NANTES, 31 mars 2011 (AFP) - Pour la première fois en France, le laboratoire pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK), fabricant du Requip, un médicament contre la maladie de Parkinson ayant des effets secondaires d'addiction au jeu et d'hypersexualité, a été condamné à verser des indemnités à un malade.
Dans son jugement jeudi, le tribunal de Nantes a condamné GSK à verser la somme de 117.100 euros à Didier Jambart, en réparation des effets secondaires dont il a souffert car, n'ayant pas été portés sur la notice lors de la prescription de 2003 à 2005, ces effets donnaient au médicament, aux yeux de la loi, "le caractère d'un produit défectueux".
"Je suis content. Je remercie l'ensemble des victimes qui m'ont soutenu et leur dédie cette victoire", a déclaré M. Jambart, 51 ans, qui a rappelé qu'il avait fait huit tentatives de suicide en lien avec les troubles du comportement induits par le Requip. "Par ce jugement, beaucoup de gens vont me regarder autrement", a-t-il espéré.
Le laboratoire GSK aura un mois pour faire appel du jugement, à compter de la signification officielle qui doit d'abord lui en être faite par voie d'huissier, a précisé l'avocat de M. Jambart, Me Antoine Béguin.
Lors de l'audience le 1er février, M. Jambart avait réclamé la somme de 450.000 euros, tandis que l'avocat de GSK, Me Jacques-Antoine Robert, avait assuré que "sur la base des données scientifiques de l'époque, il n'existait aucun indice d'effets (indésirés) du Ropinirole", la molécule utilisée, un agoniste dopaminergique.
Admettant la possibilité d'une "réaction extrêmement rare", il avait estimé que le dossier ne contenait "pas assez d'éléments de preuve pour établir une causalité".
Selon le neurologue Pierre Pollak, interrogé jeudi par l'AFP, les dernières études montrent que 15% des patients parkinsoniens prenant des médicaments dopaminergiques développent des troubles du comportement.
Néanmoins, la portée du jugement nantais est limitée par le fait qu'il porte uniquement sur l'absence d'indication de ces effets secondaires sur la notice du médicament, au moment de la prescription. Une lacune corrigée depuis 2006.
"Nous avons actuellement une quinzaine de dossiers de patients en cours d'élaboration à notre étude, et pour la plupart, ils portent sur des prescriptions antérieures à 2006. Donc l'angle d'attaque sera similaire", a précisé à l'AFP Me Béguin.
"Pour les cas de prescriptions postérieures à 2006, nous étudions la possibilité de contester le caractère suffisamment informatif du terme d'+hypersexualité+, notamment en ce sens qu'il peut impliquer des passages à l'acte pénalement répréhensibles", a-t-il ajouté.
Dans la Sarthe, la famille d'un septuagénaire jusque-là sans histoires, qui s'est livré à des attouchements sur sa petite fille de 11 ans, vient de lancer une procédure en référé contre le neurologue qui a prescrit son traitement (Sifrol, Stalevo, Requip et Azilect) et les laboratoires concernés.
Depuis la médiatisation de l'affaire, plus d'une centaine de témoignages sont parvenus à M. Jambart. Dont certains particulièrement poignants. Ainsi, une femme dont le mari sous traitement avait souffert d'hypersexualité et était devenu dépensier, raconte: "En juillet 2009, au bord du suicide moi-même, j'ai averti à plusieurs reprises (le médecin, ndlr), qui m'a fait savoir par téléphone l'arrêt du traitement. Quelques jours plus tard, mon mari a fait une tentative de suicide, une deuxième et à la troisième, il s'est pendu. Il avait 45 ans".
axt/am/bma
Dans son jugement jeudi, le tribunal de Nantes a condamné GSK à verser la somme de 117.100 euros à Didier Jambart, en réparation des effets secondaires dont il a souffert car, n'ayant pas été portés sur la notice lors de la prescription de 2003 à 2005, ces effets donnaient au médicament, aux yeux de la loi, "le caractère d'un produit défectueux".
"Je suis content. Je remercie l'ensemble des victimes qui m'ont soutenu et leur dédie cette victoire", a déclaré M. Jambart, 51 ans, qui a rappelé qu'il avait fait huit tentatives de suicide en lien avec les troubles du comportement induits par le Requip. "Par ce jugement, beaucoup de gens vont me regarder autrement", a-t-il espéré.
Le laboratoire GSK aura un mois pour faire appel du jugement, à compter de la signification officielle qui doit d'abord lui en être faite par voie d'huissier, a précisé l'avocat de M. Jambart, Me Antoine Béguin.
Lors de l'audience le 1er février, M. Jambart avait réclamé la somme de 450.000 euros, tandis que l'avocat de GSK, Me Jacques-Antoine Robert, avait assuré que "sur la base des données scientifiques de l'époque, il n'existait aucun indice d'effets (indésirés) du Ropinirole", la molécule utilisée, un agoniste dopaminergique.
Admettant la possibilité d'une "réaction extrêmement rare", il avait estimé que le dossier ne contenait "pas assez d'éléments de preuve pour établir une causalité".
Selon le neurologue Pierre Pollak, interrogé jeudi par l'AFP, les dernières études montrent que 15% des patients parkinsoniens prenant des médicaments dopaminergiques développent des troubles du comportement.
Néanmoins, la portée du jugement nantais est limitée par le fait qu'il porte uniquement sur l'absence d'indication de ces effets secondaires sur la notice du médicament, au moment de la prescription. Une lacune corrigée depuis 2006.
"Nous avons actuellement une quinzaine de dossiers de patients en cours d'élaboration à notre étude, et pour la plupart, ils portent sur des prescriptions antérieures à 2006. Donc l'angle d'attaque sera similaire", a précisé à l'AFP Me Béguin.
"Pour les cas de prescriptions postérieures à 2006, nous étudions la possibilité de contester le caractère suffisamment informatif du terme d'+hypersexualité+, notamment en ce sens qu'il peut impliquer des passages à l'acte pénalement répréhensibles", a-t-il ajouté.
Dans la Sarthe, la famille d'un septuagénaire jusque-là sans histoires, qui s'est livré à des attouchements sur sa petite fille de 11 ans, vient de lancer une procédure en référé contre le neurologue qui a prescrit son traitement (Sifrol, Stalevo, Requip et Azilect) et les laboratoires concernés.
Depuis la médiatisation de l'affaire, plus d'une centaine de témoignages sont parvenus à M. Jambart. Dont certains particulièrement poignants. Ainsi, une femme dont le mari sous traitement avait souffert d'hypersexualité et était devenu dépensier, raconte: "En juillet 2009, au bord du suicide moi-même, j'ai averti à plusieurs reprises (le médecin, ndlr), qui m'a fait savoir par téléphone l'arrêt du traitement. Quelques jours plus tard, mon mari a fait une tentative de suicide, une deuxième et à la troisième, il s'est pendu. Il avait 45 ans".
axt/am/bma