Raiatea, le 22 novembre 2021 – L’association A Nui Taputapuātea a célébré samedi le retour des Pléiades dans le ciel polynésien, qui annonce la saison de l’abondance. Une journée culturelle a été organisée pour l'occasion, rythmée par des ateliers pour se reconnecter aux traditions.
C’est à l’hôtel Atiapiti, juste à côté du marae Taputapuātea, que l’association A Nui Taputapuātea a décidé de marquer Matari’i i ni’a avec une journée culturelle. En matinée, plusieurs ateliers étaient prévus pour "retrouver les gestes oubliés", explique Titaua Raapoto, présidente de l’association. Ainsi, les adhérents ont pu entre autres apprendre le tressage des pāua (assises en feuilles de cocotier) pour la cérémonie du soir, le décorticage de coco, râpage et recueil du lait avec le mo’u (les fibres du papyrus). Suite à la formation auprès de Hinatea Colombani, l’association a aussi proposé le cassage de noix de bancoule pour la fabrication des tūrama (bougies) pour éclairer la réception du soir.
C’est à l’hôtel Atiapiti, juste à côté du marae Taputapuātea, que l’association A Nui Taputapuātea a décidé de marquer Matari’i i ni’a avec une journée culturelle. En matinée, plusieurs ateliers étaient prévus pour "retrouver les gestes oubliés", explique Titaua Raapoto, présidente de l’association. Ainsi, les adhérents ont pu entre autres apprendre le tressage des pāua (assises en feuilles de cocotier) pour la cérémonie du soir, le décorticage de coco, râpage et recueil du lait avec le mo’u (les fibres du papyrus). Suite à la formation auprès de Hinatea Colombani, l’association a aussi proposé le cassage de noix de bancoule pour la fabrication des tūrama (bougies) pour éclairer la réception du soir.
La cérémonie du inura’a ‘ava
Au crépuscule, une cérémonie de inura’a ‘ava a eu lieu sur la plage, face au lever des Pléiades. "Matari’i, c’est les petits yeux, la constellation des Pléiades, et i ni’a c’est parce qu’elles sont au dessus de l’horizon et qu’on les voit dans le ciel, a contrario Matari’i i raro est le temps où elles sont en dessous de l’horizon et on ne les voit pas. Dans la culture polynésienne, c’est le retour de la chaleur, des pluies, de l’abondance et la générosité de la nature" explique Titaua.
Romy Tavaearii, de l’association Tuihana, a dirigé cet office du ‘ava. Un moment de partage fort en émotions, comme nous raconte Raiana Raapoto, 20 ans : "J’ai ressenti un stress dès qu’on m’a proposé d’y participer. (…) Je savais que c’était quelque chose de fort, mais là, dès le début j’étais au bord des larmes. C’était incontrôlable, ça venait du plus profond de moi. On a pas la parole facile, on s’exprime peu, mais entendre tout le monde partager son état d’esprit, (…) ça m’a permis de ressortir des sentiments que je garde depuis des années. Je suis très heureuse d’y avoir participé." Elle ajoute : "Il est important pour nous, les jeunes, de se retrouver, partout en Polynésie. Ça se voit qu’on se perd, on est déchiré entre modernité et traditions (…) Je ne connaissais rien de ma culture, mais grâce à l’association, j’ai tapé mon premier tapa, je me souviens encore : c’était un soir de pleine lune, pour se connecter à la déesse Hina."
Une reconnexion à la nature et à la culture
L’association A Nui Taputapuātea, née en février dernier, a pour moteur la culture et sa transmission à la jeunesse. Titaua, épaulée par Papa Matorai, Jean Mere, toute sa famille et les différents piliers de l’association, œuvrent pour redonner à Taputapuātea toute son importance : "Le site est classé à l’Unesco, mais culturellement il n’est pas assez mis en avant. Pourtant tout part d’ici, c’est le berceau de la civilisation polynésienne. Les mythes, les légendes, les personnages comme Tupaia, tout est lié à Taputapuātea. C’est d’ici que sont parties les pirogues dans le vaste Pacifique. Et quand nos voisins maori viennent, c’est le premier endroit où ils veulent se rendre, pour pouvoir se recueillir. Il faut redonner sa grandeur à Taputapuātea."
Au crépuscule, une cérémonie de inura’a ‘ava a eu lieu sur la plage, face au lever des Pléiades. "Matari’i, c’est les petits yeux, la constellation des Pléiades, et i ni’a c’est parce qu’elles sont au dessus de l’horizon et qu’on les voit dans le ciel, a contrario Matari’i i raro est le temps où elles sont en dessous de l’horizon et on ne les voit pas. Dans la culture polynésienne, c’est le retour de la chaleur, des pluies, de l’abondance et la générosité de la nature" explique Titaua.
Romy Tavaearii, de l’association Tuihana, a dirigé cet office du ‘ava. Un moment de partage fort en émotions, comme nous raconte Raiana Raapoto, 20 ans : "J’ai ressenti un stress dès qu’on m’a proposé d’y participer. (…) Je savais que c’était quelque chose de fort, mais là, dès le début j’étais au bord des larmes. C’était incontrôlable, ça venait du plus profond de moi. On a pas la parole facile, on s’exprime peu, mais entendre tout le monde partager son état d’esprit, (…) ça m’a permis de ressortir des sentiments que je garde depuis des années. Je suis très heureuse d’y avoir participé." Elle ajoute : "Il est important pour nous, les jeunes, de se retrouver, partout en Polynésie. Ça se voit qu’on se perd, on est déchiré entre modernité et traditions (…) Je ne connaissais rien de ma culture, mais grâce à l’association, j’ai tapé mon premier tapa, je me souviens encore : c’était un soir de pleine lune, pour se connecter à la déesse Hina."
Une reconnexion à la nature et à la culture
L’association A Nui Taputapuātea, née en février dernier, a pour moteur la culture et sa transmission à la jeunesse. Titaua, épaulée par Papa Matorai, Jean Mere, toute sa famille et les différents piliers de l’association, œuvrent pour redonner à Taputapuātea toute son importance : "Le site est classé à l’Unesco, mais culturellement il n’est pas assez mis en avant. Pourtant tout part d’ici, c’est le berceau de la civilisation polynésienne. Les mythes, les légendes, les personnages comme Tupaia, tout est lié à Taputapuātea. C’est d’ici que sont parties les pirogues dans le vaste Pacifique. Et quand nos voisins maori viennent, c’est le premier endroit où ils veulent se rendre, pour pouvoir se recueillir. Il faut redonner sa grandeur à Taputapuātea."