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Tourisme: le secteur de la croisière s’organise


Le Saphire Princess en escale à Papeete en novembre dernier (Photo TCC).
Le Saphire Princess en escale à Papeete en novembre dernier (Photo TCC).
PAPEETE, mercredi 19 décembre 2012. Depuis la création, il y a trois ans, du Tahiti Cruise Club, les professionnels de la croisière de Polynésie française travaillent en synergie. Dernier né de leurs dispositifs de communication, un site Internet, qui permettra aux professionnels adhérents de connaître très en amont les programmations d’escales. Le site Internet www.tahiticruiseclub.com met en ligne un progiciel de gestion en ligne des escales de croisière en Polynésie française. Cela permettra aux professionnels tels que les agents maritimes, les acteurs du GIE tourisme, ou les prestataires de service travaillant avec les croisiéristes de mieux s’organiser pour la programmation des escales (dates d’arrivée et de départ des bateaux, nombre de passagers et de membres d’équipages). Jusqu’à présent, ces informations étaient diffusées au mieux, un mois avant l’arrivée des bateaux.
Désormais, dès qu’un navire programme une escale celle-ci sera répertoriée dans le progiciel. Toutes les escales de 2013 y sont déjà précisées, de même que celles de 2014 et même l’agenda 2015 commence à se remplir, car les compagnies de croisière programment, très en amont leurs différentes saisons. «Cet outil permettra par exemple aux communes qui reçoivent des escales de prévoir de nouvelles infrastructures si besoin ; aux prestataires de loisirs d’étoffer leurs offres quand les bateaux arrivent à plusieurs ; et même aux agents maritimes de préciser à une compagnie qu’un autre bateau est prévu au même moment et que cela peut générer des conflits» explique Stéphane Renard, coordinateur du TCC (Tahiti Cruise Club). Toute la partie programmation et consultation des escales de ce site Internet ne se fait qu’en accès privé, après le paiement d’une cotisation (de l’ordre de 5000 Fcfp/an) au profit du TCC. «Cela permet de financer la maintenance et l’évolution du site web. C’est aussi un moyen de trouver et d’identifier des relais qui sont vraiment intéressés par ce secteur» précise encore Stéphane Renard. Les autres pages du site sont une vitrine de la Polynésie française, de la croisière chez nous et des équipements à disposition.


Avec 450 escales de croisière chaque année, une cinquantaine de navires différents et une vingtaine de compagnies qui fréquentent la Polynésie française, la croisière
n’est pas qu’un vecteur anecdotique de l’économie touristique locale. Avec 45 000 croisiéristes par an en moyenne, qui fréquentent différentes escales (au moins 5 en général), la croisière offre un flux passagers de 270 000 personnes (le flux passager étant l’équivalent des nuitées hôtelières). Aussi, ceux qui travaillent dans le secteur sont plutôt optimistes : «depuis deux ans, le nombre d’escale se maintient, et en 2013, le nombre de croisiéristes sera à la hausse car le nombre de passagers par bateau est en augmentation, avec des navires plus gros» précise encore Stéphane Renard. Le travail de synergie entre les professionnels de la croisière et par le partenariat avec le GIE Tahiti Tourisme ou les services du Pays n’est donc pas prêt de s’arrêter. Il va même au-delà du vaste terrain de jeu de la croisière en Polynésie française. En effet, la coopération régionale prend également de l’ampleur. Le Tahiti Cruise Club (TCC) est à l’origine de la création de la South Pacific Cruise Alliance qui regroupe la Polynésie, Fidji, les îles Cook, Samoa et les îles Samoa américaines. Cette alliance à cinq, pourrait même compter prochainement un 6e membre, avec la Nouvelle Zélande.






Le Pacifique doit encore se faire reconnaître

Il n’y a pas encore de saison touristique très précise pour la croisière en Polynésie française et pour le Pacifique sud en général. Pour l’instant, les navires de croisières qui fréquentent nos côtes (en dehors de l’Aranui et du Paul Gauguin) proviennent essentiellement du repositionnement des bateaux qui assurent les saisons en Australie d’une part et en Alaska d’autre part. Entre ces deux destinations, le Pacifique sud voit passer ces navires de croisières, deux fois par an. Selon ce rythme imposé par d’autres, la Polynésie française voit se dessiner deux grandes périodes de passage de croisiéristes : entre janvier et avril ; puis entre août et octobre. A terme, le Pacifique sud ambitionne d’être reconnu comme une vraie zone cohérente de la croisière comme peuvent l’être les îles de la Méditerranée ou celles des Caraïbes. La diversité des paysages et des îles plaide dans ce sens. En revanche, la taille des îles du Pacifique et les difficultés d’accès maritime limiteront toujours la capacité des bateaux de croisière qui fréquentent nos eaux. Pas question donc de faire du tourisme de croisière de masse avec des navires à plus de 6 000 passagers embarqués. Personne ne s’en plaindra : la qualité de l’accueil et le sentiment, pour le croisiériste qui vient jusqu’ici, de vivre une expérience privilégiée permettront, à terme, à la Polynésie de se démarquer des autres offres touristiques.

Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 19 Décembre 2012 à 16:53 | Lu 1480 fois