Tahiti, le 24 février 2020 - A quelques jours de la fermeture du dépôt des listes pour les municipales, la campagne bat son plein sur l'île sœur. Le Tapura part très divisé. Trois listes se revendiquent du parti majoritaire et se chamaillent à grands coups de “c’est lui qu’a commencé”. La guéguerre est déclarée et n’est pas près de finir puisqu'aucun rapprochement n'est envisagé au second tour.
On ne peut pas demander plus aux Tapura qu’aux fils de Charlemagne. Mo'orea, qui comptabilise près de 13 000 inscrits sur les listes électorales, attise les convoitises pour les municipales. Dix listes sont d'ores et déjà dans les starting-blocks, ce qui est déjà énorme. Mais sur ces dix listes, trois se revendiquent du Tapura huiraatira, ce qui est encore plus énorme. Les candidats de ces listes ne se font aucun cadeau. Et encore, c’est sans compter avec le tavana sortant, Evans Haumani, qui gratte à la porte du parti majoritaire depuis plusieurs mois.
On ne peut pas demander plus aux Tapura qu’aux fils de Charlemagne. Mo'orea, qui comptabilise près de 13 000 inscrits sur les listes électorales, attise les convoitises pour les municipales. Dix listes sont d'ores et déjà dans les starting-blocks, ce qui est déjà énorme. Mais sur ces dix listes, trois se revendiquent du Tapura huiraatira, ce qui est encore plus énorme. Les candidats de ces listes ne se font aucun cadeau. Et encore, c’est sans compter avec le tavana sortant, Evans Haumani, qui gratte à la porte du parti majoritaire depuis plusieurs mois.
Le combat des petits chefs
Devant cette guéguerre fratricide, leur président de parti Edouard Fritch a choisi de ne pas choisir. Il a décidé de n'accorder aucune investiture, quand bien même les listes “Tapura no Moorea-Maiao” (menée par John Toromona, élu à l'assemblée et président de la fédération) et “Tapura Amui no Moorea-Maiao” (de Moise Ruta, référent à Haapiti) en ont fait la demande. Le premier attend toujours une réponse alors qu’il a fait sa demande par courrier le 10 janvier dernier, le second assure carrément qu'on la lui a “refusée”.
La troisième liste “Moorea-Maiao e Ti'a ai” -menée par Guy Gallimard et dont une de ses colistières n'est autre qu'une élue rouge à l'APF Romilda Tahiata- n'a quant à elle fait aucune demande d'investiture. “Par respect pour nos colistiers qui pour certains ne sont pas membres du Tapura mais aussi par respect pour notre président Edouard Fritch”, explique Romilda Tahiata. On y trouve pourtant sur cette liste les 1er et 2e vice-présidents de la fédération Tapura de Moorea, Sandra Teriitehau et Hugo Tavaitai.
La troisième liste “Moorea-Maiao e Ti'a ai” -menée par Guy Gallimard et dont une de ses colistières n'est autre qu'une élue rouge à l'APF Romilda Tahiata- n'a quant à elle fait aucune demande d'investiture. “Par respect pour nos colistiers qui pour certains ne sont pas membres du Tapura mais aussi par respect pour notre président Edouard Fritch”, explique Romilda Tahiata. On y trouve pourtant sur cette liste les 1er et 2e vice-présidents de la fédération Tapura de Moorea, Sandra Teriitehau et Hugo Tavaitai.
Plus d’appétits que de gâteau
Ce n'est un secret pour personne, à chaque élection les appétits s'aiguisent. Tous les candidats veulent être parmi les premiers sur la liste pour être sûrs d'avoir un siège, ce qui fini systématiquement par un lot de déceptions et en amène certains à quitter le navire. Voici pourquoi le Tapura de Mo’orea cabote sur trois navires.
Les candidats des deux autres listes reprochent au président de la fédération Tapura John Toromona son manque de démocratie. “Il n'y a pas de discussion”, “il n'y a pas de transparence” ou encore “sa façon de faire n'est pas digne d'un président de fédération”, entend-t-on chez Ruta et Gallimard.
Les candidats de la liste "Moorea-Maiao e Ti'a ai" évoquent deux courriers envoyés en janvier et en juin 2019 dans lesquels ils demandaient au président Toromona d'organiser une réunion pour préparer les municipales. “Ces courriers sont restés lettre mortes”, pestent-ils.
Les deux listes opposées à John Toromona assurent que “ce n'est pas écrit dans le statut que le président de la fédération doit être la tête de liste”. Ils pointent du doigt le fait que le président fasse “comme s'il avait l'investiture du Tapura, avec notamment le nom de sa liste. (…) et utilise la permanence du parti, mais où allons-nous ?”. On se le demande…
De son côté, John Toromona affirme que la constitution des deux autres listes “ne le dérange pas (…). On me reproche de ne pas rassembler. Mais si les personnes ne veulent pas rester, je fais quoi ? Ils sont libres d'aller où ils veulent”. Il soutient que la présence de ces deux listes “ne va pas diviser le Tapura”. Il considère que les membres doivent être fidèles à leur président “si on est Tapura, on suit son président de fédération. S'ils ne sont pas respectueux du système, on ne va pas réussir”. Ou l’art de se contredire…
Les candidats des deux autres listes reprochent au président de la fédération Tapura John Toromona son manque de démocratie. “Il n'y a pas de discussion”, “il n'y a pas de transparence” ou encore “sa façon de faire n'est pas digne d'un président de fédération”, entend-t-on chez Ruta et Gallimard.
Les candidats de la liste "Moorea-Maiao e Ti'a ai" évoquent deux courriers envoyés en janvier et en juin 2019 dans lesquels ils demandaient au président Toromona d'organiser une réunion pour préparer les municipales. “Ces courriers sont restés lettre mortes”, pestent-ils.
Les deux listes opposées à John Toromona assurent que “ce n'est pas écrit dans le statut que le président de la fédération doit être la tête de liste”. Ils pointent du doigt le fait que le président fasse “comme s'il avait l'investiture du Tapura, avec notamment le nom de sa liste. (…) et utilise la permanence du parti, mais où allons-nous ?”. On se le demande…
De son côté, John Toromona affirme que la constitution des deux autres listes “ne le dérange pas (…). On me reproche de ne pas rassembler. Mais si les personnes ne veulent pas rester, je fais quoi ? Ils sont libres d'aller où ils veulent”. Il soutient que la présence de ces deux listes “ne va pas diviser le Tapura”. Il considère que les membres doivent être fidèles à leur président “si on est Tapura, on suit son président de fédération. S'ils ne sont pas respectueux du système, on ne va pas réussir”. Ou l’art de se contredire…
D’accords pour ne pas s’entendre
D’après plusieurs candidats, le président du parti rouge Edouard Fritch s'est rendu à Moorea en novembre “pour régler les choses”. Voyant que rien n'allait changer, il est revenu à Tahiti, laissant ses ouailles se débrouiller, quitte à laisser une bataille fraticide éclater. Peut-être sifflera-t-il la fin de la récréation lors du second tour ? En attendant, les trois listes d’enfants terribles n'ont pas prévu de rapprochement. Romilda Tahiata, de la liste de Guy Gallimard, explique que c'est “à la demande des colistiers (…). On va ensemble jusqu'au bout”. Moïse Ruta assure que “on garde la même équipe pour le second tour” pendant que John Toromona affirme “il n'y aura aucun rapprochement avec une autre liste”. Enfin un point sur lequel tout le monde est d’accord…
Moorea, l'île des convoitises
On comptabilise sept autres listes à Moorea.
- “Moorea-Maiao to'u fenua” est menée par le maire sortant Evans Haumani. Seul autre sortant de sa liste, le tavana de Te'avaro Ronald Teariki. Il compte aussi dans ses rangs l’ancien candidat Tavini aux dernières municipales Ataria Firiapu.
- “A Faati'a ia Moorea e Maiao”, est menée par Manuela Nollemberger, candidate sortante et actuelle première adjointe au maire. La surprise de sa liste : elle a convaincu Benoît Tarahu de la rejoindre. (Le même Benoît Tarahu qui devait conduire la liste Tavini avant de claquer la porte du parti il y a peu selon une de nos confrères de La Dépêche).
- "E Mana rahi" est menée par le maire sortant de Haapiti Franck Taputuarai. Son projet principal est de faire de Vaiare le “centre, la capitale de Moorea”. Mais samedi dernier, une réunion a tourné au clash et certains de ses colistiers l'ont quitté, dont Rocky Poroi, conseiller municipal sortant.
- La liste “Amuitahiraa no Moorea-Maiao” est menée par Christiane Kelley. Elle compte “servir la population de manière responsable et transparente et contribuer au développement harmonieux et durable de Moorea-Maiao”. La syndicaliste de la CSIP Gisèle Teheiura, qui s'est notamment occupée du dossier de la fédération Ta’u tama here (les cantiniers de Moorea), figure sur cette liste au même titre que l'ancienne tavana Tavini de Papetoai Gilda Germain.
- La liste “Tavini huiraatira no Moorea-Maiao” est menée par Maire Bopp-Dupont (fille de feu Tamara Bopp-Dupont, qui fut maire délégué de Afareaitu et représentante à l’APF). Y figurent aussi Teremu'ura Rurua et Steeve Grand-Pittman de Paopao ou encore Ronald Sage de Haapiti. Et pour la première fois à Maiao, c'est une femme, France Rupea, qui mènera la liste.
- "Te mau tamarii no Moorea-Maiao" est menée par l'ancienne ministre et présidente de l'assemblée Lucette Taero, comme l’a annoncé La Dépêche de Tahiti.
- Enfin, Jacques Atiu conduit une liste qu’il qualifie de “liste indépendante des partis existants”.