Tahiti, le 20 août 2023 - Oscar Temaru et Tony Géros ont convié la presse vendredi matin pour expliquer au ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, qu'ils n'avaient “pas de leçon à recevoir” en matière de préparation à l'indépendance, attendant la France sur le terrain de l'ONU.
Ambiance tendue vendredi matin à la permanence du Tavini à Faa'a où Oscar Temaru et Tony Géros entendaient remettre les pendules à l'heure, vis-à-vis de Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur et de l'Outre-mer, tout d'abord, mais aussi, en toile de fond, du président du Pays, pourtant issu de leurs rangs, Moetai Brotherson.
Les propos du Gérald Darmanin à sa descente de l'avion mercredi dernier sont clairement restés en travers de la gorge du leader du Tavini huira'atira. Alors que le ministre d'Emmanuel Macron a posé les bases de son séjour, quelques minutes à peine après son arrivée, assénant que les Polynésiens devaient se préoccuper d'abord de leur autonomie économique, alimentaire et agricole avant de penser à l'indépendance, Oscar Temaru a rongé son frein, jusqu'à inviter les médias à une conférence de presse, vendredi, où était présent le président de l'assemblée de la Polynésie française, mais pas le président du Pays. “Nous l'avons invité”, a botté Oscar Temaru, sachant très bien que Moetai Brotherson serait au même instant en déplacement aux Marquises, masquant de plus en plus difficilement les divisions internes au parti.
Cette conférence de presse, Oscar Temaru l'a voulue incisive et à sujet unique : Haro sur Darmanin. Mais il n'a pu éviter les questions sur la division au sein du mouvement. “On n'a pas de leçon à recevoir de qui que ce soit”, s’est agacé Oscar Temaru en préambule. “Si ses grands-parents avaient pensé comme lui, la France serait allemande !”
Dans l'outrance, Oscar Temaru maîtrisait mal son dérapage, rappelant celui de mars 2012 lorsqu'il accusait Nicolas Sarkozy d'être quelqu'un “qui a les mains pleines de sang, qui a tué des enfants, des mamans”.
Revenant à un discours plus conventionnel, Oscar Temaru a poursuivi : “Quand on parle du droit sacré de l'indépendance, la France devient sourde. (…) Selon Macron, c'est grâce à la France que la Polynésie vit aujourd'hui. La vérité est ailleurs. La France a besoin de nous. Sans nous, la France n'est rien. La France n'a jamais accepté la réinscription. Nous les attendons toujours à l'ONU.”
Ambiance tendue vendredi matin à la permanence du Tavini à Faa'a où Oscar Temaru et Tony Géros entendaient remettre les pendules à l'heure, vis-à-vis de Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur et de l'Outre-mer, tout d'abord, mais aussi, en toile de fond, du président du Pays, pourtant issu de leurs rangs, Moetai Brotherson.
Les propos du Gérald Darmanin à sa descente de l'avion mercredi dernier sont clairement restés en travers de la gorge du leader du Tavini huira'atira. Alors que le ministre d'Emmanuel Macron a posé les bases de son séjour, quelques minutes à peine après son arrivée, assénant que les Polynésiens devaient se préoccuper d'abord de leur autonomie économique, alimentaire et agricole avant de penser à l'indépendance, Oscar Temaru a rongé son frein, jusqu'à inviter les médias à une conférence de presse, vendredi, où était présent le président de l'assemblée de la Polynésie française, mais pas le président du Pays. “Nous l'avons invité”, a botté Oscar Temaru, sachant très bien que Moetai Brotherson serait au même instant en déplacement aux Marquises, masquant de plus en plus difficilement les divisions internes au parti.
Cette conférence de presse, Oscar Temaru l'a voulue incisive et à sujet unique : Haro sur Darmanin. Mais il n'a pu éviter les questions sur la division au sein du mouvement. “On n'a pas de leçon à recevoir de qui que ce soit”, s’est agacé Oscar Temaru en préambule. “Si ses grands-parents avaient pensé comme lui, la France serait allemande !”
Dans l'outrance, Oscar Temaru maîtrisait mal son dérapage, rappelant celui de mars 2012 lorsqu'il accusait Nicolas Sarkozy d'être quelqu'un “qui a les mains pleines de sang, qui a tué des enfants, des mamans”.
Revenant à un discours plus conventionnel, Oscar Temaru a poursuivi : “Quand on parle du droit sacré de l'indépendance, la France devient sourde. (…) Selon Macron, c'est grâce à la France que la Polynésie vit aujourd'hui. La vérité est ailleurs. La France a besoin de nous. Sans nous, la France n'est rien. La France n'a jamais accepté la réinscription. Nous les attendons toujours à l'ONU.”
Un discours passéiste de l'indépendance
Si la colère d'Oscar Temaru est aussi vive, c'est que dans le même temps, députés, élus et président indépendantistes, se déplaçaient aux côtés de Gérald Darmanin, sans contredire ses propos, à force de selfies et de sourires de contentement. Sentant peut-être le mouvement indépendantiste lui glisser des mains, laissant la place au discours d'une nouvelle génération à l'opposé de la vision passéiste de la précédente, Oscar Temaru tente de remettre le unu au milieu du marae. Le guide spirituel à tracé la voie. Les jeunes l'empruntent... à leur manière. Il arrive aujourd'hui à Oscar Temaru et au Tavini, ce qui est arrivé à Gaston Flosse et au Tahoera'a. Plus que le mouvement, c'est la gestion de l'idéologie et les moyens d'y parvenir qui lui échappent.
Face aux journalistes vendredi, Oscar Temaru et Tony Géros ont bien tenté de masquer la gêne. “L'exécutif fait son boulot, c'est le Tavini qui est aux affaires du Pays”, a réexpliqué Tony Géros qui n'en démord pas : c'est l'assemblée qui a le pouvoir. “Ils ont notre soutien total. N'essayez pas de trouver une faille quelconque. Ça n'existe pas”, a surenchéri Oscar Temaru. Mais interrogé sur sa satisfaction à propos des 100 jours du gouvernement, le leader du Tavini peinait à trouver des compliments. “Vous dire oui, ce serait... Il faut laisser ce gouvernement, il faut laisser ces jeunes travailler. Peut-être que dans un an, ou dans trois ans… Il y a déjà une bonne décision de prise, c'est celle d'abandonner la taxe CPS au moins d'octobre prochain.”
La préparation du budget primitif 2024 et les discussions à l'ONU seront certainement l'occasion pour le parti de repartir uni dans quelques temps... ou pas.
Face aux journalistes vendredi, Oscar Temaru et Tony Géros ont bien tenté de masquer la gêne. “L'exécutif fait son boulot, c'est le Tavini qui est aux affaires du Pays”, a réexpliqué Tony Géros qui n'en démord pas : c'est l'assemblée qui a le pouvoir. “Ils ont notre soutien total. N'essayez pas de trouver une faille quelconque. Ça n'existe pas”, a surenchéri Oscar Temaru. Mais interrogé sur sa satisfaction à propos des 100 jours du gouvernement, le leader du Tavini peinait à trouver des compliments. “Vous dire oui, ce serait... Il faut laisser ce gouvernement, il faut laisser ces jeunes travailler. Peut-être que dans un an, ou dans trois ans… Il y a déjà une bonne décision de prise, c'est celle d'abandonner la taxe CPS au moins d'octobre prochain.”
La préparation du budget primitif 2024 et les discussions à l'ONU seront certainement l'occasion pour le parti de repartir uni dans quelques temps... ou pas.
Différence de vision sur les Marquises
Alors que les Marquises relancent avec force leur volonté d'autonomie au sein de la Polynésie française – un vieux discours porté par Lucien Kimitete – Oscar Temaru et Tony Géros se sont ouverts sur le sujet. Selon eux, les Marquisiens ne seraient ni plus ni moins que des victimes du syndrome de Stockholm. “Les Marquises ont été colonisées par les Catholiques qui étaient très inféodés à la puissance française. Les maires sont instrumentalisés. L'État veut diviser pour régner. Ils sont moulés dans leur survie dans la République. Nous sommes un seul pays, Mā’ohi nui. Nous formerons les États fédérés de Mā’ohi nui et les Marquises auront leur autonomie”, a expliqué Oscar Temaru. “On ne peut pas 'emmailloter' les Marquises”, a poursuivi Tony Géros, en référence à la demande de Mayotte de se rapprocher un peu plus encore de l'État après un référendum local pour être transformée en département-région à l'instar de La Réunion ou la Guadeloupe. “Les Hakaiki ne connaissent même pas leur histoire. Ils sont obnubilés par la République.”