Des pierres benies venues de Hawaii, Tetiaroa et Aotearoa ont été déposées. Elles représentent l'engagement du Pays, du BCI, de la Polynesian Voyaging Society et de la Teti’aroa Society.
Raiatea, le 18 mai 2022 - Les pirogues hawaiiennes Hōkūle’a et Hikianalia ont été accueillies à Raiatea mercredi matin. Une cérémonie traditionnelle s'est déroulée sur le marae de Taputapuātea, lieu sacré et hautement symbolique pour les peuples du grand océan. Un événement symbolisant un retour aux sources, auquel les participants au Blue Climate Summit ont également assisté.
Matrice et lien indéfectible entre les peuples du grand océan Te Moana Nui O Hiva, le marae de Taputapuātea a accueilli mercredi lors d'une cérémonie, les pirogues traditionnelles hawaiiennes Hikianalia et Hōkūle’a dont le nom signifie "étoile du bonheur" et Fa'afaite. Un retour aux sources sur un haut lieu de départ des grandes navigations du peuple mā'ohi dans le Pacifique et du mythe fondateur de la pieuvre Tumu-Ra’i-Fenua. Vers 9 heures, les pirogues se sont engagées dans la passe sacrée Te Ava Mo’a. Pour y entrer, la levée de pagaies, Tai Rapati'a, a octroyé l’autorisation aux pirogues de mouiller à To’a Hiva selon le rite du Taura’a tapu, l'amerrissage sacré des pirogues avant de débarquer.
À terre, le pū a résonné et les anciens ont appelé les équipages, accompagnés d’un sage, à pénétrer dans l’enceinte sacrée du marae. Chantés par les enfants des écoles de Opo'a et Pu'ohine et du collège de Fa'aroa, le tārava et le himene rū'au ont guidé les processions de site en site. 'Des horo'ara'a ō, offrandes, ont été faites. Des pierres bénies venues de Hawaii, Tetiaroa et Aotearoa ont été déposées sur l’endroit du marae dédié au dieu Oro. Une bénédiction qui "scelle les engagements du Pays, du Blue Climate Initiave (BCI), de la Polynesian Voyaging Society et de la Teti’aroa Society en matière de protection durable et de promotion des solutions résilientes face aux menaces écologiques urgentes", comme l'a précisé la présidence dans un communiqué. Le président Édouard Fritch, et le ministre de la Culture, de l’Environnement et des Ressources marines, Heremoana Maamaatuaiahutapu étaient présents. Après les processions, les équipages ont rejoint les participants au Blue Climate Summit, présents pour l'occasion.
Matrice et lien indéfectible entre les peuples du grand océan Te Moana Nui O Hiva, le marae de Taputapuātea a accueilli mercredi lors d'une cérémonie, les pirogues traditionnelles hawaiiennes Hikianalia et Hōkūle’a dont le nom signifie "étoile du bonheur" et Fa'afaite. Un retour aux sources sur un haut lieu de départ des grandes navigations du peuple mā'ohi dans le Pacifique et du mythe fondateur de la pieuvre Tumu-Ra’i-Fenua. Vers 9 heures, les pirogues se sont engagées dans la passe sacrée Te Ava Mo’a. Pour y entrer, la levée de pagaies, Tai Rapati'a, a octroyé l’autorisation aux pirogues de mouiller à To’a Hiva selon le rite du Taura’a tapu, l'amerrissage sacré des pirogues avant de débarquer.
À terre, le pū a résonné et les anciens ont appelé les équipages, accompagnés d’un sage, à pénétrer dans l’enceinte sacrée du marae. Chantés par les enfants des écoles de Opo'a et Pu'ohine et du collège de Fa'aroa, le tārava et le himene rū'au ont guidé les processions de site en site. 'Des horo'ara'a ō, offrandes, ont été faites. Des pierres bénies venues de Hawaii, Tetiaroa et Aotearoa ont été déposées sur l’endroit du marae dédié au dieu Oro. Une bénédiction qui "scelle les engagements du Pays, du Blue Climate Initiave (BCI), de la Polynesian Voyaging Society et de la Teti’aroa Society en matière de protection durable et de promotion des solutions résilientes face aux menaces écologiques urgentes", comme l'a précisé la présidence dans un communiqué. Le président Édouard Fritch, et le ministre de la Culture, de l’Environnement et des Ressources marines, Heremoana Maamaatuaiahutapu étaient présents. Après les processions, les équipages ont rejoint les participants au Blue Climate Summit, présents pour l'occasion.
Le Blue Climate Summit : Tribune pour des projets polynésiens
La Tetiaroa Society, sponsor de la Blue Climate Initiative à l’origine du Blue Climate Summit, était également présente au marae ce mercredi, l’occasion pour Tahiti Infos d’aller à la rencontre de porteurs de solutions innovantes et concrètes locales pour lutter contre le dérèglement climatique et préserver les océans.
Franck Lucas, enseignant-chercheur à l’université de Polynésie française.
"Démontrer que l’énergie de la houle est utilisable"
Vous participez au Blue Climate Summit, à quel titre ?
"Je porte un projet polynésien sur la promotion des énergies renouvelables marines basées sur la houle. Actuellement, à Tahiti, l’électricité produite par des énergies renouvelables est de 30 à 35% et nous dépendons à 93% des importations d’énergies fossiles toutes confondues (gaz, pétrole). Or, les besoins en électricité vont s’accentuer puisque les transports sont amenés à fonctionner de plus en plus grâce à l’électricité. Il est donc urgent d’anticiper cette transition et d’exploiter davantage des énergies renouvelables. Notre ambition serait que la part d’utilisation des énergies renouvelables soit de 75% d’ici 2030."
En quoi consiste ce projet ?
"Mon action consiste à promouvoir une technologie innovante qui démontre que l’énergie de la houle peut être un moyen de décarboner l’électricité dans un premier temps et ensuite, de proposer cette technologie à des fabricants et à des entreprises pour l’exporter dans l’océan Pacifique et aux Caraïbes car le solaire est une solution intéressante pour produire de l’électricité mais ce système est facilement perturbable, par exemple, en cas de mauvais temps. Et malheureusement pour compenser la différence de fréquence énergétique qui peut exister avec l’énergie solaire, des groupes électrogènes doivent fonctionner en permanence afin de pallier ces problèmes. Pour finir les batteries solaires qui ont une durée de vie de 10 ans deviennent elles aussi des déchets à retraiter."
Pouvez-vous nous expliquer en quoi l’énergie de la houle peut produire de l’électricité ?
"C’est une technologie innovante car la houle peut être anticipée par satellite et contrairement au solaire, les variations sont moins importantes. La houle est plus régulière, plus simple à anticiper. Il s’agit de démontrer que l’énergie de la houle est utilisable. Les oscillations de la houle vont être captées par des machines qui vont enclencher une turbine, soit de manière verticale ou horizontale. La turbine et l’alternateur convertissent ensuite cette énergie en électricité. Le but est de capter des houles de longue période, c’est-à-dire des vagues dont l’amplitude est grande entre les deux crêtes, sur des profondeurs d’environ 300 mètres de fond. Mais tout n’est pas réglé, car même si la technologie existe déjà, il faut mener des études pour adapter au mieux ces machines sur les récifs coralliens, étudier leur empiètement sur le domaine maritime et la vision qu’en a la population."
Comment allez-vous procéder pour que ces machines s’implantent dans notre océan afin que l’électricité produite soit davantage issue de cette énergie renouvelable ?
En 2024 ont lieu les Jeux Olympiques. Grâce à un appel d’offre et à nos laboratoires partenaires, nous souhaiterions montrer à cette occasion que c’est une solution applicable ici et que cette technologie peut s’exporter. En fonction des études menées d’ici-là, nous souhaiterions implanter des démonstrateurs dans l’eau quelque part autour de Tahiti. Il existe déjà des fabricants de ces machines, en Ecosse ou en Californie. Le but serait d’équiper les machines, de récolter l’électricité pour ensuite la ramener à terre en essayant de minimiser son coût. L’événement est pour bientôt donc on s’y prépare dès maintenant !
"Démontrer que l’énergie de la houle est utilisable"
Vous participez au Blue Climate Summit, à quel titre ?
"Je porte un projet polynésien sur la promotion des énergies renouvelables marines basées sur la houle. Actuellement, à Tahiti, l’électricité produite par des énergies renouvelables est de 30 à 35% et nous dépendons à 93% des importations d’énergies fossiles toutes confondues (gaz, pétrole). Or, les besoins en électricité vont s’accentuer puisque les transports sont amenés à fonctionner de plus en plus grâce à l’électricité. Il est donc urgent d’anticiper cette transition et d’exploiter davantage des énergies renouvelables. Notre ambition serait que la part d’utilisation des énergies renouvelables soit de 75% d’ici 2030."
En quoi consiste ce projet ?
"Mon action consiste à promouvoir une technologie innovante qui démontre que l’énergie de la houle peut être un moyen de décarboner l’électricité dans un premier temps et ensuite, de proposer cette technologie à des fabricants et à des entreprises pour l’exporter dans l’océan Pacifique et aux Caraïbes car le solaire est une solution intéressante pour produire de l’électricité mais ce système est facilement perturbable, par exemple, en cas de mauvais temps. Et malheureusement pour compenser la différence de fréquence énergétique qui peut exister avec l’énergie solaire, des groupes électrogènes doivent fonctionner en permanence afin de pallier ces problèmes. Pour finir les batteries solaires qui ont une durée de vie de 10 ans deviennent elles aussi des déchets à retraiter."
Pouvez-vous nous expliquer en quoi l’énergie de la houle peut produire de l’électricité ?
"C’est une technologie innovante car la houle peut être anticipée par satellite et contrairement au solaire, les variations sont moins importantes. La houle est plus régulière, plus simple à anticiper. Il s’agit de démontrer que l’énergie de la houle est utilisable. Les oscillations de la houle vont être captées par des machines qui vont enclencher une turbine, soit de manière verticale ou horizontale. La turbine et l’alternateur convertissent ensuite cette énergie en électricité. Le but est de capter des houles de longue période, c’est-à-dire des vagues dont l’amplitude est grande entre les deux crêtes, sur des profondeurs d’environ 300 mètres de fond. Mais tout n’est pas réglé, car même si la technologie existe déjà, il faut mener des études pour adapter au mieux ces machines sur les récifs coralliens, étudier leur empiètement sur le domaine maritime et la vision qu’en a la population."
Comment allez-vous procéder pour que ces machines s’implantent dans notre océan afin que l’électricité produite soit davantage issue de cette énergie renouvelable ?
En 2024 ont lieu les Jeux Olympiques. Grâce à un appel d’offre et à nos laboratoires partenaires, nous souhaiterions montrer à cette occasion que c’est une solution applicable ici et que cette technologie peut s’exporter. En fonction des études menées d’ici-là, nous souhaiterions implanter des démonstrateurs dans l’eau quelque part autour de Tahiti. Il existe déjà des fabricants de ces machines, en Ecosse ou en Californie. Le but serait d’équiper les machines, de récolter l’électricité pour ensuite la ramener à terre en essayant de minimiser son coût. L’événement est pour bientôt donc on s’y prépare dès maintenant !
Titouan Bernicot, fondateur de Coral gardeners à Moorea
"Créer un mouvement mondial"
Pouvez-vous nous présenter Coral gardeners pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ?
En avril 2017, j’ai fondé cette organisation pour la sauvegarde des récifs coralliens. À l’époque j’avais 16 ans et j’étais en train de surfer avec mes copains à Moorea. Nous avons alors fait une découverte qui m’a profondément choqué : le corail était devenu tout blanc, il était mort, j’ai donc décidé de me bouger. Au début, j’étais un peu tout seul et puis mon frère m’a rejoint puis des copains ont suivi. Désormais nous sommes 25 membres d’équipe à travailler.
En quoi consiste le travail des coral gardeners ?
Nous avons trois axes de missions. Le premier c’est la restauration corallienne car le corail pourrait, avec les changements climatiques, être le premier écosystème à disparaître et pourtant le corail c’est le meilleur dans la vie ! Il nous permet de surfer, de nous nourrir, d’amener des touristes, il empêche les tempêtes. Depuis 2017, nous avons planté plus de 16000 coraux et en 2022, on s’est lancé un challenge, c’est d’en planter 15 000 !
On a aussi un centre de recherche et de développement. C’est notre deuxième axe. Nous avons embauché le docteur Drew Gray, qui a travaillé avec Elon Musk sur la conception de la voiture Tesla. Il est ingénieur, en charge du centre. Avec son aide, nous avons créé une "nurserie connectée", c’est-à-dire que l’on peut en direct, sur notre chaîne youtube, suivre le développement du corail. Les gens peuvent même en adopter un. Nous sommes suivis par 500 000 followers, nous sommes donc la plus grande vitrine visible sur internet de la Polynésie et la plus suivie au monde ! Le centre travaille aussi avec les universités de Hawaii et de Cornell.
Vous souhaitez donc vous développer à l’international ?
Oui. Karine Toumazeau, responsable de la stratégie et du développement de Coral gardeners, travaille sur le projet et le but c’est de planter 1 million de coraux à travers le monde jusqu’en 2025 pour que tous les pays ayant un récif corallien puissent participer à cette action. Nous les aidons au financement et au développement. Nous avons d’ailleurs, en exclusivité, un nouveau programme. Nous travaillons désormais avec des entreprises locales et internationales pour qu’elles aussi s’engagent dans la préservation des récifs coralliens en donnant minimum 1 %de leur bénéfice. Vingt entreprises travaillent déjà avec nous. On pense qu’on va révolutionner le domaine de la conservation des récifs coralliens et créer un mouvement mondial.
"Créer un mouvement mondial"
Pouvez-vous nous présenter Coral gardeners pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ?
En avril 2017, j’ai fondé cette organisation pour la sauvegarde des récifs coralliens. À l’époque j’avais 16 ans et j’étais en train de surfer avec mes copains à Moorea. Nous avons alors fait une découverte qui m’a profondément choqué : le corail était devenu tout blanc, il était mort, j’ai donc décidé de me bouger. Au début, j’étais un peu tout seul et puis mon frère m’a rejoint puis des copains ont suivi. Désormais nous sommes 25 membres d’équipe à travailler.
En quoi consiste le travail des coral gardeners ?
Nous avons trois axes de missions. Le premier c’est la restauration corallienne car le corail pourrait, avec les changements climatiques, être le premier écosystème à disparaître et pourtant le corail c’est le meilleur dans la vie ! Il nous permet de surfer, de nous nourrir, d’amener des touristes, il empêche les tempêtes. Depuis 2017, nous avons planté plus de 16000 coraux et en 2022, on s’est lancé un challenge, c’est d’en planter 15 000 !
On a aussi un centre de recherche et de développement. C’est notre deuxième axe. Nous avons embauché le docteur Drew Gray, qui a travaillé avec Elon Musk sur la conception de la voiture Tesla. Il est ingénieur, en charge du centre. Avec son aide, nous avons créé une "nurserie connectée", c’est-à-dire que l’on peut en direct, sur notre chaîne youtube, suivre le développement du corail. Les gens peuvent même en adopter un. Nous sommes suivis par 500 000 followers, nous sommes donc la plus grande vitrine visible sur internet de la Polynésie et la plus suivie au monde ! Le centre travaille aussi avec les universités de Hawaii et de Cornell.
Vous souhaitez donc vous développer à l’international ?
Oui. Karine Toumazeau, responsable de la stratégie et du développement de Coral gardeners, travaille sur le projet et le but c’est de planter 1 million de coraux à travers le monde jusqu’en 2025 pour que tous les pays ayant un récif corallien puissent participer à cette action. Nous les aidons au financement et au développement. Nous avons d’ailleurs, en exclusivité, un nouveau programme. Nous travaillons désormais avec des entreprises locales et internationales pour qu’elles aussi s’engagent dans la préservation des récifs coralliens en donnant minimum 1 %de leur bénéfice. Vingt entreprises travaillent déjà avec nous. On pense qu’on va révolutionner le domaine de la conservation des récifs coralliens et créer un mouvement mondial.