Tahiti, le 11 janvier 2021 - Te Ara Ui, la tortue des Galápagos du jardin botanique de Papeari, a fêté dimanche ses 193 ans. L'occasion de revenir sur la très longue histoire de celle qui est polynésienne depuis 1929.
Te Ara Ui, la tortue des Galápagos du jardin botanique de Papeari, partage au moins une chose avec Jules Verne : sa date de naissance. Le vénérable animal a fêté dimanche son 193e anniversaire, ce qui permet d'établir sa date de naissance en 1828, à l’instar du célèbre romancier. Le site Tahiti Héritage, d'où viennent toutes ces informations, nous apprend qu'au XIXe siècle, les tortues géantes des Galápagos étaient capturées par les navigateurs de passage, avides de viande fraîche. Ils les emportaient vivantes avec eux. Entre 100 et 200 000 tortues auraient ainsi été tuées par les marins pour leur viande et l’huile entre le début du XIXe et le milieu du XXe siècle. Si bien qu'encore à présent, la tortue des Galápagos est une espèce menacée, avec quelque 10 000 spécimens vivants.
Mais revenons à Te Ara Ui et à Te Ara Tau, feu son compagnon. Si ces deux tortues n'avaient pas vocation à finir en steak haché pour pêcheurs de baleines, leur sort ne s'annonçait guère plus enviable. Elles furent capturées en 1929 (Te Ara Ui n'était qu'une frêle jeune fille tout juste centenaire et Jules Verne était mort depuis 24 ans) par l’équipage de la goélette Mary Pinchot, lors de la Pinchot South Sea expedition. L'objectif de cette expédition américaine, dirigée et financée par Gifford Pinchot, gouverneur de Pennsylvanie, était de recueillir des spécimens zoologiques pour le Musée national d’histoire naturelle des États-Unis. Te Ara Ui et son acolyte auraient donc dû finir empaillés dans une vitrine, ce qui n'est pas un sort beaucoup plus enviable que passer à la casserole.
Mais après les Galápagos, l’expédition passa par les Marquises, les Tuamotu avant de toucher Tahiti le 15 octobre 1929. C'est là que Giffort Pinchot décida d'offrir les deux reptiles à l'écrivain Charles Nordhoff, compatriote et ami, qui résidait à Papeete. Celui-ci en fit cadeau à ses enfants. Lorsqu’il quitta la Polynésie en 1938, Nordhoff confia les deux animaux au musée de Tahiti, situé alors à Mamao. Te Ara Ui et Te Ara Tau, qui avaient pris goût au voyage, profitèrent d'un incendie au début des années 60 pour s'échapper. Noble dessein mais faible vitesse (3 km/h en pointe), les fuyards furent repris.
En 1965 fût entamée la construction de l’hôpital de Mamao et le musée et ses sémillants centenaires furent transférés à Papeari. Il semble qu'à partir de ce moment-là, les tortues ont pu profiter d'une retraite paisible, jusqu'à la nuit tragique du 9 au 10 janvier 2018. Ce soir-là, une meute de chiens errants est entrée dans l'enclos pour attaquer les deux pauvres bêtes. Si elles ont résisté à l'assaut, Te Ara Tau a succombé à ses blessures le lendemain, laissant sa compagne affronter la solitude du veuvage.
Deux ans après, elle fête son 193e anniversaire.
Te Ara Ui, la tortue des Galápagos du jardin botanique de Papeari, partage au moins une chose avec Jules Verne : sa date de naissance. Le vénérable animal a fêté dimanche son 193e anniversaire, ce qui permet d'établir sa date de naissance en 1828, à l’instar du célèbre romancier. Le site Tahiti Héritage, d'où viennent toutes ces informations, nous apprend qu'au XIXe siècle, les tortues géantes des Galápagos étaient capturées par les navigateurs de passage, avides de viande fraîche. Ils les emportaient vivantes avec eux. Entre 100 et 200 000 tortues auraient ainsi été tuées par les marins pour leur viande et l’huile entre le début du XIXe et le milieu du XXe siècle. Si bien qu'encore à présent, la tortue des Galápagos est une espèce menacée, avec quelque 10 000 spécimens vivants.
Mais revenons à Te Ara Ui et à Te Ara Tau, feu son compagnon. Si ces deux tortues n'avaient pas vocation à finir en steak haché pour pêcheurs de baleines, leur sort ne s'annonçait guère plus enviable. Elles furent capturées en 1929 (Te Ara Ui n'était qu'une frêle jeune fille tout juste centenaire et Jules Verne était mort depuis 24 ans) par l’équipage de la goélette Mary Pinchot, lors de la Pinchot South Sea expedition. L'objectif de cette expédition américaine, dirigée et financée par Gifford Pinchot, gouverneur de Pennsylvanie, était de recueillir des spécimens zoologiques pour le Musée national d’histoire naturelle des États-Unis. Te Ara Ui et son acolyte auraient donc dû finir empaillés dans une vitrine, ce qui n'est pas un sort beaucoup plus enviable que passer à la casserole.
Mais après les Galápagos, l’expédition passa par les Marquises, les Tuamotu avant de toucher Tahiti le 15 octobre 1929. C'est là que Giffort Pinchot décida d'offrir les deux reptiles à l'écrivain Charles Nordhoff, compatriote et ami, qui résidait à Papeete. Celui-ci en fit cadeau à ses enfants. Lorsqu’il quitta la Polynésie en 1938, Nordhoff confia les deux animaux au musée de Tahiti, situé alors à Mamao. Te Ara Ui et Te Ara Tau, qui avaient pris goût au voyage, profitèrent d'un incendie au début des années 60 pour s'échapper. Noble dessein mais faible vitesse (3 km/h en pointe), les fuyards furent repris.
En 1965 fût entamée la construction de l’hôpital de Mamao et le musée et ses sémillants centenaires furent transférés à Papeari. Il semble qu'à partir de ce moment-là, les tortues ont pu profiter d'une retraite paisible, jusqu'à la nuit tragique du 9 au 10 janvier 2018. Ce soir-là, une meute de chiens errants est entrée dans l'enclos pour attaquer les deux pauvres bêtes. Si elles ont résisté à l'assaut, Te Ara Tau a succombé à ses blessures le lendemain, laissant sa compagne affronter la solitude du veuvage.
Deux ans après, elle fête son 193e anniversaire.