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Trompé par sa femme, il menace de tuer leur bébé de 15 mois


Tahiti, le 22 août 2022 – Le tribunal correctionnel a condamné, lundi, un primodélinquant de 25 ans à 18 mois de prison dont 12 avec sursis pour des violences avec arme commises sur sa compagne et leur bébé de 15 mois. Le 17 août dernier à Teva i Uta, le prévenu avait notamment mis un couteau de 19 centimètres sous le cou de son bébé car il ne supportait pas que sa compagne l’ait trompé.
 
Comme lors de chaque audience de comparution immédiate, le tribunal correctionnel a jugé lundi plusieurs individus poursuivis pour des violences intrafamiliales. Parmi eux, un père de famille de 25 ans auquel il était notamment reproché d’avoir menacé de tuer son bébé de 15 mois. Le 17 août dernier à Teva i Uta, le jeune père de famille avait quitté la maison où il vit avec sa femme en emmenant son enfant et un couteau doté d’une lame de 19 centimètres. 
 
Persuadé, à juste titre, que sa compagne le trompait, le prévenu avait demandé à cette dernière de le rejoindre devant une école de la commune. Alors que la jeune femme lui avait confirmé son intention de le quitter car elle avait effectivement rencontré un autre homme, l’intéressé avait sorti le couteau de sa poche pour le mettre sous la gorge de son fils en menaçant de lui faire du mal. Il s’en était ensuite pris à sa conjointe qu’il avait également menacée en lui expliquant qu’elle allait les retrouver, lui et son fils, “dans un cercueil”. C’est grâce à l’intervention d’un passant et des mūto’i que la situation avait pu être maîtrisée.
 
Autorité parentale en question
 
Confronté à l’extrême gravité des faits lors de son procès lundi, le prévenu a expliqué qu’il avait complètement déraillé car il avait été “trompé” et “pris pour un con” “J’ai donné ma vie entière pour elle et je l’ai soutenue dans tout ce qu’elle entreprenait”. Affirmant qu’il s’était comporté de la sorte car la “haine avait pris le dessus”, il a soutenu que sa garde à vue et les quelques jours passés en détention provisoire lui avait permis de réfléchir. Sans accabler le jeune homme, l’avocat des victimes, Me Hellec, s’est adressé à lui pour souligner le “préjudice moral” vécu par le bébé. “Personne ne demande à venir au monde et à subir les épreuves de la vie mais en tant que père, vous devez être un modèle”.
 
Même constat pour le procureur de la République pour lequel le prévenu a gravement mis en danger l’intégrité de son enfant : “La seule réponse trouvée par Monsieur pour faire face à son malaise a été la politique de la terre brûlée. Il était prêt à mettre fin à la vie de son enfant”. 18 mois de prison dont une partie avec sursis ont été requis à l’encontre du jeune père ainsi que le retrait de l’autorité parentale. Considérant que ces réquisitions étaient justes dans leur ensemble, l’avocat du prévenu, Me Vincent Dubois, a cependant demandé au tribunal de ne pas retirer l’autorité parentale à son client car “on sait, par la procédure, qu’il s’occupait bien de son fils”. L’avocat a par ailleurs rappelé que le prévenu avait un emploi, un casier judiciaire vierge et qu’il avait toujours été “dévoué” à sa famille. Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le jeune homme à 18 mois de prison dont 12 avec sursis. Le père conservera l’autorité parentale sur son fils. 

 
 

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 22 Août 2022 à 21:32 | Lu 1398 fois