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Tekai : pour imbriquer tourisme et art culinaire


Tahiti, le 26 octobre 2024 - Baptisée Tekai, la première journée des métiers du tourisme et de l’art culinaire polynésien a eu lieu vendredi. En matinée, plusieurs centaines d’élèves sont allés à la rencontre de professionnels pour découvrir les possibilités de carrière. Ils ont laissé place au grand public dans l’après-midi avec, au menu : master class, débat et job dating.
 
Elle a été organisée par le Campus des métiers et des qualifications du Pacifique (CMQP). Tekai, la journée des métiers du tourisme et de l’art culinaire a eu lieu vendredi sous le grand chapiteau de la présidence. Cet événement cherchait à mettre en synergie les acteurs académiques, économiques et institutionnels de la filière hôtel, restauration et tourisme. Elle était ouverte aux scolaires en matinée et au grand public dans l’après-midi.
 
Près de 800 élèves ont été invités à découvrir toutes les formations techniques et professionnelles que la Polynésie leur offre après la 3e dans le secteur de la “terre- mer à l’assiette”. Ils ont pu, également, découvrir les liens entre cuisine et science, mais aussi avec le monde de l’art.
 
L’après-midi était ouvert au grand public, lequel a pu aller à la rencontre de recruteurs, profiter d’une master class et d’un débat sur le management et le recrutement dans le secteur de la restauration. Thierry et Odile, parents d’un “fiston finalement intéressé par les métiers de la cuisine”, sont par exemple venus pour “glaner des renseignements pour le motiver”.
 
Un plat signature” pour une destination gourmande”
 
La date de Tekai n’a pas été choisie par hasard. Elle est liée la venue du chef Thierry Marx qui a passé une semaine au Fenua pour, notamment, formaliser un “plat signature polynésien” à quatre mains avec Teao Maiarii du Maru Maru. Le chef était accompagné de Raphaël Haumont, chimiste co-fondateur du Centre français d’innovation culinaire (voir encadré), et de la designer, directrice artistique, réalisatrice et photographe Mathilde de L’Écotais.
 
La réalisation du plat-signature est prévue à Bora Bora ce lundi. Elle sera filmée puis diffusée par exemple sur les écrans de compagnies aériennes afin de déployer la destination Polynésie comme une destination “gourmande”.
 

Maîtriser pour innover

Le Centre français d'innovation culinaire (CFIC) est le fruit d’une collaboration entre Raphaël Haumont, professeur à l’Institut de chimie moléculaire et des matériaux d’Orsay (CNRS/Université Paris-Saclay), et le chef étoilé Thierry Marx. Ce dernier se plaît à citer une phrase de Georges Auguste Escoffier en 1907 : “La cuisine, sans cesser d'être un art, deviendra scientifique et devra soumettre ses formules, empiriques trop souvent encore, à une méthode et à une précision qui ne laisseront rien au hasard”.
 
Science et cuisine, disjoints de prime abord, ont en réalité de nombreux points communs. “Il n’y a pas de conflit entre l’un et l’autre”, affirme Raphaël Haumont. “Pourquoi une même recette peut fonctionner un jour, rater le lendemain ?” Les réponses sont bien souvent scientifiques. “En s’intéressant au pourquoi des choses, on améliore la technique et on peut se permettre ensuite d’innover.”
 
Le CFIC, dans cette optique, s’intéresse par exemple au contenu de nos assiettes en 2050-2070. “Que mangerons-nous alors ?”, s’interroge Thierry Marx. Quelles seront nos ressources, comment les transformer ?
 


Rédigé par Delphine Barrais le Dimanche 27 Octobre 2024 à 14:29 | Lu 446 fois