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“Tout le quartier a été touché par sa mort”


Tahiti, le 29 mai 2024 - Au procès d'un pêcheur poursuivi pour avoir battu à mort un homme de 54 ans le 17 mai 2022 à Tiarei, de nombreux témoins de la scène ainsi que des habitants du quartier se sont succédé à la barre de la cour d'assises mardi. Pour la plupart encore très touchés par cette affaire, ils ont décrit une victime “gentille” qui était appréciée dans la commune.

 

Un peu plus de deux ans après le passage à tabac mortel d'un ouvrier, survenu le 17 mai 2022 à Tiarei, l'émotion était encore palpable chez les témoins des faits, mardi, au deuxième jour du procès de l'auteur du crime, un pêcheur de 34 ans poursuivi pour meurtre. Durant toute la matinée, de jeunes hommes et femmes ayant assisté à cette scène extrêmement violente ont en effet raconté comment l'accusé, qui semblait incontrôlable, s'était acharné sur la victime tout en lui disant qu'elle allait “finir dans une caisse” et qu'elle ne méritait pas de vivre. 

 

Premier à témoigner, un jeune homme de 20 ans vivant à Tiarei a tout d'abord expliqué à la cour que le pont sur lequel avait eu lieu le meurtre était un endroit assez fréquenté dans la commune où il retrouvait ses “collègues” pour “parler” ou se “raconter notre journée”. Alors qu'il était ensuite interrogé sur les faits, auxquels il avait assisté, il a semblé ému en confessant qu'il se sentait “responsable” et qu'il aurait pu tenter de faire une “clé de bras” au pêcheur. “On vous sent un peu culpabilisé mais ce n'est pas vous qui l'avez frappé”, lui a opposé la présidente de la cour d'assises. “Oui, mais on était tous là et on n'a rien pu faire”, a répondu le jeune homme avant d'ajouter : “On essaie d'oublier mais c'est dur.”

 

“Grandes souffrances”

 

 

Les auditions des autres témoins ont également permis de confirmer que cette affaire a profondément marqué le quartier du fait de la personnalité de la victime – un homme qui buvait mais aussi un “bosseur” qui était “aimé” des habitants –, ainsi qu'en raison de la grande violence exercée par l'accusé sur la victime. Certains ont d'ailleurs décrit la mort du quinquagénaire qui gisait au sol, le visage “ensanglanté” et dont la respiration alternait entre des moments d'arrêt complet et des accélérations. 

 

Une grande violence dont a également fait état le médecin légiste qui avait autopsié le corps de la victime. Entendu dans l'après-midi, le praticien a expliqué que cette dernière était décédée dans de “grandes souffrances” alors que le ventricule droit de son cœur venait d'être perforé par l'un des coups portés par l'accusé. “Il a eu un choc hémorragique massif et même pris en charge, il avait très peu de chances de s'en sortir sur le territoire avec une telle blessure”, a-t-il par ailleurs indiqué. 

 

Le procès prendra fin ce mercredi avec les réquisitions et les plaidoiries des deux avocats de la défense.

 


Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 29 Mai 2024 à 08:04 | Lu 4670 fois