Tahiti, le 29 juin 2023 – Te ōhi’u maeva est attendu sur la scène de To’ata vendredi en clôture de soirée pour une prestation en catégorie Hura ava tau. Pour cette performance, la troupe de Patricia Tokoragi explore le thème “Teporionuu” qui illustre l’importance de la toponymie et de la transmission du savoir, sur la base de textes écrits par Jacky Bryant.
“Teporionuu” est le thème retenu cette année par la troupe Te ōhi’u Maeva que dirige Patricia Tokoragi pour la performance présentée vendredi soir en concours au Heiva i Tahiti 2023, en catégorie Hura ava tau. Un thème qui invite le Polynésien à se questionner sur son identité. Les textes sont écrits par Jacky Bryant. Ils mettent en relief, au-delà de la couleur de peau ou du patronyme “bien de chez nous”, l’importance de la toponymie, des noms donnés traditionnellement aux lieux, de leur étymologie, comme “vecteur de la connaissance et de la transmission de la connaissance”.
“Teporionuu” est le nom que portait la terre qui s’étale de l’actuel parking de la clinique Paofai jusqu’à Maha’ena, commune de Hitia’a o te rā. Jacky Bryant rappelle que “toute cette partie était la chefferie de Teuira Arii qui avait un lien avec Pomare 1er”.
Selon l’auteur Teuira Arii avait son marae au niveau de Arue : “Teuira Arii i Ahutoru qui malheureusement a été rasé pour la construction de l’école Ahutoru. C’était un marae royal. Il fallait accéder à la mer pour l’intronisation d’un roi. Il fallait d’abord passer par ce bain purificateur”. Pour Jacky Bryant, contextualiser ainsi le thème choisi par Te ōhi’u Maeva pour le spectacle présenté vendredi est primordial “si on ne veut pas tomber dans le folklore”.
“Teporionuu” est le thème retenu cette année par la troupe Te ōhi’u Maeva que dirige Patricia Tokoragi pour la performance présentée vendredi soir en concours au Heiva i Tahiti 2023, en catégorie Hura ava tau. Un thème qui invite le Polynésien à se questionner sur son identité. Les textes sont écrits par Jacky Bryant. Ils mettent en relief, au-delà de la couleur de peau ou du patronyme “bien de chez nous”, l’importance de la toponymie, des noms donnés traditionnellement aux lieux, de leur étymologie, comme “vecteur de la connaissance et de la transmission de la connaissance”.
“Teporionuu” est le nom que portait la terre qui s’étale de l’actuel parking de la clinique Paofai jusqu’à Maha’ena, commune de Hitia’a o te rā. Jacky Bryant rappelle que “toute cette partie était la chefferie de Teuira Arii qui avait un lien avec Pomare 1er”.
Selon l’auteur Teuira Arii avait son marae au niveau de Arue : “Teuira Arii i Ahutoru qui malheureusement a été rasé pour la construction de l’école Ahutoru. C’était un marae royal. Il fallait accéder à la mer pour l’intronisation d’un roi. Il fallait d’abord passer par ce bain purificateur”. Pour Jacky Bryant, contextualiser ainsi le thème choisi par Te ōhi’u Maeva pour le spectacle présenté vendredi est primordial “si on ne veut pas tomber dans le folklore”.
Transmission
Le texte de Jacky Bryant met en évidence un principe : “La toponymie est la richesse d’un peuple qui n’a pas utilisé l’écrit comme étant le conservateur de ses connaissances. C’est vraiment un vecteur de connaissance et de transmission de connaissance”. L’auteur précise que “la toponymie est un élément fondateur d’une langue, d’une culture, d’un peuple qui veut transmettre cette information”. Pour le Heiva, Jacky Bryant a utilisé uniquement les toponymes en lien avec les rivières situées à Papaoa, [Arue aujourd’hui, NDLR]. “Papaoa couvre uniquement ce qu’on appelle aujourd’hui le bassin du roi, et qui vient jusqu’ici à la rivière, en face du camp de Arue, où les neuf sources venaient enrichir cette rivière puis le lagon (…). L’idée c’était de soulever cette interpellation de la toponymie.”
Pour Jacky Bryant il est inconcevable qu’autrefois les ari’i puissent avoir pris leur bain dans la même source ou en même temps que les femmes. “ Il y avait une hygiène corporelle extraordinaire avec des cérémonies autour du bain. Il y avait des jeux qui étaient organisés, des spectacles autour du bain. Ils ne passaient pas notre temps à niquer autour du bain. Les hommes se baignaient d’un côté et les femmes d’un autre.”
Pour Jacky Bryant il est inconcevable qu’autrefois les ari’i puissent avoir pris leur bain dans la même source ou en même temps que les femmes. “ Il y avait une hygiène corporelle extraordinaire avec des cérémonies autour du bain. Il y avait des jeux qui étaient organisés, des spectacles autour du bain. Ils ne passaient pas notre temps à niquer autour du bain. Les hommes se baignaient d’un côté et les femmes d’un autre.”
Bouleversements
La première rivière dont le texte fait état est Vai-papa-rapu. “Vai” qui signifie l’eau, “papa” la roche volcanique noire. Quant à “rapu”, “c’est comme si on était dans une bétonnière, et qu’on était malmené dans tous les sens”, compare l’auteur. Cette rivière coule jusqu’à son embouchure, au niveau du musée Norman Hall. Ce lieu s’appelle Vaipoopoo. “Cette rivière charrie jusqu’au littoral, des pierres qui vont jusqu’à peser entre trois et six tonnes. Elles sont soulevées et se retrouvent parfois à l’extérieur de la rivière”, explique Jacky Bryant qui compare ce phénomène “au moment du contact [des Polynésiens avec les premiers navigateurs européens en 1767, NDLR]. Époque où il va y avoir un changement extraordinaire et qui va laisser des traces. Tout contact entraine des bouleversements, cela va soulever un certain nombre d’orientations nouvelles”.
Vaitiare ou Vaiterevete, situé non loin du bain du roi, était le bain de la reine. “On comprend avec le nom, qu’il désigne un lieu où il y a plein de fleurs, de plantes. Ce bain était réservé aux princesses, aux dames”, affirme Jacky Bryant. En poursuivant ce cheminement toponymique, on arrive à Vaiata. Selon l’auteur ce cours d’eau apparait comme une réponse. “Cette rivière est particulière. C’est une espèce de falaise de roche noire sur laquelle il y a un écoulement d’eau et cela fait un effet miroir”. Pour l’auteur le message est clair : “Au lieu d’aller voir un psy et tout ce que vous voulez, il faut simplement se regarder en face et ouvrir les yeux, comme il faut retourner là d’où l’on vient, et se prendre en charge.”
Avec le texte écrit par Jacky Bryant pour le spectacle présenté par Te ōhi’u Maeva au Heiva, l’auteur a voulu attirer l’attention de tout un chacun sur ce qui lui semble une évidence : “L’identité ne se construit pas nécessairement en parlant sa langue, en regardant la couleur de sa peau et son nom de famille.” Pour lui, il est primordial de s’intéresser aussi aux toponymes de notre pays, “de les prononcer correctement et de faire en sorte que nos enfants soient fiers du lieu d’où ils viennent et de savoir les noms des espaces d’où ils viennent car l’ensemble de ses paramètres vous aide à faire l’histoire et surtout à se reconnaître”.
Vaitiare ou Vaiterevete, situé non loin du bain du roi, était le bain de la reine. “On comprend avec le nom, qu’il désigne un lieu où il y a plein de fleurs, de plantes. Ce bain était réservé aux princesses, aux dames”, affirme Jacky Bryant. En poursuivant ce cheminement toponymique, on arrive à Vaiata. Selon l’auteur ce cours d’eau apparait comme une réponse. “Cette rivière est particulière. C’est une espèce de falaise de roche noire sur laquelle il y a un écoulement d’eau et cela fait un effet miroir”. Pour l’auteur le message est clair : “Au lieu d’aller voir un psy et tout ce que vous voulez, il faut simplement se regarder en face et ouvrir les yeux, comme il faut retourner là d’où l’on vient, et se prendre en charge.”
Avec le texte écrit par Jacky Bryant pour le spectacle présenté par Te ōhi’u Maeva au Heiva, l’auteur a voulu attirer l’attention de tout un chacun sur ce qui lui semble une évidence : “L’identité ne se construit pas nécessairement en parlant sa langue, en regardant la couleur de sa peau et son nom de famille.” Pour lui, il est primordial de s’intéresser aussi aux toponymes de notre pays, “de les prononcer correctement et de faire en sorte que nos enfants soient fiers du lieu d’où ils viennent et de savoir les noms des espaces d’où ils viennent car l’ensemble de ses paramètres vous aide à faire l’histoire et surtout à se reconnaître”.