Ce vendredi, deux jours après sa relaxe définitive dans l'affaire Radio Tefana, Oscar Temaru a exprimé son soulagement et est revenu sur cette épreuve judiciaire qui l'a profondément marqué, tant sur le plan personnel que politique. Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 20 septembre 2024 – Deux jours après la décision de la Cour de cassation qui a définitivement blanchi Oscar Temaru, Heinui Le Caill et Vito Maamaatuaiahutapu dans l'affaire Radio Tefana, le leader du Tavini, entouré de ses avocats et proches collaborateurs, a convié la presse à la permanence de son parti. Il a exprimé son soulagement et est revenu sur cette épreuve judiciaire qui l'a profondément marqué, tant sur le plan personnel que politique. Une affaire “sans précédent”, selon ses avocats, qui laisse encore en suspens la question des millions saisis sur ses comptes.
Oscar Temaru, tāvana de Faa'a et leader historique du Tavini, coiffé d’un chapeau de paille et arborant un collier de coquillages de circonstance autour du cou, a exprimé son profond soulagement, ce vendredi matin, au siège du parti bleu ciel. Deux jours après la décision de la Cour de cassation — qu'il a pris le temps de digérer —, il a convié la presse, aux côtés de Heinui Le Caill et Vito Maamaatuaiahutapu (également impliqués et relaxés dans l’affaire Radio Tefana), ainsi que de deux avocats ayant participé à sa défense, Me Thibaud Millet et Me Stanley Cross. Tous étaient réunis pour partager leur ressenti après la relaxe définitive dans une affaire qui aura duré six ans et secoué les milieux médiatiques et politiques.
“La décision est très brève, à peine une ligne : le pourvoi (en cassation formulé par le parquet général après la relaxe en appel, NDLR) est non admis. Point final”, a déclaré un Temaru rayonnant. “Je tiens à remercier tous ceux et celles qui m'ont soutenu, le conseil municipal, également touché par cette affaire, ainsi que tous les habitants pour leur indéfectible soutien.” Flanqué de ses avocats de longue date, il a également voulu revenir sur ce dossier éprouvant : “Cette affaire m'a coûté ma santé. J'ai fait un AVC, j'ai eu un zona à l'œil gauche… Le médecin m'a dit que c'était dû au stress. Il ne savait pas si j'allais m'en sortir. Mais je suis toujours là.”
Retour sur une affaire “sans précédent”
“À notre avis, cette affaire constitue un combat judiciaire sans précédent. C'est la première fois dans l'histoire judiciaire française que des avocats ont été eux-mêmes poursuivis pour avoir défendu un justiciable”, a expliqué Me Millet. “C'était du jamais-vu. Nous défendions nos clients, mais on nous a mis en garde à vue, perquisitionnés, et des pièces de la défense ont été saisies alors même que le procès était en cours. Le Conseil national des barreaux, qui représente les avocats de France, avait d'ailleurs déposé une motion spéciale pour nous soutenir et condamner les actions du ministère public.”
Stanley Cross, qui s’est réinscrit au barreau de Papeete spécifiquement pour cette affaire, a partagé une analyse similaire. “Je ne pouvais pas rester spectateur de l’assassinat politique d’Oscar. Il y avait une volonté de le détruire politiquement, ce qui aurait signé la fin du combat indépendantiste.” Il a lui aussi dénoncé un dossier monté de toutes pièces : “Nous étions convoqués en tant que complices de détournement et de recel de fonds publics. Nous risquions une condamnation ainsi que la fermeture de Radio Tefana. Le ministère public a utilisé tous les moyens.”
Malgré cette relaxe, reste la question de l'avenir des 11,6 millions de francs saisis sur les comptes d’Oscar Temaru lors de l’enquête portant sur l'octroi de la protection fonctionnelle par la mairie de Faa'a au tāvana pour les deux procès de l'affaire Radio Tefana. Toutefois, Me Millet a rappelé que “saisir est facile mais récupérer est toujours plus compliqué. La procédure sera longue.”
Oscar Temaru, tāvana de Faa'a et leader historique du Tavini, coiffé d’un chapeau de paille et arborant un collier de coquillages de circonstance autour du cou, a exprimé son profond soulagement, ce vendredi matin, au siège du parti bleu ciel. Deux jours après la décision de la Cour de cassation — qu'il a pris le temps de digérer —, il a convié la presse, aux côtés de Heinui Le Caill et Vito Maamaatuaiahutapu (également impliqués et relaxés dans l’affaire Radio Tefana), ainsi que de deux avocats ayant participé à sa défense, Me Thibaud Millet et Me Stanley Cross. Tous étaient réunis pour partager leur ressenti après la relaxe définitive dans une affaire qui aura duré six ans et secoué les milieux médiatiques et politiques.
“La décision est très brève, à peine une ligne : le pourvoi (en cassation formulé par le parquet général après la relaxe en appel, NDLR) est non admis. Point final”, a déclaré un Temaru rayonnant. “Je tiens à remercier tous ceux et celles qui m'ont soutenu, le conseil municipal, également touché par cette affaire, ainsi que tous les habitants pour leur indéfectible soutien.” Flanqué de ses avocats de longue date, il a également voulu revenir sur ce dossier éprouvant : “Cette affaire m'a coûté ma santé. J'ai fait un AVC, j'ai eu un zona à l'œil gauche… Le médecin m'a dit que c'était dû au stress. Il ne savait pas si j'allais m'en sortir. Mais je suis toujours là.”
Retour sur une affaire “sans précédent”
“À notre avis, cette affaire constitue un combat judiciaire sans précédent. C'est la première fois dans l'histoire judiciaire française que des avocats ont été eux-mêmes poursuivis pour avoir défendu un justiciable”, a expliqué Me Millet. “C'était du jamais-vu. Nous défendions nos clients, mais on nous a mis en garde à vue, perquisitionnés, et des pièces de la défense ont été saisies alors même que le procès était en cours. Le Conseil national des barreaux, qui représente les avocats de France, avait d'ailleurs déposé une motion spéciale pour nous soutenir et condamner les actions du ministère public.”
Stanley Cross, qui s’est réinscrit au barreau de Papeete spécifiquement pour cette affaire, a partagé une analyse similaire. “Je ne pouvais pas rester spectateur de l’assassinat politique d’Oscar. Il y avait une volonté de le détruire politiquement, ce qui aurait signé la fin du combat indépendantiste.” Il a lui aussi dénoncé un dossier monté de toutes pièces : “Nous étions convoqués en tant que complices de détournement et de recel de fonds publics. Nous risquions une condamnation ainsi que la fermeture de Radio Tefana. Le ministère public a utilisé tous les moyens.”
Malgré cette relaxe, reste la question de l'avenir des 11,6 millions de francs saisis sur les comptes d’Oscar Temaru lors de l’enquête portant sur l'octroi de la protection fonctionnelle par la mairie de Faa'a au tāvana pour les deux procès de l'affaire Radio Tefana. Toutefois, Me Millet a rappelé que “saisir est facile mais récupérer est toujours plus compliqué. La procédure sera longue.”