Washington, Etats-Unis | AFP | mercredi 08/07/2020 - Les Etats-Unis atteindront mercredi trois millions de cas de Covid-19 mais Donald Trump persiste à dire que la mortalité est en baisse, ce qui est faux dans les plus gros foyers actuels de contagions.
Le pays avait mis trois mois à atteindre un million de cas, fin avril, en même temps que l'Union européenne. Entre temps, les Etats-Unis ont détecté deux millions de nouveaux cas quand l'UE en ajoutait 270.000. Le dernier million s'est ajouté en moins d'un mois.
Les Américains ne sont jamais sortis de leur première vague, qui s'est déplacée géographiquement, et les indicateurs sont au rouge dans plusieurs des Etats les plus peuplés, comme le Texas et la Floride: il y a chaque jour plus de cas, plus de lits d'hôpitaux occupés, plus de décès.
Leur président nie la réalité de cette résurgence et a encore tweeté mercredi que "le taux de mortalité du coronavirus (avait) été divisé par dix!".
Cette affirmation est trompeuse: il est vrai qu'en moyenne, le pays est loin des records de décès d'avril, quand le bilan journalier dépassait 3.000 morts, contre de l'ordre de 600 ces derniers jours.
Mais il y a deux pays en un: le Nord-Est, autour de New York, garde le contrôle du coronavirus et voit ses bilans baisser en continu. Cela compense les hausses indiscutables dans le Sud et dans l'Ouest. La moyenne nationale est stable mais en réalité, une crise sanitaire a commencé dans une vaste partie du territoire.
"Nous sommes montés, nous ne sommes jamais redescendus au niveau de base, et là nous sommes en train de remonter", a dit Anthony Fauci, plus haut expert en maladies infectieuses du gouvernement américain, qui sonne l'alarme de plus en plus vivement.
Dans de multiples régions du Sud et de l'Ouest, le nombre de cas augmente plus vite que le nombre de tests, ce qui prouve que le virus circule de plus en plus et que la hausse des cas n'est pas uniquement due au dépistage de cas bénins et asymptomatiques qui n'auraient pas été détectés au printemps, quand il y avait une pénurie de tests.
L'Arizona a le double de décès quotidiens qu'il y a un mois (42 morts par jour en moyenne pour la semaine passée, contre 19 morts, selon le Covid Tracking Project). Le nombre de malades du coronavirus hospitalisés y a triplé en un mois.
Actions locales, inaction fédérale
En Australie, Melbourne s'est reconfinée après avoir enregistré 191 nouveaux cas en 24 heures. Le Texas et la Floride en ont annoncé plus de 10.000 mardi, mais les habitants restent déconfinés.
Les maires des deux plus grandes villes du Texas, Houston et Austin, ont averti ces derniers jours que leurs hôpitaux seraient débordés d'ici deux semaines, présageant une situation similaire à ce que New York a vécu en mars et en avril.
Si on compare à l'Union européenne, le nombre de morts par habitant est sept fois plus élevé aujourd'hui aux Etats-Unis (1,80 mort par million d'habitants, contre 0,25 dans l'UE, selon Our World in Data).
Même les Etats ruraux, épargnés au printemps, sont gagnés par l'épidémie. Dans le Montana, le Wyoming ou l'Idaho, chaque personne infectée en contamine 1,3 en moyenne, selon rt.live, un indicateur qui doit rester en dessous de 1 pour endiguer l'épidémie.
En l'absence d'actions fédérales, les gouverneurs des Etats ou les maires ont agi ici et là, ordonnant sous peine d'amende le port du masque quand la distanciation physique n'est pas possible, ou fermant bars, restaurants et autres lieux de rassemblement. Mais le patchwork de mesures et l'incohérence des messages de santé publique jouent en faveur du virus.
Interrogé mardi sur Fox News, Donald Trump a dit être en désaccord avec le docteur Fauci, déclarant: "Nous sommes en bonne position (...) Nous avons fait du bon travail. Je pense que d'ici deux, trois, quatre semaines, nous serons dans une excellente position".
Dans les quatre prochaines semaines, plus de 15.000 Américains mourront du Covid-19, selon la moyenne de multiples modèles épidémiologiques publiée par l'université du Massachusetts, soit un total de 147.000 au 1er août.
Le pays avait mis trois mois à atteindre un million de cas, fin avril, en même temps que l'Union européenne. Entre temps, les Etats-Unis ont détecté deux millions de nouveaux cas quand l'UE en ajoutait 270.000. Le dernier million s'est ajouté en moins d'un mois.
Les Américains ne sont jamais sortis de leur première vague, qui s'est déplacée géographiquement, et les indicateurs sont au rouge dans plusieurs des Etats les plus peuplés, comme le Texas et la Floride: il y a chaque jour plus de cas, plus de lits d'hôpitaux occupés, plus de décès.
Leur président nie la réalité de cette résurgence et a encore tweeté mercredi que "le taux de mortalité du coronavirus (avait) été divisé par dix!".
Cette affirmation est trompeuse: il est vrai qu'en moyenne, le pays est loin des records de décès d'avril, quand le bilan journalier dépassait 3.000 morts, contre de l'ordre de 600 ces derniers jours.
Mais il y a deux pays en un: le Nord-Est, autour de New York, garde le contrôle du coronavirus et voit ses bilans baisser en continu. Cela compense les hausses indiscutables dans le Sud et dans l'Ouest. La moyenne nationale est stable mais en réalité, une crise sanitaire a commencé dans une vaste partie du territoire.
"Nous sommes montés, nous ne sommes jamais redescendus au niveau de base, et là nous sommes en train de remonter", a dit Anthony Fauci, plus haut expert en maladies infectieuses du gouvernement américain, qui sonne l'alarme de plus en plus vivement.
Dans de multiples régions du Sud et de l'Ouest, le nombre de cas augmente plus vite que le nombre de tests, ce qui prouve que le virus circule de plus en plus et que la hausse des cas n'est pas uniquement due au dépistage de cas bénins et asymptomatiques qui n'auraient pas été détectés au printemps, quand il y avait une pénurie de tests.
L'Arizona a le double de décès quotidiens qu'il y a un mois (42 morts par jour en moyenne pour la semaine passée, contre 19 morts, selon le Covid Tracking Project). Le nombre de malades du coronavirus hospitalisés y a triplé en un mois.
Actions locales, inaction fédérale
En Australie, Melbourne s'est reconfinée après avoir enregistré 191 nouveaux cas en 24 heures. Le Texas et la Floride en ont annoncé plus de 10.000 mardi, mais les habitants restent déconfinés.
Les maires des deux plus grandes villes du Texas, Houston et Austin, ont averti ces derniers jours que leurs hôpitaux seraient débordés d'ici deux semaines, présageant une situation similaire à ce que New York a vécu en mars et en avril.
Si on compare à l'Union européenne, le nombre de morts par habitant est sept fois plus élevé aujourd'hui aux Etats-Unis (1,80 mort par million d'habitants, contre 0,25 dans l'UE, selon Our World in Data).
Même les Etats ruraux, épargnés au printemps, sont gagnés par l'épidémie. Dans le Montana, le Wyoming ou l'Idaho, chaque personne infectée en contamine 1,3 en moyenne, selon rt.live, un indicateur qui doit rester en dessous de 1 pour endiguer l'épidémie.
En l'absence d'actions fédérales, les gouverneurs des Etats ou les maires ont agi ici et là, ordonnant sous peine d'amende le port du masque quand la distanciation physique n'est pas possible, ou fermant bars, restaurants et autres lieux de rassemblement. Mais le patchwork de mesures et l'incohérence des messages de santé publique jouent en faveur du virus.
Interrogé mardi sur Fox News, Donald Trump a dit être en désaccord avec le docteur Fauci, déclarant: "Nous sommes en bonne position (...) Nous avons fait du bon travail. Je pense que d'ici deux, trois, quatre semaines, nous serons dans une excellente position".
Dans les quatre prochaines semaines, plus de 15.000 Américains mourront du Covid-19, selon la moyenne de multiples modèles épidémiologiques publiée par l'université du Massachusetts, soit un total de 147.000 au 1er août.