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Tournée en Océanie : la Nouvelle-Zélande réaffirme son rôle régional


WELLINGTON, mardi 27 mai 2014 (Flash d’Océanie) – La Nouvelle-Zélande va prochainement réaffirmer son rôle de premier plan dans la zone Pacifique, avec le coup d’envoi d’une tournée, cette année concentrée sur la Polynésie, et menée par le Premier ministre John Key.
Cette importante délégation, composée de parlementaires de tous bords, mais aussi d’hommes d’affaires, de représentants d’ONG, de représentants de la communauté océanienne en Nouvelle-Zélande et de médias, se déclinera en trois étapes : Samoa, Tonga et Niue, entre le 1er et le 6 juin 2014, a annoncé lundi M. Key.
A chacune de ces étapes, la délégation néo-zélandaise (une quarantaine de personnes, à bord d’un avion de l’armée de l’air) rencontrera les plus hauts personnages du gouvernement et de l’Etat et se rendra compte, sur place, de l’état d’avancement et de réalisation des projets financés par Wellington dans ces pays insulaires voisins.
Cette mission, souligne le chef de l’exécutif néo-zélandais, « reflète bien les relations étroites que nous entretenons avec nos voisins du Pacifique, et la haute importance que nous accordons à ces relations ».

Dans cette liste de trois pays à visiter, cette année, Samoa occupe résolument une place de choix et sera la première destination de ce périple en trois étapes.
A Apia, en effet, outre les rencontres protocolaires, M. Key et son contingent représenteront en force la Nouvelle-Zélande au cours des cérémonies marquant le 52ème anniversaire de l’accession de Samoa à l’indépendance.
« Cette année marque aussi le centenaire de l’établissement d’une occupation néo-zélandaise à Samoa, au début de la Premier Guerre Mondiale. Malgré ces débuts sombres, la Nouvelle-Zélande a par la suite construit des relations fortes et vivaces avec Samoa, qui se sont ensuite traduites par un Traité d’Amitié signé entre nos deux pays », a souligné M. Key.
Autre temps forts de cette étape : un point concernant l’aide néo-zélandaise (estimée à environ 22 millions de dollars néo-zélandais) aux sinistrés du tsunami qui avait frappé cet archipel en septembre 2009, puis du cyclone Evan en décembre 2012.
C’est aussi à Apia que doit se dérouler en septembre 2014 la plus grosse réunion internationale jamais organisée par cet Etat insulaire : il s’agit du sommet mondial des petits Etats insulaires en développement (SIDS, Small Island Developing States).
Pour les frais associés à la tenue de ce sommet, Wellington a d’ores et déjà annoncé une enveloppe d’appui financier de l’ordre de cinq millions de dollars US.
A Tonga, au cours des rencontres prévues, l’accent sera placé sur le développement et la promotion de solutions énergétiques renouvelables.
En ce qui concerne Niue, les domaines privilégiés seront l’aide au développement économique, notamment par le biais de la filière touristique.

John Key n’ira pas au sommet du Forum

Par contre, si M. Key effectue ce déplacement dans la région dans quelques jours, il a d’ores et déjà fait savoir que ce ne serait pas le cas pour un sommet régional tenu chaque année au plan régional : le sommet annuel des dirigeants du Forum des Îles du Pacifique (FIP) qui, cette année, doit avoir lieu à Palau au mois de juillet 2014.
C’est son chef de la diplomatie, Murray McCully, qui se chargera de représenter Wellington, sur fonds de réformes et de remises en question du rôle de cette organisation, vivement contestée par un groupe significatif de pays membres, avec, en tête, Fidji, qui met progressivement en place un autre siège pour une autre organisation, le PIDF (Pacific Islands Development Forum) dans sa capitale Suva.
Suva reproche principalement au FIP d’être soumis à une influence excessive de la part de ses deux plus grands membres : l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Un ambassadeur néo-zélandais pour le Pacifique

Par ailleurs, depuis la fin avril 2014, Murray McCully, chef de la diplomatie néo-zélandaise, annonce son intention de créer un nouveau poste : celui d’ambassadeur dédié aux questions du Pacifique, avec un accent particulier sur les questions de pêcheries, de tourisme et d’échanges commerciaux.
Il aurait déjà approché plusieurs personnalités, pressenties pour prendre cette place.
Parmi ceux-là : un député de l’opposition, Shane Jones, qui a tout récemment annoncé son intention de se retirer de la politique et qui, dans le passé, a aussi présidé la Commission Maori des Pêcheries.

En termes d’aide au développement en Océanie, la Nouvelle-Zélande a tout récemment obtenu une nouvelle distinction : dans un classement établi par un groupe de réflexion australien, le Alfred Deakin Research Institute-Sustineo, ce pays a été placé en tête début mai 2014.
Ce classement, qui ne met pas forcément l’accent sur des critères financiers, mais sur les actions dans les domaines des échanges commerciaux, de l’immigration, de la sécurité, ainsi que la promotion des nouvelles technologies et de la protection de l’environnement, examine les performances de 27 pays de l’OCDE.
Viennent ensuite, au titre de partenaires majeurs de développement dans le Pacifique, l’Australie, le Danemark, la Finlande et le Portugal.
Plus bas dans le classement, on trouve le Royaume-Uni (8ème place), la France (10ème), les Etats-Unis (18ème), le Japon (25ème), la Suisse (26ème) et la Corée du Sud (27ème).
Cette enquête http://www.deakin.edu.au/news/2014/05052014Pacindex.php admet toutefois ne pas avoir pu quantifier l’aide chinoise, en l’absence de chiffres précis disponibles.

Coopérations transversales avec l’Union Européenne

Lors d’une récente tournée dans le Pacifique, fin avril 2014, Murray McCully a aussi illustré un nouveau type de coopération transversale, avec l’Union Européenne.
Au cours d’un périple qui l’a emmené successivement à Samoa, à Tuvalu, à Kiribati, et aux îles Cook, M. McCully se trouvait en effet accompagné d’Andris Piebalgs, commissaire européen pour le développement.

Objectif : promouvoir les énergies renouvelables en Océanie, un dossier sur lequel Wellington et l’UE ont ces dernières années mis des moyens en commun et ont notamment coorganisé, courant 2013, un sommet régional dédié à l’énergie dans le Pacifique.
L’un des objectifs affichés est d’aider les Etats et territoires insulaires du Pacifique à atteindre une proportion de production de cinquante pour cent en énergies renouvelables « vertes ».
Ce programme se décline notamment en un projet à Samoa, pour un montant d’une dizaine de millions d’euros, d’installation d’équipements de production d’énergie solaire.

pad


Rédigé par PAD le Mardi 27 Mai 2014 à 06:11 | Lu 356 fois