Tahiti, le 3 octobre 2023 – Accusé d'agression sexuelle sur mineur et de corruption de mineurs, l'ancien prêtre de la paroisse Sainte-Thérèse, Sergio Tefau, a comparu devant le tribunal correctionnel, mardi. Alors que le quadragénaire a nié l'intégralité des faits en dénonçant un complot ourdi à son encontre, le procureur de la République a requis trois ans de prison avec sursis. Délibéré le 17 octobre.
Au terme de deux renvois, le procès pour agression sexuelle sur mineur et pour corruption de mineurs de l'ancien prêtre de la paroisse Sainte-Thérèse, le père Sergio Tefau, s'est ouvert mardi devant le tribunal correctionnel à huis clos partiel. Tel que l'a rappelé le président du tribunal à l'aune de l'audience, il était reproché à l'intéressé d'avoir abusé d'un mineur de 17 ans qu'il avait invité à passer la soirée dans une chambre d'hôtel de la côte est, il y a de cela six ans. Selon les déclarations du mineur, dont les parents avaient porté plainte début 2019, Sergio Tefau lui aurait fait boire une grande quantité de whisky et lui aurait ensuite fait subir une agression sexuelle. Alors qu'il avait évoqué de simples attouchements dans un premier temps, le mineur avait finalement dénoncé une agression sexuelle à la fin de l'information judiciaire. Il était également reproché au père Sergio d'avoir fait visionner un film pornographique à un autre mineur, cousin du premier, en lui caressant le torse.
Tel que cela a été relaté lors de l'audience, mardi, il est apparu que le père Sergio Tefau entretenait des liens étroits avec la famille du mineur qui l'accuse d'agression sexuelle. L'ancien prêtre de Sainte-Thérèse avait en effet trouvé une maison au couple et aux trois enfants et avait confié des travaux – exécutés bénévolement – au père de la victime. Le temps passant, l'ancien prêtre avait commencé à partager la vie de la famille avec laquelle il prenait ses repas. Il s'était pris d'une affection toute particulière pour le mineur de 17 ans auquel il offrait des tas de cadeaux tels que des vélos onéreux, un téléphone, du numéraire ou bien encore des vêtements. Selon les témoignages recueillis dans le cadre de l'enquête, Sergio Tefau se montrait “possessif” et “jaloux” avec le mineur auquel il faisait des “câlins” tous les jours.
Complot et chape de plomb
Confronté aux témoignages faisant état de cette extrême générosité, Sergio Tefau – qui vit désormais de l'agriculture dans les Tuamotu – a expliqué au tribunal mardi que le mineur était l'un de ceux qui mettaient le plus “la main à la pâte” pour aider à la paroisse. Mais interrogé sur les accusations d'agression sexuelle, l'ancien prêtre de 47 ans a continué de nier tel qu'il l'a fait durant toute la procédure. Il a ainsi assuré que ces accusations émanaient d'un “complot” dirigé contre lui sans vraiment parvenir à expliquer clairement quelles auraient été les motivations desdits complotistes. Entendus à leur tour, les deux mineurs ont maintenu leurs accusations. Celui disant avoir été victime d'une agression sexuelle, désormais militaire en métropole, a par ailleurs expliqué qu'il avait fait des déclarations évolutives car il avait “honte” de dire ce qu'il avait subi et ce, alors que la révélation de l'affaire dans la presse lui avait valu de nombreuses insultes.
Une “chape de plomb” sur les faits relative au “poids de la morale, de la religion et de la famille”, selon l'avocat des parties civiles, Me Gilles Jourdainne, qui a entamé sa plaidoirie en rappelant que la Polynésie française n'était pas “épargnée par les abus sexuels qui émaillent l'Église catholique dans son ensemble” depuis plusieurs années. Aux yeux de l'avocat, le père Sergio s'est “introduit petit à petit dans cette famille” en instaurant un “climat de confiance” avec des gens qui se sont sentis “redevables”. “Tel un Machiavel, il s'est imposé dans cette famille. Il a tout calculé pour arriver à des fins bassement humaines pour pouvoir assouvir ses pulsions sexuelles”, a affirmé Me Jourdainne avant d'expliquer que le comportement du prévenu était “hors normes”.
“Autorité incontestable”
Même constat pour le procureur de la République selon lequel le mineur était le “fils de l'obligé de son père” qui constituait une “autorité incontestable” qui avait donné une maison à la famille, du “boulot” au père et qui avait inondé le mineur de cadeaux. Rappelant que le juge d'instruction avait rendu un non-lieu dans le cadre de cette affaire avant que la chambre de l'instruction ne renvoie Sergio Tefau en correctionnelle, le représentant du ministère public a assuré qu'il ne s'agissait pas d'un dossier “parole contre parole” et que si l'un des deux mineurs avait évolué dans ses déclarations, c'était en raison d'un sentiment de “honte”. Trois ans de prison avec sursis ont été requis contre le prévenu.
Avocat de Sergio Tefau depuis la première heure, Me Sylvain Fromaigeat a déploré lors de sa plaidoirie que l'audience ait été “à charge” contre son client alors qu'aucun élément ne vient “circonstancier” les faits. Se référant à la garde à vue de l'intéressé, l'avocat a affirmé que les enquêteurs, qui voulaient absolument trouver des fichiers pédophiles dans l'ordinateur du père Sergio, avaient fait preuve d'“hystérie”. Revenant sur l'homosexualité de son client, Me Fromaigeat a assuré que ce dernier s'était “senti fautif” du fait de son orientation sexuelle, une chose “bien triste en 2023”. Il a ensuite soutenu que les faits n'étaient pas matériellement établis et que son client, persuadé d'avoir été victime d'une cabale visant à l'“éjecter” de la paroisse, les avait toujours niés. Le tribunal rendra sa décision le 17 octobre.
Au terme de deux renvois, le procès pour agression sexuelle sur mineur et pour corruption de mineurs de l'ancien prêtre de la paroisse Sainte-Thérèse, le père Sergio Tefau, s'est ouvert mardi devant le tribunal correctionnel à huis clos partiel. Tel que l'a rappelé le président du tribunal à l'aune de l'audience, il était reproché à l'intéressé d'avoir abusé d'un mineur de 17 ans qu'il avait invité à passer la soirée dans une chambre d'hôtel de la côte est, il y a de cela six ans. Selon les déclarations du mineur, dont les parents avaient porté plainte début 2019, Sergio Tefau lui aurait fait boire une grande quantité de whisky et lui aurait ensuite fait subir une agression sexuelle. Alors qu'il avait évoqué de simples attouchements dans un premier temps, le mineur avait finalement dénoncé une agression sexuelle à la fin de l'information judiciaire. Il était également reproché au père Sergio d'avoir fait visionner un film pornographique à un autre mineur, cousin du premier, en lui caressant le torse.
Tel que cela a été relaté lors de l'audience, mardi, il est apparu que le père Sergio Tefau entretenait des liens étroits avec la famille du mineur qui l'accuse d'agression sexuelle. L'ancien prêtre de Sainte-Thérèse avait en effet trouvé une maison au couple et aux trois enfants et avait confié des travaux – exécutés bénévolement – au père de la victime. Le temps passant, l'ancien prêtre avait commencé à partager la vie de la famille avec laquelle il prenait ses repas. Il s'était pris d'une affection toute particulière pour le mineur de 17 ans auquel il offrait des tas de cadeaux tels que des vélos onéreux, un téléphone, du numéraire ou bien encore des vêtements. Selon les témoignages recueillis dans le cadre de l'enquête, Sergio Tefau se montrait “possessif” et “jaloux” avec le mineur auquel il faisait des “câlins” tous les jours.
Complot et chape de plomb
Confronté aux témoignages faisant état de cette extrême générosité, Sergio Tefau – qui vit désormais de l'agriculture dans les Tuamotu – a expliqué au tribunal mardi que le mineur était l'un de ceux qui mettaient le plus “la main à la pâte” pour aider à la paroisse. Mais interrogé sur les accusations d'agression sexuelle, l'ancien prêtre de 47 ans a continué de nier tel qu'il l'a fait durant toute la procédure. Il a ainsi assuré que ces accusations émanaient d'un “complot” dirigé contre lui sans vraiment parvenir à expliquer clairement quelles auraient été les motivations desdits complotistes. Entendus à leur tour, les deux mineurs ont maintenu leurs accusations. Celui disant avoir été victime d'une agression sexuelle, désormais militaire en métropole, a par ailleurs expliqué qu'il avait fait des déclarations évolutives car il avait “honte” de dire ce qu'il avait subi et ce, alors que la révélation de l'affaire dans la presse lui avait valu de nombreuses insultes.
Une “chape de plomb” sur les faits relative au “poids de la morale, de la religion et de la famille”, selon l'avocat des parties civiles, Me Gilles Jourdainne, qui a entamé sa plaidoirie en rappelant que la Polynésie française n'était pas “épargnée par les abus sexuels qui émaillent l'Église catholique dans son ensemble” depuis plusieurs années. Aux yeux de l'avocat, le père Sergio s'est “introduit petit à petit dans cette famille” en instaurant un “climat de confiance” avec des gens qui se sont sentis “redevables”. “Tel un Machiavel, il s'est imposé dans cette famille. Il a tout calculé pour arriver à des fins bassement humaines pour pouvoir assouvir ses pulsions sexuelles”, a affirmé Me Jourdainne avant d'expliquer que le comportement du prévenu était “hors normes”.
“Autorité incontestable”
Même constat pour le procureur de la République selon lequel le mineur était le “fils de l'obligé de son père” qui constituait une “autorité incontestable” qui avait donné une maison à la famille, du “boulot” au père et qui avait inondé le mineur de cadeaux. Rappelant que le juge d'instruction avait rendu un non-lieu dans le cadre de cette affaire avant que la chambre de l'instruction ne renvoie Sergio Tefau en correctionnelle, le représentant du ministère public a assuré qu'il ne s'agissait pas d'un dossier “parole contre parole” et que si l'un des deux mineurs avait évolué dans ses déclarations, c'était en raison d'un sentiment de “honte”. Trois ans de prison avec sursis ont été requis contre le prévenu.
Avocat de Sergio Tefau depuis la première heure, Me Sylvain Fromaigeat a déploré lors de sa plaidoirie que l'audience ait été “à charge” contre son client alors qu'aucun élément ne vient “circonstancier” les faits. Se référant à la garde à vue de l'intéressé, l'avocat a affirmé que les enquêteurs, qui voulaient absolument trouver des fichiers pédophiles dans l'ordinateur du père Sergio, avaient fait preuve d'“hystérie”. Revenant sur l'homosexualité de son client, Me Fromaigeat a assuré que ce dernier s'était “senti fautif” du fait de son orientation sexuelle, une chose “bien triste en 2023”. Il a ensuite soutenu que les faits n'étaient pas matériellement établis et que son client, persuadé d'avoir été victime d'une cabale visant à l'“éjecter” de la paroisse, les avait toujours niés. Le tribunal rendra sa décision le 17 octobre.