontaient au 10 février 2011, lors d’une rencontre à Wellington des ministres de la défense des deux pays, MM. Wayne Mapp (Nouvelle-Zélande) et Stephen Smith (Australie).
« Des catastrophes naturelles telles que le tsunami du Pacifique en 2009 et la récente série de séismes à travers la région soulignent le besoin existant pour une aide humanitaire et des opérations de secours bien planifiées et exécutées », a déclaré vendredi le Général Houston après avoir signé avec son homologue néo-zélandais.
Cette nouvelle force régionale étiquetée « ANZAC » devrait s’appuyer en premier lieu sur un quartier général (mis en place dès mars 2011) censé coordonner les forces conjointes, depuis Brisbane.
Une force basée à Brisbane
« Les quartiers généraux opérationnels des deux pays coordonneront les aspects opérationnels de la RRF-ANZAC. Le commandant et la structure des forces seront déterminés mutuellement pour chaque mission », a-t-il précisé.
Le projet devrait aussi se matérialiser par un détachement, en mode pré-positionnement, d’un petit contingent de soldats néo-zélandais sur une base militaire australienne, à Brisbane, au plus près de l’Océanie insulaire, qui a été choisie pour quartier général de cette nouvelle force.
Les domaines d’intervention de cette nouvelle unité comprendraient avant tout des secours humanitaires en cas de catastrophes naturelles dans des pays de la zone, mais n’excluraient pas non plus des interventions en réponse à des troubles civils nécessitant l’exfiltration de ressortissants expatriés dans ces pays.
L’Australie, pour sa part, a annoncé la mise à disposition de plus de moyens, dont des engins amphibies, lors d’opérations de secours post-catastrophe dans la région.
Dans le domaine de la surveillance des énormes zones maritimes de cette région, outre les missions déjà assurées par des navires des marines de ces deux pays, la Nouvelle-Zélande a annoncé le détachement d’un conseiller aux îles Salomon.
Dans un cadre régional et trilatéral, par ailleurs, les deux armées australienne et néo-zélandaise sont signataires depuis fin 1992 d’un accord dit « FRANZ » qui concerne aussi l’armée française, toujours à des fins de coordination et de mutualisation des moyens en situation d’aide à des populations insulaires frappées par des catastrophes naturelles de type cyclone, séisme, tsunami ou inondations.
Lors de leur rencontre bilatérale en février 2011, orientée sur le mode « ANZAC » (acronyme historique existant depuis la création du corps expéditionnaire australo-néo-zélandais, notamment pendant la première guerre mondiale), les deux ministres Mapp et Smith n’ont pas fait mention de cet accord tripartite.
En revanche, les deux ministres ont souligné « l’importance de nos relations étroites et durables » en matière de défense, « basées sur une histoire commune, une perspective stratégique partagée et la volonté de se serrer les coudes en périodes difficiles » et, en définitive, leur communauté d’esprit sur les questions de « priorités en matière de sécurité régionale ».
Ils ont notamment abordé la question de leurs opérations conjointes, sur des théâtres d’opérations tels que les îles Salomon, où les armées australienne et néo-zélandaise figurent parmi les composantes essentielles de la « Mission Régionale d’Assistance aux îles Salomon (RAMSI) », force déployée dans cet archipel depuis juillet 2003 avec pour but initial de rétablir l’ordre après cinq années de guerre civile.
Les armées de ces deux pays sont aussi les plus représentées dans le cadre des opérations de stabilisation et de maintien de l’ordre au Timor oriental, sous mandat de l’ONU.
Objectif commun pour toutes ces opérations : « promouvoir la sécurité et la stabilité dans la région Asie-Pacifique », ont conjointement estimé les deux ministres, qui rappellent aussi une large convergence dans les objectifs généraux de leurs Livres Blancs de la Défense, tous deux récemment mis à jour dans de nouvelles versions et qui portent aussi un accent tout particulier sur la mutualisation des moyens, l’interopérabilité, avec en toile de fonds une rationalisation des coûts.
Pour aller plus en avant dans ce processus, les deux ministres ont annoncé qu’ils avaient donné pour instruction à leurs structures militaires respectives de rendre un rapport avant fin juillet 2001, détaillant toutes les propositions de nature à « améliorer les structures d’engagement bilatéral et renforcer les échanges stratégiques bilatéraux ».
Lors d’une récente visite, début 2011, en Nouvelle-Zélande, de la Première ministre australienne Julia Gillard, l’armée néo-zélandaise (New Zealand Defence Force), dans un communiqué, soulignait par ailleurs que l’Australie est « notre partenaire stratégique le plus proche » et que des soldats des deux armées servent actuellement sur des théâtres aussi variés que les îles Salomon, le Timor oriental ou encore l’Afghanistan.
« Chaque année, nous menons aussi des exercices conjoints et nous partageons notre savoir-faire et nos compétences », ajoutait alors l’armée néo-zélandaise.
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Le Néo-zélandais Chris Kelley, chef des forces de police de Tonga, a été la cible, début 2011, de deux pétitions émanant de quelque 150 de ses agents et officiers, qui demandaient sa démission.
Motif : leur désapprobation concernant un tableau d’avancement et de promotion et, à l’inverse, une série de sanctions disciplinaires imposées à certains agents.
Répondant à ces accusations, M. Kelley avait alors estimé que les agents en colère ne semblent pas comprendre les décisions basées uniquement sur des critères de mérite ».
Le Dr Viliami Latu, ministre tongien de la police, avait alors qualifié cette affaire de « question qui doit être résolue en interne » et fait valoir que les pétitionnaires n’ont « pas suivi les procédures d’usage ».
Jeudi, à Nuku’alofa, le gouvernement a fait savoir que le contrat de M. Kelley ne serait pas renouvelé et que l’intéressé quitterait le royaume dans les jours à venir, avant même la fin (normalement prévue fin septembre 2011) de son premier contrat, du fait de jours de congés non pris.
Viliami Latu a souligné que cette décision avait été prise en conseil des ministres, tout en prenant en compte le fait que l’une des principales missions de M. Kelley avait été de mettre en œuvre un plan quinquennal de réformes, sur financement conjoint de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et des autorités locales.
« Même s’il restait encore du travail à accomplir, le nouveau gouvernement a décidé de ne pas renouveler son contrat et de publier ce poste pour un remplacement », a précisé le ministre.
Selon la presse locale, les clauses du contrat d’embauche d’un chef de la police et le statut législatif qui y est rattaché stipulent qu’il ne peut être mis fin aux fonctions du titulaire d’un tel poste qu’en cas d’incapacité physique ou mentale, négligence ou mauvaise conduite.
M. Kelley, pour sa part, s’est refusé à tout commentaire immédiat, mais a indiqué son intention de communiquer avant son départ, prévu le 6 août 2011.
Cet officier néo-zélandais a aussi été le premier étranger à occuper le poste stratégique de chef de la police tongienne.
Son prédécesseur direct avait démissionné à la suite des violentes émeutes pro-démocratie qui avaient secoué la capitale du royaume, le 16 novembre 2006 et avaient notamment fait huit morts.
Depuis, avec la mise en place d’un important contingent australien et néo-zélandais, un plan de refonte des forces de police avait été élaboré, puis mis en œuvre, sur fonds d’état d’urgence durable dans certains quartiers de Nuku’alofa.
Les Salomon recherchent toujours leur chef de la police
Entre-temps, aux îles Salomon, les autorités sont toujours à la recherche d’un nouveau chef pour leurs forces de l’ordre, pour remplacer un autre Néo-zélandais, Peter Marshall, qui a dirigé la police salomonaise ces quatre dernières années.
M. Marshalll, en fin de mandat, a quitté son poste début 2011, afin de prendre ses nouvelles fonctions de chef de la police nationale néo-zélandaise, poste auquel il a été nommé fin 2010.
Pour assurer son intérim en attendant une nomination définitive non encore intervenue, c’est un officier Salomonais, Walter Kola, qui a été désigné et a prêté serment début février 2011 dans la capitale Honiara, devant le Gouverneur Général Sir Frank Kabui.
L’annonce d’offre d’emploi et de profil du poste, actuellement en cours de rédaction, aurait été publiée, selon David Tuhanuku, porte-parole du Premier ministre Danny Philip.
Mais dans l’attente d’une nomination et face à un intérim qui semble perdurer, la polémique se poursuit dans cet archipel mélanésien quant à savoir si un nouvel expatrié ou alors un national doit être choisi.
Plusieurs officiers étrangers ont répondu à l’offre d’emploi, mais plusieurs organisations non-gouvernementales locales (parmi lesquelles l’antenne locale de Transparency International) ont indiqué ces derniers jours qu’ils ne seraient pas opposés à nomination d’un local « si toutefois il a les compétences requises pour le poste ».
L’ONG insiste toutefois que si les critères ne peuvent être trouvés sur place, alors un officier étranger devrait reprendre le flambeau, afin d’éviter que les îles Salomon ne retombent dans la guerre civile qui a eu lieu entre 1998 et 2003, suscitant l’intervention régionale d’une force multinationale commandée par l’Australie.
La Nouvelle-Zélande et l’Australie sont, depuis fin juillet 2003, les piliers (à la fois en personnel et financièrement) d’une opération régionale de stabilisation appelée « RAMSI » (Regional Assistance Mission to the Solomon Islands) et qui implique aussi, dans une moindre mesure, des composantes venues de pays océaniens voisins.
Sa mission, qui était à l’origine de mettre un terme à un conflit civilo-ethnique entre 1998 et 2003, tout e maintenant un accent fort sur le maintien de l’ordre, s’est ensuite tournée vers un travail de reconstruction des appareils essentiels de fourniture des services d’État, largement affectés par le conflit entre milices armées commandées par des chefs de guerre.
Fin mars 2011, lors d’une cérémonie coutumière, des représentants de la RAMSI et du gouvernement des îles Salomon ont scellé une réconciliation avec les membres de la famille du jeune Harry Lolonga, décédé le 12 août 2010 au cours d’une émeute dans le petit village de Peochekuri (proche banlieue de la capitale Honiara), sur fonds d’élections législatives.
Il a été tué par balles tirées par des gents de la RAMSI qui se sentaient directement menacés par le groupe de plusieurs centaines de personnes qui s’en prenait à eux à coups de pierres.
Les agents se sont depuis révélés être des ressortissants tongiens, mais le gouvernement du royaume de Tonga avait ensuite rapidement fait valoir leur immunité et les avait tout aussi rapidement rapatriés.
Pour mettre un terme à la polémique et à un sentiment d’hostilité grandissante vis-à-vis de la RAMSI, le gouvernement des îles Salomon, au nom de la RAMSI, a ainsi sacrifié à la coutume en présentant à la famille, au cours d’une cérémonie connue localement sous le nom de « Titi Ulu », une somme de cinquante mille dollars locaux (4.300 euros) assortie de présents traditionnels coutumiers (cochons, tubercules, monnaie-coquillage et noix de Bétel) pour un montant de valeur similaire , rapporte mardi la radio nationale salomonaise.
Le diplomate australien de carrière, Graeme Wilson, qui occupe actuellement le poste de « coordinateur spécial » de la RAMSI, a également annoncé une contribution financière de d’une centaine de milliers de dollars salomonais en « matériaux pour la construction d’une maison » et pour les frais de scolarité des six enfants du défunt.
« Le chemin qui a mené à cette cérémonie n’a pas été facile… Je souhaite saluer la contribution des chefs, des dirigeants et des jeunes pour le maintien de la paix et de la sécurité pendant cette période difficile et éprouvante », a déclaré le diplomate.
L’Australie et son ministre des affaires étrangères, Kevin Rudd, ont annoncé le 26 mars 2011 la nomination d’un nouveau Haut-commissaire (ambassadeur) aux îles Salomon en la personne de M. Matthew Anderson, en remplacement de M. Frank Ingruber, qui occupait ce poste depuis mai 2009.
Cette nomination intervient sur fonds de récentes tensions entre le gouvernement du Premier ministre Danny Philip et celui d’Australie.
Le gouvernement salomonais, fragilisé il y a quelques semaines par une hémorragie de ministres ayant fait défection pour l’opposition, avait alors accusé l’Australie d’avoir offert des avantages financiers aux élus changeant de camp.
Canberra avait immédiatement démenti ces accusations en bloc.
M. Anderson, qui fut récemment chef de la mission diplomatique à Apia (Samoa) et a servi il y a un peu plus longtemps en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et a aussi été l’un des négociateurs d’un accord de paix pour mettre fin au conflit sécessionniste de l’île de Bougainville (Papouasie-Nouvelle-Guinée), parle couramment le pidgin mélanésien.
Avant de rejoindre les affaires étrangères australiennes en 1995, il avait entamé sa carrière dans l’armée australienne.
M. Anderson devrait prendre ses fonctions courant mai 2011.
Papouasie : toujours le chaos
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, pays en proie à de graves problèmes d’ordre public, les forces de police, qui sont régulièrement la cible de critiques concernant la corruption ou les maltraitances et autres exactions sur les citoyens, ont une nouvelle fois fait la une de la presse locale, jeudi 28 juillet 2011.
Cette fois-ci, c’est dans la province des Hauts-Plateaux, réputée pour être le théâtre de troubles publics, que les agents papous auraient attaqué un village, rapporte le quotidien The National.
Ils se trouvaient dans la région dans le cadre d’une vaste opération, en mode coup de filet, pour frapper un coup décisif contre les activités illicites, y compris le trafic d’alcool frelaté.
Les villageois d’Olam et de Wapulaka, dans le district de Margarima, dans cette provinces, signalent des dizaines de blessés, dont certains graves et autant de maisons incendiées.
Kerry Mamai Lero, chef de la police locale, a pour sa part formellement démenti ces allégations et n’en avoir aucune connaissance.
Il n’admet l’incendie que de quatre bâtiments, « mais certainement pas de cent, comme le clament les villageois ».
L’objectif, selon lui, était de détruire les lieux d’entreposage supposé de stocks de bière frelatée et vendue sous le manteau.
Ces dernières semaines, dans cette région, des affrontements ponctués par des raids de représailles se sont succédé entre villageois rivaux, avec des interventions sporadiques de forces de l’ordre, à l’occasion de patrouilles.
De l’aveu même du gouvernement papou et de son ministre de la justice Sir Arnold Amet, qui vient de publier un rapport consacré au coût des dédommagements versés par la police au titre de mauvais traitements et d’exactions, la somme annoncée pour la période 2000-2010 atteint la somme vertigineuse de cent millions de Kina (30 million d’euros), rapporte mardi 26 juillet 2011 le quotidien papou Post Courier.
Ces sommes correspondent le plus souvent à des condamnations en justice dans des affaires dans lesquelles la police n’a pas été en mesure de se dédouaner des accusations portées contre elle.
Lors des derniers incidents en date, liés à des opérations censées être paisibles, plusieurs centaines de personnes employées temporairement dans le cadre des enquêtes liées au recensement national (actuellement toujours en cours, alors qu’il aurait dû s’achever mi-juillet 2011) sont devenues violentes dans la province de Chimbu après avoir appris que le versement de leurs allocations n’interviendrait pas en temps voulu.
Ils ont alors décidé de s’en prendre au quartier général du bureau provincial du recensement, bloquant à l’intérieur le coordinateur régional Arabil Gonapa.
Les autorités locales parlent d’un « malentendu ».
Le chef de la police de Vanuatu, Joshua Bong, se trouvait début 2011 en mission en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour y rencontrer ses homologues et jeter les bases d’un renforcement de la coopération entre ces deux États mélanésiens.
La police vanuatuane n’a toutefois pas abandonné ses liens forts avec la police australienne : dans le cadre d’un projet de formation actuellement en cours de mise en œuvre, le Vanuatu Australia Police Project (VAPP, prévu pour durer jusqu’en juin 2012), qui lui-même succède à un autre programme de vocation, similaire, le Vanuatu Police Force Capacity Building Project (VPFCBP), arrivé au terme de sa durée de vie de cinq ans.
Lors d’une cérémonie marquant la transition du désormais défunt VPFCBP au nouveau VAPP, le Haut-commissaire australien à Port-Vila, Jeff Roach, a souligné que ces cinq dernières années, 126 nouveaux agents de police ni-Vanuatu avaient ainsi été recrutés et formés sous l’égide de la police fédérale australienne et de ses officiers détachés dans le cadre de ses actions de coopération internationale.
Les 28 et 29 juillet 2011, les ministres et une soixantaine de hauts-fonctionnaires des polices australienne et néo-zélandaise se réunissent à Wellington pour faire avancer le dossier de leurs intervention en interopérabilité, sur leurs sols respectifs et éventuellement dans la proche région.
La priorité la plus immédiate concerne toutefois les catastrophes naturelles qui ont frappé les deux pays, comme les énormes inondations et les cyclones qui ont frappé l’État australien du Queensland il y a quelques mois, ainsi que les deux puissants séismes qui ont frappé la ville néo-zélandaise de Christchurch (île du Sud) le 4 septembre 2010 (magnitude 7) et le 22 février 2011 (magnitude 6,3, plus de 180 morts).
En attendant, cette semaine, sur l’île de Santo (Nord Vanuatu), c’est un détachement de la police fédérale australienne qui organisait, au bénéfice des forces locales, un stage de maintien de l’ordre.
Les polices mélanésiennes veulent accroître leur coopération subrégionale
Confronté à des problématiques communes, les dirigeants du Groupe Mélanésien Fer de Lance (GMFL, qui regroupe Vanuatu, Fidji, Papouasie-Nouvelle-Guinée, îles Salomon et le mouvement indépendantiste FLNKS [Front de Libération Nationale Kanak socialiste] de Nouvelle-Calédonie) ont clairement annoncé fin mars 2011, à l’occasion d’une réunion au sommet, à Fidji, leur intention d’intensifier leur coopération policière, notamment par voie d’échange, de formation, mais aussi d’un concept de force de réponse rapide qui pourrait se tenir prête à intervenir en cas de troubles civils dans un des pays membres.
Dans cette nouvelle forme de coopération intra-mélanésienne, l’idée serait de réunir les forces de l’ordre « dans des situations d’ordre public, lorsque les défis auxquels nous sommes confrontés sont similaires », a alors déclaré Ratu Inoke Kubuabola, ministre fidjien des affaires étrangères et qui présidait aux débats entre ministres des États concernés.
Il a aussi évoqué un projet de création d’une école de police régionale, qui serait basée à Fidji (là où se trouve déjà l’école nationale de police, dans la grande banlieue de Suva) dont une des vocations serait de « former nos agents de police pour des missions de maintien de la paix de l’ONU, créant ainsi, comme c’est déjà évident dans le cas de Fidji, des opportunités d’emploi, d’expérience à l’étranger et d’acquisition de qualification pour nos populations ».
Canberra et Wellington signent pour une « force de réponse rapide » dans le Pacifique Sud
Ces derniers mois aussi, en guise de pendant, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont formalisé la création de ce que les deux pays appellent désormais une « Force de Réponse Rapide » (Ready Response Force, RRF), essentiellement dédiée au Pacifique, et qui aurait pour vocation première d’intervenir au pied levé sur des théâtres océaniens.
Fin juin 2011, les deux commandants en chef des armées australienne et néo-zélandaise, le général de division aérienne Angus Houston et le Général de corps d’armée Rhys Jones, ont signé vendredi 24 juin 2011 un accord en ce sens.
Cette signature ouvre notamment la voie aux préparatifs de tels déploiements et en premier lieu à des manœuvres (avant fin 2011), sous formes d’exercices conjoints « pour des réponses d’urgence dans la région ».
Cette RRF avait été évoquée à plusieurs reprises, sous forme de projet, ces derniers mois, depuis la première annonce en septembre 2009.
Les dernières annonces, plus précises, remontaient au 10 février 2011, lors d’une rencontre à Wellington des ministres de la défense des deux pays, MM. Wayne Mapp (Nouvelle-Zélande) et Stephen Smith (Australie).
« Des catastrophes naturelles telles que le tsunami du Pacifique en 2009 et la récente série de séismes à travers la région soulignent le besoin existant pour une aide humanitaire et des opérations de secours bien planifiées et exécutées », a déclaré vendredi le Général Houston après avoir signé avec son homologue néo-zélandais.
Cette nouvelle force régionale étiquetée « ANZAC » devrait s’appuyer en premier lieu sur un quartier général (mis en place dès mars 2011) censé coordonner les forces conjointes, depuis Brisbane.
Une force basée à Brisbane
« Les quartiers généraux opérationnels des deux pays coordonneront les aspects opérationnels de la RRF-ANZAC. Le commandant et la structure des forces seront déterminés mutuellement pour chaque mission », a-t-il précisé.
Le projet devrait aussi se matérialiser par un détachement, en mode pré-positionnement, d’un petit contingent de soldats néo-zélandais sur une base militaire australienne, à Brisbane, au plus près de l’Océanie insulaire, qui a été choisie pour quartier général de cette nouvelle force.
Les domaines d’intervention de cette nouvelle unité comprendraient avant tout des secours humanitaires en cas de catastrophes naturelles dans des pays de la zone, mais n’excluraient pas non plus des interventions en réponse à des troubles civils nécessitant l’exfiltration de ressortissants expatriés dans ces pays.
L’Australie, pour sa part, a annoncé la mise à disposition de plus de moyens, dont des engins amphibies, lors d’opérations de secours post-catastrophe dans la région.
Dans le domaine de la surveillance des énormes zones maritimes de cette région, outre les missions déjà assurées par des navires des marines de ces deux pays, la Nouvelle-Zélande a annoncé le détachement d’un conseiller aux îles Salomon.
Dans un cadre régional et trilatéral, par ailleurs, les deux armées australienne et néo-zélandaise sont signataires depuis fin 1992 d’un accord dit « FRANZ » qui concerne aussi l’armée française, toujours à des fins de coordination et de mutualisation des moyens en situation d’aide à des populations insulaires frappées par des catastrophes naturelles de type cyclone, séisme, tsunami ou inondations.
Lors de leur rencontre bilatérale en février 2011, orientée sur le mode « ANZAC » (acronyme historique existant depuis la création du corps expéditionnaire australo-néo-zélandais, notamment pendant la première guerre mondiale), les deux ministres Mapp et Smith n’ont pas fait mention de cet accord tripartite.
En revanche, les deux ministres ont souligné « l’importance de nos relations étroites et durables » en matière de défense, « basées sur une histoire commune, une perspective stratégique partagée et la volonté de se serrer les coudes en périodes difficiles » et, en définitive, leur communauté d’esprit sur les questions de « priorités en matière de sécurité régionale ».
Ils ont notamment abordé la question de leurs opérations conjointes, sur des théâtres d’opérations tels que les îles Salomon, où les armées australienne et néo-zélandaise figurent parmi les composantes essentielles de la « Mission Régionale d’Assistance aux îles Salomon (RAMSI) », force déployée dans cet archipel depuis juillet 2003 avec pour but initial de rétablir l’ordre après cinq années de guerre civile.
Les armées de ces deux pays sont aussi les plus représentées dans le cadre des opérations de stabilisation et de maintien de l’ordre au Timor oriental, sous mandat de l’ONU.
Objectif commun pour toutes ces opérations : « promouvoir la sécurité et la stabilité dans la région Asie-Pacifique », ont conjointement estimé les deux ministres, qui rappellent aussi une large convergence dans les objectifs généraux de leurs Livres Blancs de la Défense, tous deux récemment mis à jour dans de nouvelles versions et qui portent aussi un accent tout particulier sur la mutualisation des moyens, l’interopérabilité, avec en toile de fonds une rationalisation des coûts.
Pour aller plus en avant dans ce processus, les deux ministres ont annoncé qu’ils avaient donné pour instruction à leurs structures militaires respectives de rendre un rapport avant fin juillet 2001, détaillant toutes les propositions de nature à « améliorer les structures d’engagement bilatéral et renforcer les échanges stratégiques bilatéraux ».
Lors d’une récente visite, début 2011, en Nouvelle-Zélande, de la Première ministre australienne Julia Gillard, l’armée néo-zélandaise (New Zealand Defence Force), dans un communiqué, soulignait par ailleurs que l’Australie est « notre partenaire stratégique le plus proche » et que des soldats des deux armées servent actuellement sur des théâtres aussi variés que les îles Salomon, le Timor oriental ou encore l’Afghanistan.
« Chaque année, nous menons aussi des exercices conjoints et nous partageons notre savoir-faire et nos compétences », ajoutait alors l’armée néo-zélandaise.
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