Te mana o te moana œuvre depuis 18 ans sur Tetiaroa pour préserver les tortues marines lors de la période de ponte. Crédit photo : Théo Guillaume/Te mana o te moana.
Tetiaroa, le 8 janvier 2023 - Depuis 18 ans, Te mana o te moana se consacre à la protection des tortues marines à Tetiaroa. Année après année, un nombre considérable d'entre elles choisissent les rivages de l'atoll pour y pondre, parfois même sous les luxueuses villas de l'hôtel The Brando, qui travaille en étroite collaboration avec l'association. En cette saison de ponte 2023-2024, annoncée comme la deuxième des plus prolifiques, Tahiti Infos s'est lancé à la découverte du travail passionné de ces bénévoles, dévoués jour et nuit à la préservation de cette espèce en voie d'extinction. Une espèce qui aurait sans doute disparue de la zone sans l'engagement indéfectible de Te mana o te moana. Reportage.
Tard dans la nuit, lorsque les étoiles dessinent un tableau céleste au-dessus de Tetiaroa, l'atoll polynésien se transforme en un sanctuaire silencieux. Les lumières des villas de l'hôtel The Brando ont cédé la place à la douce lueur de la Lune qui éclaire la plage, tandis que les vagues brisent la tranquillité de la mer. Alors que la plupart des clients et du personnel ont déjà sombré dans le sommeil, une équipe se prépare pour une mission cruciale - les gardiens nocturnes de Te mana o te moana entrent en action.
Depuis 18 ans, cette association est devenue la sentinelle de la vie marine à Tetiaroa, concentrant ses efforts sur la préservation des tortues marines lors de leur saison de ponte, d'octobre à mai. Fondée en 2004, Te mana o te moana s'est fixé le défi de sauver une espèce emblématique tout en éduquant les visiteurs de l'hôtel The Brando et le grand public sur l'importance cruciale de la conservation marine. En cette saison de ponte, Tahiti Infos a eu le privilège d'accompagner pendant deux jours l'équipe de Te mana o te moana, plongeant dans le cœur de sa mission, de jour comme de nuit.
Tard dans la nuit, lorsque les étoiles dessinent un tableau céleste au-dessus de Tetiaroa, l'atoll polynésien se transforme en un sanctuaire silencieux. Les lumières des villas de l'hôtel The Brando ont cédé la place à la douce lueur de la Lune qui éclaire la plage, tandis que les vagues brisent la tranquillité de la mer. Alors que la plupart des clients et du personnel ont déjà sombré dans le sommeil, une équipe se prépare pour une mission cruciale - les gardiens nocturnes de Te mana o te moana entrent en action.
Depuis 18 ans, cette association est devenue la sentinelle de la vie marine à Tetiaroa, concentrant ses efforts sur la préservation des tortues marines lors de leur saison de ponte, d'octobre à mai. Fondée en 2004, Te mana o te moana s'est fixé le défi de sauver une espèce emblématique tout en éduquant les visiteurs de l'hôtel The Brando et le grand public sur l'importance cruciale de la conservation marine. En cette saison de ponte, Tahiti Infos a eu le privilège d'accompagner pendant deux jours l'équipe de Te mana o te moana, plongeant dans le cœur de sa mission, de jour comme de nuit.
Après l’éclosion, les bébés tortues rejoignent le large en groupe pour se protéger des prédateurs. Crédit photo : Theo Guillaume/Te Mana o te Moana.
Deuxième meilleure année en perspective
C’est Cécile Gaspar, la présidente et co-fondatrice de l'association, qui sera notre guide à travers cette aventure. Forte de 18 années d’expérience, elle connaît chaque recoin de Tetiaroa, chaque grain de sable où les tortues déposent leurs précieux œufs. Selon elle, cette année s'annonce exceptionnelle, anticipant la deuxième meilleure saison après le pic de 2018, où 50 000 bébés tortues avaient vu le jour. Depuis octobre, plus de 850 traces de tortues et plus de 415 nids ont été répertoriés, avec plus de 2 170 éclosions. Ces chiffres témoignent du rôle vital de Te mana o te moana, bien loin des modestes vingt pontes que Cécile Gaspar avait enregistrées lors de sa première saison à Tetiaroa.
“Sans nous, sans l'association, on pense qu'il n'y aurait plus aucune ponte ici”, confie-t-elle. Sur la zone, ce sont principalement des tortues vertes qui choisissent les plages de Tetiaroa pour déposer leurs œufs. “On est passionné et on veut avoir un impact. Car si on ne fait plus rien, dans peu de temps, les tortues marines disparaîtront.”
C’est Cécile Gaspar, la présidente et co-fondatrice de l'association, qui sera notre guide à travers cette aventure. Forte de 18 années d’expérience, elle connaît chaque recoin de Tetiaroa, chaque grain de sable où les tortues déposent leurs précieux œufs. Selon elle, cette année s'annonce exceptionnelle, anticipant la deuxième meilleure saison après le pic de 2018, où 50 000 bébés tortues avaient vu le jour. Depuis octobre, plus de 850 traces de tortues et plus de 415 nids ont été répertoriés, avec plus de 2 170 éclosions. Ces chiffres témoignent du rôle vital de Te mana o te moana, bien loin des modestes vingt pontes que Cécile Gaspar avait enregistrées lors de sa première saison à Tetiaroa.
“Sans nous, sans l'association, on pense qu'il n'y aurait plus aucune ponte ici”, confie-t-elle. Sur la zone, ce sont principalement des tortues vertes qui choisissent les plages de Tetiaroa pour déposer leurs œufs. “On est passionné et on veut avoir un impact. Car si on ne fait plus rien, dans peu de temps, les tortues marines disparaîtront.”
Le chemin vers la préservation les conduit sur huit des douze motu de l'atoll, où les membres de Te mana o te moana arpentent les plages pour préserver l'espace vital des tortues et collecter des données scientifiques cruciales. À noter que toutes leurs actions sont menées en conformité avec les autorisations et le financement de la Direction de l’environnement.
Nuit de ponte…
Si les recherches et les activités se déroulent de jour, les pontes des tortues marines, quant à elles, se déroulent exclusivement la nuit. Une réalité qui contraint l'équipe à patrouiller dans l’obscurité et à camper sur les motu pour assister aux pontes et à être prête à venir en aide aux tortues si besoin. Lorsque de nouvelles femelles sont observées, elles sont également baguées pour pourvoir les identifier par la suite. “On peut les reconnaître avec ça. Savoir combien de fois elles ont pondu, combien de fois elles ont essayé... Il nous arrive également de revoir des tortues des années plus tard”, explique Cécile Gaspar. Sur l'îlot principal de Onetahi, où se trouve l'hôtel, des rondes nocturnes sont organisées chaque soir par l'association. C’était également l’endroit où le plus de traces de tortues avaient été recensées l’an passé.
Et c’est lors d'une de ces marches nocturnes, où nous accompagnions un membre de Te mana o te moana, munis de lampes à lumière rouge pour ne pas effrayer les tortues, que nous avons fait une rencontre exceptionnelle. Orohara, une tortue déjà observée il y a six ans par l'association, a décidé ce soir-là de sortir de l'eau pour pondre dans un buisson, à proximité d'une villa. Tout le processus de ponte, de la sortie au retour à la mer, dure en moyenne 3 heures et 30 minutes.
Après avoir choisi l'endroit qu'elle estime adéquat, la tortue commence à creuser un trou profond (entre 20 et 70 centimètres) avec ses nageoires arrières. “Le moment où elle pond véritablement dure ensuite entre 15 et 20 minutes, les œufs peuvent tomber par deux ou trois et sont très souples. Ils sont protégés par du mucus pour absorber le choc”, détaille Cécile Gaspar. Une fois l'opération terminée, c’est l’heure de dire au revoir à Orohara, qui prend d’abord tout son temps pour soigneusement reboucher le trou, puis pour le recouvrir d’un monticule de sable, avant de retourner vers l’océan. En moyenne, à Tetiaroa, les femelles pondent six fois par saison.
Nuit de ponte…
Si les recherches et les activités se déroulent de jour, les pontes des tortues marines, quant à elles, se déroulent exclusivement la nuit. Une réalité qui contraint l'équipe à patrouiller dans l’obscurité et à camper sur les motu pour assister aux pontes et à être prête à venir en aide aux tortues si besoin. Lorsque de nouvelles femelles sont observées, elles sont également baguées pour pourvoir les identifier par la suite. “On peut les reconnaître avec ça. Savoir combien de fois elles ont pondu, combien de fois elles ont essayé... Il nous arrive également de revoir des tortues des années plus tard”, explique Cécile Gaspar. Sur l'îlot principal de Onetahi, où se trouve l'hôtel, des rondes nocturnes sont organisées chaque soir par l'association. C’était également l’endroit où le plus de traces de tortues avaient été recensées l’an passé.
Et c’est lors d'une de ces marches nocturnes, où nous accompagnions un membre de Te mana o te moana, munis de lampes à lumière rouge pour ne pas effrayer les tortues, que nous avons fait une rencontre exceptionnelle. Orohara, une tortue déjà observée il y a six ans par l'association, a décidé ce soir-là de sortir de l'eau pour pondre dans un buisson, à proximité d'une villa. Tout le processus de ponte, de la sortie au retour à la mer, dure en moyenne 3 heures et 30 minutes.
Après avoir choisi l'endroit qu'elle estime adéquat, la tortue commence à creuser un trou profond (entre 20 et 70 centimètres) avec ses nageoires arrières. “Le moment où elle pond véritablement dure ensuite entre 15 et 20 minutes, les œufs peuvent tomber par deux ou trois et sont très souples. Ils sont protégés par du mucus pour absorber le choc”, détaille Cécile Gaspar. Une fois l'opération terminée, c’est l’heure de dire au revoir à Orohara, qui prend d’abord tout son temps pour soigneusement reboucher le trou, puis pour le recouvrir d’un monticule de sable, avant de retourner vers l’océan. En moyenne, à Tetiaroa, les femelles pondent six fois par saison.
Théo, coordinateur de mission chez Te mana o te moana, lors d’un creusage de nid. Crédit photo : Thibault Segalard.
…Jour de prospection
Avec les pontes de nuit, les journées de bénévoles sur place sont rythmées par des prospections et de recherches sur les différentes îlots, afin de marquer les nouveaux nids grâce aux traces laissées par les tortues sur le sable (pour pouvoir déterminer la date de ponte) et vérifier les nids qui sont censés avoir éclos. Il faut en moyenne deux mois pour que les œufs éclosent. Nous avons également accompagné Théo, coordinateur de mission pour Te mana o te moana et biologiste marin, sur Tiaraunu, un motu de l’atoll. Après 30 minutes de kayak, nous arrivons à destination. Si le soleil peine à percer à travers les nuages gonflant dans le ciel, la chaleur est écrasante. Sur sa tablette, Théo localise les nids déjà répertoriés par les équipes et dont la date d'éclosion approche (environ deux mois entre la ponte et l'éclosion). Notre marche commence le long de la lisière des cocotiers et de la plage, à la recherche du premier nid à inspecter. Par chance, celui-ci a éclos.
Sans attendre, le jeune biologiste s’empresse alors de creuser le nid. Une étape obligatoire. “C'est crucial car cela nous permet d'aider les tortues bloquées par des racines ou des débris coralliens, incapables d'atteindre la surface. Nous les libérons pour celles en bonne santé et ramenons celles qui sont blessées ou malformées. Si leur état est grave, elles sont alors envoyées vers le centre de soins à Tahiti”, nous explique-t-il les mains dans le sable. Lors de cette opération, douze jeunes tortues ont été sauvées et relâchées dans le lagon. Sans la présence de l'association, ces bébés tortues, ne pouvant survivre plus de 72 heures hors de l'eau, seraient condamnés à la prédation par les crabes ou les fourmis, leurs principaux prédateurs terrestres à Tetiaroa depuis l'éradication des rats. Mais l’intérêt du creusement des nids ne se limite pas à sauver simplement les tortues bloquées. “On mesure la profondeur des nids, on compte les carcasses d’œufs pour établir une moyenne d’œufs pondus (entre 80 et 120 par nid, NDLR), on note aussi les œufs qui n’ont pas éclos car pas fécondés…”, énumère-t-il.
Ainsi, pendant deux jours, nous avons accompagné les équipes de Te mana o te moana, que ce soit dans leurs démarches administratives ou sur le terrain. À leurs côtés, que ce soit dans leur bureau ou à arpenter les plages, nous avons pu découvrir toute la passion et la volonté qui les animent. “Cette espèce est présente en Polynésie depuis plus de 100 millions d’années, bien avant que les îles polynésiennes ne sortent de la mer. Elle symbolise également le lien entre la terre et la mer tout en ayant un lien particulier avec la culture ancestrale polynésienne. Il faut la protéger, car c’est une espèce menacée. Et pour la préserver et mettre en place un plan de conservation, il faut connaître l’espèce. C’est ce qu’on fait, avec Te mana o te moana”, conclut Cécile Gaspar.
Avec les pontes de nuit, les journées de bénévoles sur place sont rythmées par des prospections et de recherches sur les différentes îlots, afin de marquer les nouveaux nids grâce aux traces laissées par les tortues sur le sable (pour pouvoir déterminer la date de ponte) et vérifier les nids qui sont censés avoir éclos. Il faut en moyenne deux mois pour que les œufs éclosent. Nous avons également accompagné Théo, coordinateur de mission pour Te mana o te moana et biologiste marin, sur Tiaraunu, un motu de l’atoll. Après 30 minutes de kayak, nous arrivons à destination. Si le soleil peine à percer à travers les nuages gonflant dans le ciel, la chaleur est écrasante. Sur sa tablette, Théo localise les nids déjà répertoriés par les équipes et dont la date d'éclosion approche (environ deux mois entre la ponte et l'éclosion). Notre marche commence le long de la lisière des cocotiers et de la plage, à la recherche du premier nid à inspecter. Par chance, celui-ci a éclos.
Sans attendre, le jeune biologiste s’empresse alors de creuser le nid. Une étape obligatoire. “C'est crucial car cela nous permet d'aider les tortues bloquées par des racines ou des débris coralliens, incapables d'atteindre la surface. Nous les libérons pour celles en bonne santé et ramenons celles qui sont blessées ou malformées. Si leur état est grave, elles sont alors envoyées vers le centre de soins à Tahiti”, nous explique-t-il les mains dans le sable. Lors de cette opération, douze jeunes tortues ont été sauvées et relâchées dans le lagon. Sans la présence de l'association, ces bébés tortues, ne pouvant survivre plus de 72 heures hors de l'eau, seraient condamnés à la prédation par les crabes ou les fourmis, leurs principaux prédateurs terrestres à Tetiaroa depuis l'éradication des rats. Mais l’intérêt du creusement des nids ne se limite pas à sauver simplement les tortues bloquées. “On mesure la profondeur des nids, on compte les carcasses d’œufs pour établir une moyenne d’œufs pondus (entre 80 et 120 par nid, NDLR), on note aussi les œufs qui n’ont pas éclos car pas fécondés…”, énumère-t-il.
Ainsi, pendant deux jours, nous avons accompagné les équipes de Te mana o te moana, que ce soit dans leurs démarches administratives ou sur le terrain. À leurs côtés, que ce soit dans leur bureau ou à arpenter les plages, nous avons pu découvrir toute la passion et la volonté qui les animent. “Cette espèce est présente en Polynésie depuis plus de 100 millions d’années, bien avant que les îles polynésiennes ne sortent de la mer. Elle symbolise également le lien entre la terre et la mer tout en ayant un lien particulier avec la culture ancestrale polynésienne. Il faut la protéger, car c’est une espèce menacée. Et pour la préserver et mettre en place un plan de conservation, il faut connaître l’espèce. C’est ce qu’on fait, avec Te mana o te moana”, conclut Cécile Gaspar.
Te mana o te moana et The Brando, un “pari réussi”
Dans le cadre de notre reportage sur Tetiaroa en collaboration avec Te mana o te moana, Tahiti Infos a eu l'opportunité de s'entretenir avec Richard Bailey, le président et PDG de Pacific Beachcomber, la société propriétaire du Brando. Il est également l'un des cofondateurs de Te mana o te moana, ayant initié cette association en partenariat avec Cécile Gaspar avant le début de la construction de l’hôtel.
“La création de Te mana remonte à 2004, lorsque Cécile m’a proposé d’établir une association à Moorea pour accueillir les tortues malades ou blessées (l’association possède également un centre de soin pour tortues à l’InterContinental de Faa’a, qui était implanté à Moorea jusqu’en juin dernier, NDLR)”, se remémore-t-il, assis sur la terrasse du restaurant de l’hôtel. “Ensuite, entre 2004 et 2009, la date de début de construction du Brando, Cécile et les bénévoles ont relevé des traces de ponte sur l’atoll.” Les choses se sont alors mises naturellement et simplement en place. Par ailleurs, les villas ont été reculées de plusieurs mètres dans la végétation par rapport au plan de construction initial, selon les conseils de Cécile Gaspar, afin de ne pas impacter la ponte des tortues.
À noter qu'à sa création, l'association était indépendante, mais elle s'inscrit désormais dans les activités globales de Tetiaroa Society, qui supervise les programmes de préservation de la biodiversité et de recherche scientifique sur l'atoll. “Ça nous permet d’avoir des installations pérennes, que nous met à disposition l’hôtel. Ça nous donne la possibilité d’avoir cette visibilité sur le long terme qui est essentielle”, nous confie Cécile Gaspar.
Cette volonté de fusionner l'hôtellerie et les programmes de préservation de l'environnement était, selon Richard Bailey, un désir de Marlon Brando, qui a acquis l'île en 1966. “Il voulait que les gens qui viennent sur son île apprennent et partagent des choses”, nous révèle-t-il. Aujourd'hui, quinze ans après le début de la construction de l'hôtel, c'est “un pari réussi” pour l'homme d'affaires. “Marlon serait content.” Tetiaroa Society et, par conséquent, Te mana o te moana bénéficient également d'un soutien financier de la part des clients du Brando, avec la mise en place d'une taxe de conservation, récemment devenue automatique, sur la facture de réservation. “C’est important de comprendre que ce n’est pas un hôtel et une association dans leur coin, c’est un tout. Car les clients sont invités à être partie prenante du travail des associations. Ils peuvent notamment assister aux pontes ou aux relâches de tortues. Et nos clients sont vraiment demandeurs de ça”, explique-t-il.
“La création de Te mana remonte à 2004, lorsque Cécile m’a proposé d’établir une association à Moorea pour accueillir les tortues malades ou blessées (l’association possède également un centre de soin pour tortues à l’InterContinental de Faa’a, qui était implanté à Moorea jusqu’en juin dernier, NDLR)”, se remémore-t-il, assis sur la terrasse du restaurant de l’hôtel. “Ensuite, entre 2004 et 2009, la date de début de construction du Brando, Cécile et les bénévoles ont relevé des traces de ponte sur l’atoll.” Les choses se sont alors mises naturellement et simplement en place. Par ailleurs, les villas ont été reculées de plusieurs mètres dans la végétation par rapport au plan de construction initial, selon les conseils de Cécile Gaspar, afin de ne pas impacter la ponte des tortues.
À noter qu'à sa création, l'association était indépendante, mais elle s'inscrit désormais dans les activités globales de Tetiaroa Society, qui supervise les programmes de préservation de la biodiversité et de recherche scientifique sur l'atoll. “Ça nous permet d’avoir des installations pérennes, que nous met à disposition l’hôtel. Ça nous donne la possibilité d’avoir cette visibilité sur le long terme qui est essentielle”, nous confie Cécile Gaspar.
Cette volonté de fusionner l'hôtellerie et les programmes de préservation de l'environnement était, selon Richard Bailey, un désir de Marlon Brando, qui a acquis l'île en 1966. “Il voulait que les gens qui viennent sur son île apprennent et partagent des choses”, nous révèle-t-il. Aujourd'hui, quinze ans après le début de la construction de l'hôtel, c'est “un pari réussi” pour l'homme d'affaires. “Marlon serait content.” Tetiaroa Society et, par conséquent, Te mana o te moana bénéficient également d'un soutien financier de la part des clients du Brando, avec la mise en place d'une taxe de conservation, récemment devenue automatique, sur la facture de réservation. “C’est important de comprendre que ce n’est pas un hôtel et une association dans leur coin, c’est un tout. Car les clients sont invités à être partie prenante du travail des associations. Ils peuvent notamment assister aux pontes ou aux relâches de tortues. Et nos clients sont vraiment demandeurs de ça”, explique-t-il.
Te mana o te moana en quelques chiffres
Entre la saison de ponte 2006-2007 et celle 2022-2023, Te mana o te moana c’est :
- 300 000 naissances de bébés tortues répertoriées
- 303 femelles identifiées
- 650 tortues récupérées et soignées
- 2 600 prospections de jour
- 450 nuits passées sur les motu
- 20 000 km à pied parcourus
Toujours à la recherche de bénévoles
Te mana o te moana est à la recherche de jeunes bénévoles, motivés, sérieux et sportifs, souhaitant vivre cette expérience associative hors du commun, que ce soit sur le terrain, à Tetiaroa d’octobre à mai, ou tout au long de l’année dans le centre de réhabilitation et de soins des tortues, maintenant installé à l’InterContinental de Faa’a.
Si la perspective de devenir bénévole au sein de l’association vous intéresse, n’hésitez pas à contacter les équipes par mail : [email protected] .
Si la perspective de devenir bénévole au sein de l’association vous intéresse, n’hésitez pas à contacter les équipes par mail : [email protected] .