Taivini Teai explique son travail aux élus du Tavini Huiraatira venus mercredi lui rendre visite.
FAAA, le 26/05/2017 - Taivini Teai, Patrick Kaiha et Teiva Huck travaillent depuis plusieurs années sur la vanilla tahitensis, la vanille locale reconnue à travers le monde pour son parfum et son goût. Un travail de titan qui pourrait révolutionner le secteur puisque la récolte pourrait se faire dans un délai plus court, grâce à une technique agricole qu'ils ont imaginé. La commune de Faa'a se porte volontaire pour devenir la commune pilote de ce projet. L'objectif du maire est de développer le Pays sur le plan économique.
C'est dans une serre de 150 m² installée près de la maison de Patrick Kaiha, à Faa'a que Taivini Teai et Teiva Huck ont accueilli des représentants du Tavini Huiraatira, mercredi dernier.
Un espace qui contient plusieurs tuteurs – ces tours de lianes plantées dans des bourres de cocos – de vanille. "On utilise la bourre de coco comme substrat-naturel", explique Teiva Huck, en charge de la partie financière et logistique du projet.
Sur place, on peut retrouver tout un bouquet aromatique avec différentes variétés de vanille locales. Une caverne d'Ali Baba en plein air où les trois amis ont dû travailler durant de longues années pour arriver à accélérer la maturation de cette épice. "Au lieu d'attendre quatre ans pour récolter les premiers fruits de la vanille, on peut récolter en deux ans. Ils ont trouvé la molécule qu'il faut pour accélérer la floraison et le mariage des fleurs", décrit le maire de Faa'a, Oscar Temaru.
"Il y a plusieurs aspects : celui de la technique agricole qui permet d'améliorer la productivité et le rendement des gousses de vanille. Après, il y a l'aspect moléculaire, où chaque variété de vanilla tahitensis est propre au profil aromatique", précise Taivini Teai, le chimiste de la bande.
"Cultiver par ces techniques agricoles" permettra de définir "une identité génétique de vanille". "De façon à mettre en avant les parfums spécifiques que nous avons dans notre vanille. Chaque variété de vanilla tahitensis présente en Polynésie a un arôme, un goût spécifique qu'il est très important de mettre en avant", raconte Taivini Teai.
Le maître de conférences à l'Université de la Polynésie française revient sur leur aventure. "On a commencé en 2004, mais nous avions déjà entamé des recherches sur la vanille. La vanille est reconnue comme étant la deuxième épice la plus chère au monde, c'est un produit qui est connu en Polynésie, au même titre que notre perle. Les cuisiniers, les grands groupes d'hôtellerie et de restauration savent que la vanille de Tahiti est une vanille de qualité. Donc, pour nous il était important de pouvoir réfléchir à une optimisation de la culture de cette orchidée. Et ensuite de pouvoir par les compétences scientifiques, apporter des fiches techniques, descriptives de notre produit pour attester de l'originalité, et aussi de la constance organoleptique, de la senteur et du goût de ce produit."
"Nous, on travaille avec la nature et si on utilise les pesticides, on tue les auxiliaires qui nous aident à travailler. On peut les utiliser, mais on sait que le temps que les macro-organismes reviennent, c'est une perte de temps. Donc, la vanille va pousser moins vite et moins bien", rajoute Teiva Huck.
"On a tous les jours des fleurs que l'on doit marier quotidiennement. Neuf mois après, on récolte les gousses qui sont arrivées à maturité. Après, on transforme automatiquement ces produits, en poudre et en extrait liquide. Pour avoir de la poudre, on sèche la gousse de vanille dans des fours solaires. Et pour ce qui est de l'extrait liquide, on utilise la vanille mûre que l'on extrait directement à l'alcool", indique Taivini.
Une meilleure production et un meilleur rendement, le travail fou de Taivini, Patrick et Teiva n'est pas à négliger. Aujourd'hui encore, ils veillent à la bonne marche de leur expérience. "À partir du moment, où la liane peut tout le temps se nourrir, et que l'on contrôle la température (28°C) et l'humidité, nous constatons que nous avons une croissance de 25 centimètres par semaine de nos lianes, et une floraison tous les jours, tout au long de l'année. Nous avons plus de 5 000 fleurs par jour", dit Taivini.
Ce projet intéresse d'ailleurs la commune de Faa'a, puisque celle-ci se porte volontaire pour être la commune pilote. "Nous avons un grand terrain, et il est question de travailler avec le collège de Faa'a parce qu'ils veulent planter des arbres sur cette propriété. Et ces chercheurs planteront de la vanille et d'autres plantes qu'ils ont trouvées à Marau. Maintenant, il y a un problème d'acclimatation. Donc, ils travaillent avec un autre collègue géologue et les laboratoires qui sont à l'extérieur de notre Pays", explique le tāvana de Faa'a.
Et de conclure : "l'idée est d'appeler les habitants de Faa'a à venir se former et ces chercheurs sont prêts à jouer le jeu. J'attends la fin des législatives, et à ce moment-là nous verrons avec les banques pour voir comment nous allons nous organiser."
Des visites pourront être organisées pour le public. Il vous suffira de contacter Taivini au 87 70 87 54.
C'est dans une serre de 150 m² installée près de la maison de Patrick Kaiha, à Faa'a que Taivini Teai et Teiva Huck ont accueilli des représentants du Tavini Huiraatira, mercredi dernier.
Un espace qui contient plusieurs tuteurs – ces tours de lianes plantées dans des bourres de cocos – de vanille. "On utilise la bourre de coco comme substrat-naturel", explique Teiva Huck, en charge de la partie financière et logistique du projet.
Sur place, on peut retrouver tout un bouquet aromatique avec différentes variétés de vanille locales. Une caverne d'Ali Baba en plein air où les trois amis ont dû travailler durant de longues années pour arriver à accélérer la maturation de cette épice. "Au lieu d'attendre quatre ans pour récolter les premiers fruits de la vanille, on peut récolter en deux ans. Ils ont trouvé la molécule qu'il faut pour accélérer la floraison et le mariage des fleurs", décrit le maire de Faa'a, Oscar Temaru.
"Il y a plusieurs aspects : celui de la technique agricole qui permet d'améliorer la productivité et le rendement des gousses de vanille. Après, il y a l'aspect moléculaire, où chaque variété de vanilla tahitensis est propre au profil aromatique", précise Taivini Teai, le chimiste de la bande.
"Cultiver par ces techniques agricoles" permettra de définir "une identité génétique de vanille". "De façon à mettre en avant les parfums spécifiques que nous avons dans notre vanille. Chaque variété de vanilla tahitensis présente en Polynésie a un arôme, un goût spécifique qu'il est très important de mettre en avant", raconte Taivini Teai.
Le maître de conférences à l'Université de la Polynésie française revient sur leur aventure. "On a commencé en 2004, mais nous avions déjà entamé des recherches sur la vanille. La vanille est reconnue comme étant la deuxième épice la plus chère au monde, c'est un produit qui est connu en Polynésie, au même titre que notre perle. Les cuisiniers, les grands groupes d'hôtellerie et de restauration savent que la vanille de Tahiti est une vanille de qualité. Donc, pour nous il était important de pouvoir réfléchir à une optimisation de la culture de cette orchidée. Et ensuite de pouvoir par les compétences scientifiques, apporter des fiches techniques, descriptives de notre produit pour attester de l'originalité, et aussi de la constance organoleptique, de la senteur et du goût de ce produit."
"Nous, on travaille avec la nature et si on utilise les pesticides, on tue les auxiliaires qui nous aident à travailler. On peut les utiliser, mais on sait que le temps que les macro-organismes reviennent, c'est une perte de temps. Donc, la vanille va pousser moins vite et moins bien", rajoute Teiva Huck.
"On a tous les jours des fleurs que l'on doit marier quotidiennement. Neuf mois après, on récolte les gousses qui sont arrivées à maturité. Après, on transforme automatiquement ces produits, en poudre et en extrait liquide. Pour avoir de la poudre, on sèche la gousse de vanille dans des fours solaires. Et pour ce qui est de l'extrait liquide, on utilise la vanille mûre que l'on extrait directement à l'alcool", indique Taivini.
Une meilleure production et un meilleur rendement, le travail fou de Taivini, Patrick et Teiva n'est pas à négliger. Aujourd'hui encore, ils veillent à la bonne marche de leur expérience. "À partir du moment, où la liane peut tout le temps se nourrir, et que l'on contrôle la température (28°C) et l'humidité, nous constatons que nous avons une croissance de 25 centimètres par semaine de nos lianes, et une floraison tous les jours, tout au long de l'année. Nous avons plus de 5 000 fleurs par jour", dit Taivini.
Ce projet intéresse d'ailleurs la commune de Faa'a, puisque celle-ci se porte volontaire pour être la commune pilote. "Nous avons un grand terrain, et il est question de travailler avec le collège de Faa'a parce qu'ils veulent planter des arbres sur cette propriété. Et ces chercheurs planteront de la vanille et d'autres plantes qu'ils ont trouvées à Marau. Maintenant, il y a un problème d'acclimatation. Donc, ils travaillent avec un autre collègue géologue et les laboratoires qui sont à l'extérieur de notre Pays", explique le tāvana de Faa'a.
Et de conclure : "l'idée est d'appeler les habitants de Faa'a à venir se former et ces chercheurs sont prêts à jouer le jeu. J'attends la fin des législatives, et à ce moment-là nous verrons avec les banques pour voir comment nous allons nous organiser."
Des visites pourront être organisées pour le public. Il vous suffira de contacter Taivini au 87 70 87 54.
"On a tous les jours des fleurs que l'on doit marier quotidiennement", indique Taivini.
Dans leur serre située à Faa'a, on peut retrouver plusieurs variétés de vanille locale. Dont, celle-ci en forme de banane.
Pour transformer les gousses de vanille, Taivini et ses amis utilisent ces machines.