Tahiti, le 3 mars 2025 - Appelé il y a un mois par l’encadrement de l’équipe de France de boxe pour faire un stage de présélection, Timona Ariitai a du mal à réaliser ce qui lui arrive. L’enfant de Mamao Aivi vit un rêve éveillé. Depuis qu’il a poussé la porte de l’Angers Boxing Club en 2023, il connaît une ascension fulgurante grâce à son gabarit hors norme, mais surtout au travail qu’il fournit au quotidien. Portrait d’un champion pas comme les autres.
Il existe des chemins tout tracés. Issue d’un héritage familial ou d’une passion née dès le plus jeune âge, la pratique d’un sport peut avoir plusieurs origines. Jeune, Timona Ariitai utilisait ses poings pour se défendre. Loin du sport avec ses entraînements et ses exigences. Mais doté d’un gabarit hors norme, Timona avait de réelles aptitudes. “Quand je suis parti m’installer en France dans le cadre de mon intégration au 6e régiment de génie de l’armée de terre, je n’ai pas eu trop le temps de m’impliquer dans la boxe. Entre les missions, le Covid et notre installation avec mon épouse, j’avais beaucoup à faire. Mais à l’armée, on pratiquait beaucoup de sports de self-défense et j’avais toujours dans la tête la boxe. Quand tout s’est mis en place, j’ai pu enfin me diriger vers un club”, et c’est la salle de l’Angers Boxing Club, qui a eu le privilège d’accueillir le colosse. “J’ai été très bien accueilli par le club et très vite pris en main par Patric Bahamed-Athlan, l’entraîneur. Il m’a expliqué comment il fonctionnait et j’ai pu me mettre rapidement à l’entraînement.”
Avec un potentiel taillé pour ce sport, l’entraîneur angevin propose à Timona de l’inscrire au championnat régional, seulement quelques mois après ses débuts. “J’ai discuté avec le coach et je lui ai dit que je voulais monter sur le ring pour faire des combats. Il a vu que j’avais le niveau pour participer à des compétitions, on a donc décidé ensemble de tenter le championnat régional.” Inscrit dans la catégorie des supers lourds (+ 92 kg), “Arii”, comme on l’appelle au club, se voit opposé pour son premier combat à un boxeur de 130 kg. “Moi, j’étais aux alentours de 102 kg, du coup il y avait une réelle différence de poids. Mais j’ai réussi à le boxer et j’ai gagné par décision unanime des juges. Je me suis régalé et j’ai vite pris conscience que j’aimais combattre en compétition.”
Un premier titre
Après avoir remporté la finale qui se déroule chez lui à Angers, Timona obtient son premier titre. “Après le titre de champion régional, tout s’est enchaîné, j’ai fait la coupe de la Loire, mais je n’ai pu faire qu’un combat car les autres boxeurs se sont désistés.” Impressionnant notre ‘aito. Une carrière en pleine ascension, mais qui est freinée par un travail très prenant. “Je dois partir en missions régulièrement. En deux ans, j’ai dû faire trois déplacements qui durent à chaque fois au minimum quatre mois. Du coup, ce n’est pas facile de pratiquer la boxe, mais l’avantage de l’armée, c’est qu’on a accès à des salles de sport, donc j’ai pu continuer à m’entraîner.”
Une vie de sacrifices, mais qui va petit à petit porter ses fruits. Entre les missions, le boxeur de l’Angers Boxing Club s’inscrit sur des galas organisés dans la région. “Dès que je rentrais, j’essayais de participer à des galas quand il y avait la possibilité d’avoir des boxeurs dans ma catégorie. J’en ai fait plusieurs. J’ai gagné par KO, mais j’ai connu aussi ma première défaite. Ça m’a permis de grandir.”
Remarqué par les sélectionneurs de l’équipe de France
Et en décembre 2024, le gala des ceintures KZO à Saint-Nazaire sera un événement déterminant. Malgré un emploi du temps très chargé, Arii tient absolument à participer à cette compétition. “C’est un gros gala de boxe amateur. Malheureusement, il se déroule sur trois jours et moi, j’étais en stage. J’ai eu la chance que dans ma catégorie, nous n’étions que quatre, donc on a attaqué directement en demi-finale le vendredi. J’ai pu arriver juste à temps pour mon combat.” Encore des sacrifices qui rendent notre boxeur plus déterminé. “En demi-finale, j’ai mis un gros KO à mon adversaire dès le deuxième round. J’ai marqué les esprits”, et surtout ceux des sélectionneurs de l’équipe de France qui ont vu l’énorme potentiel du super lourd. “Ils ont pris contact avec mon coach pour lui dire qu’ils allaient me prendre en stage de détection pour rejoindre l’équipe de France.”
Du 6 au 9 février 2025, au Creps de Nancy, se sont retrouvés les plus forts potentiels français dans toutes les catégories. Encadré par l’entraîneur national du pôle boxe seniors, Luis Mariano Gonzalez Cosmé, ce stage offrira l’opportunité aux boxeurs retenus de rejoindre le pôle France à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep). Ce séjour intensif à Nancy a permis à Timona de montrer toutes ses qualités. “On a mis les gants tous les jours et on a combattu. C’était dur, mais tellement intéressant de s’opposer à tous ces combattants de qualité. J’ai fini sur les rotules, mais avec des souvenirs plein la tête.” Et pour la suite ? “La fédération nous a fait un retour sur mes points faibles et mes points forts. On va travailler tout ça pour progresser. Après, je vais enchaîner avec un tournoi international en avril à Amiens et je devrais enchaîner avec un autre stage de détection où ils nous diront à ce moment-là s’ils nous intègrent au pôle France.” Un rêve pour notre guerrier qui n’est pas loin de devenir réalité. Quoi qu’il arrive dans l’avenir, Timona Ariitai fait la fierté de toute la Polynésie.
Il existe des chemins tout tracés. Issue d’un héritage familial ou d’une passion née dès le plus jeune âge, la pratique d’un sport peut avoir plusieurs origines. Jeune, Timona Ariitai utilisait ses poings pour se défendre. Loin du sport avec ses entraînements et ses exigences. Mais doté d’un gabarit hors norme, Timona avait de réelles aptitudes. “Quand je suis parti m’installer en France dans le cadre de mon intégration au 6e régiment de génie de l’armée de terre, je n’ai pas eu trop le temps de m’impliquer dans la boxe. Entre les missions, le Covid et notre installation avec mon épouse, j’avais beaucoup à faire. Mais à l’armée, on pratiquait beaucoup de sports de self-défense et j’avais toujours dans la tête la boxe. Quand tout s’est mis en place, j’ai pu enfin me diriger vers un club”, et c’est la salle de l’Angers Boxing Club, qui a eu le privilège d’accueillir le colosse. “J’ai été très bien accueilli par le club et très vite pris en main par Patric Bahamed-Athlan, l’entraîneur. Il m’a expliqué comment il fonctionnait et j’ai pu me mettre rapidement à l’entraînement.”
Avec un potentiel taillé pour ce sport, l’entraîneur angevin propose à Timona de l’inscrire au championnat régional, seulement quelques mois après ses débuts. “J’ai discuté avec le coach et je lui ai dit que je voulais monter sur le ring pour faire des combats. Il a vu que j’avais le niveau pour participer à des compétitions, on a donc décidé ensemble de tenter le championnat régional.” Inscrit dans la catégorie des supers lourds (+ 92 kg), “Arii”, comme on l’appelle au club, se voit opposé pour son premier combat à un boxeur de 130 kg. “Moi, j’étais aux alentours de 102 kg, du coup il y avait une réelle différence de poids. Mais j’ai réussi à le boxer et j’ai gagné par décision unanime des juges. Je me suis régalé et j’ai vite pris conscience que j’aimais combattre en compétition.”
Un premier titre
Après avoir remporté la finale qui se déroule chez lui à Angers, Timona obtient son premier titre. “Après le titre de champion régional, tout s’est enchaîné, j’ai fait la coupe de la Loire, mais je n’ai pu faire qu’un combat car les autres boxeurs se sont désistés.” Impressionnant notre ‘aito. Une carrière en pleine ascension, mais qui est freinée par un travail très prenant. “Je dois partir en missions régulièrement. En deux ans, j’ai dû faire trois déplacements qui durent à chaque fois au minimum quatre mois. Du coup, ce n’est pas facile de pratiquer la boxe, mais l’avantage de l’armée, c’est qu’on a accès à des salles de sport, donc j’ai pu continuer à m’entraîner.”
Une vie de sacrifices, mais qui va petit à petit porter ses fruits. Entre les missions, le boxeur de l’Angers Boxing Club s’inscrit sur des galas organisés dans la région. “Dès que je rentrais, j’essayais de participer à des galas quand il y avait la possibilité d’avoir des boxeurs dans ma catégorie. J’en ai fait plusieurs. J’ai gagné par KO, mais j’ai connu aussi ma première défaite. Ça m’a permis de grandir.”
Remarqué par les sélectionneurs de l’équipe de France
Et en décembre 2024, le gala des ceintures KZO à Saint-Nazaire sera un événement déterminant. Malgré un emploi du temps très chargé, Arii tient absolument à participer à cette compétition. “C’est un gros gala de boxe amateur. Malheureusement, il se déroule sur trois jours et moi, j’étais en stage. J’ai eu la chance que dans ma catégorie, nous n’étions que quatre, donc on a attaqué directement en demi-finale le vendredi. J’ai pu arriver juste à temps pour mon combat.” Encore des sacrifices qui rendent notre boxeur plus déterminé. “En demi-finale, j’ai mis un gros KO à mon adversaire dès le deuxième round. J’ai marqué les esprits”, et surtout ceux des sélectionneurs de l’équipe de France qui ont vu l’énorme potentiel du super lourd. “Ils ont pris contact avec mon coach pour lui dire qu’ils allaient me prendre en stage de détection pour rejoindre l’équipe de France.”
Du 6 au 9 février 2025, au Creps de Nancy, se sont retrouvés les plus forts potentiels français dans toutes les catégories. Encadré par l’entraîneur national du pôle boxe seniors, Luis Mariano Gonzalez Cosmé, ce stage offrira l’opportunité aux boxeurs retenus de rejoindre le pôle France à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep). Ce séjour intensif à Nancy a permis à Timona de montrer toutes ses qualités. “On a mis les gants tous les jours et on a combattu. C’était dur, mais tellement intéressant de s’opposer à tous ces combattants de qualité. J’ai fini sur les rotules, mais avec des souvenirs plein la tête.” Et pour la suite ? “La fédération nous a fait un retour sur mes points faibles et mes points forts. On va travailler tout ça pour progresser. Après, je vais enchaîner avec un tournoi international en avril à Amiens et je devrais enchaîner avec un autre stage de détection où ils nous diront à ce moment-là s’ils nous intègrent au pôle France.” Un rêve pour notre guerrier qui n’est pas loin de devenir réalité. Quoi qu’il arrive dans l’avenir, Timona Ariitai fait la fierté de toute la Polynésie.