Stone Town, Tanzanie | AFP | jeudi 29/10/2020 - Le principal candidat de l'opposition à la présidentielle en Tanzanie, Tundu Lissu, a rejeté par avance jeudi les résultats des scrutins présidentiel et législatifs de la veille, dont les premiers résultats donnent une large avance au président sortant John Magufuli et à son parti.
Candidat du principal parti d'opposition Chadema, Tundu Lissu a qualifié ces scrutins d'"imposture totale".
M. Lissu se pose en rival le plus sérieux du président Magufuli, dont le parti CCM est au pouvoir sans discontinuer depuis l'indépendance.
"Ce qui s'est passé hier n'était pas une élection et nous ne la reconnaissons donc pas", a déclaré M. Lissu jeudi lors d'une conférence de presse retransmise en direct sur internet.
"Nous n'acceptons et ne reconnaissons aucun résultat issu de ce processus" qui est celui d'un "gang qui a décidé de rester au pouvoir coûte que coûte" a-t-il accusé, estimant que "le changement démocratique n'est pas possible en Tanzanie".
Dénonçant "une fraude électorale d'une ampleur sans précédent dans notre pays", l'opposant a déclaré que des observateurs de son parti avaient été empêchés d'entrer dans "des milliers de bureaux de vote" ou en avait été expulsés de force.
Evoquant des résultats "illégitimes", l'avocat de 52 ans a appelé ses supporters à des manifestations "démocratiques et pacifiques" et au soutien de la communauté internationale.
Son avocat, le canadien Robert Amsterdam, a de son côté demandé à l'Union africaine et au Commonwealth, deux organisations dont la Tanzanie est membre, d'enquêter sur "les accusations de fraude électorale, de violences et de violations des droits humains qui ont déligitimé l'élection présidentielle".
80% des voix pour Magufuli
Plus de 29 millions d'électeurs en Tanzanie continentale et 556.000 sur l'archipel semi-autonome de Zanzibar, qui constituent ensemble la République unie de Tanzanie (environ 58 millions d'habitants), ont voté mercredi pour élire leur président et leurs députés.
La Commission électorale de Tanzanie, qui avait indiqué mercredi qu'aucun cas de bourrage d'urnes - comme allégué par l'opposition - ne lui avait été soumis, a commencé à publier à l'aube les résultats des législatives, des chiffres marqués par la perte de sièges symboliques pour l'opposition.
Jeudi matin, les résultats d'une dizaine de circonscriptions législatives ont été publiés. A une seule exception, elles ont toutes été remportées par le CCM, dont certaines jusqu'ici détenues par des figures de l'opposition.
Le président du Chadema et à ce titre chef de l'opposition au Parlement, Freeman Mbowe, perd ainsi son siège de la circonscription de Haï (Nord), qu'il occupait depuis 20 ans.
M. Mbowe avait dès mercredi dénoncé "la violence contre l'opposition" durant le scrutin.
Le populaire chanteur Joseph Mbilinyi, membre du Chadema, qui briguait un troisième mandat de député, échoue face à Tulia Ackson Mwansasu, candidate du CCM.
Seul le Front civique uni (CUF), 2e parti d'opposition à l'Assemblée a remporté jusqu'ici un siège.
S'agissant du scrutin présidentiel, de premiers résultats partiels donnent John Magufuli, 61 ans ce jeudi, en tête avec 80 % des voix dans les 12 circonscriptions (sur 264) dont les résultats sont parvenus à la Commission.
Il est suivi de Lissu dont la meilleure performance dans ces 12 circonscriptions ne dépasse pas les 15 %.
"Laissons l'armée nous tuer"
Sur l'archipel semi-autonome de Zanzibar, où les électeurs choisissaient en outre leurs propres président et députés, l'opposition a perdu plusieurs sièges notamment dans certains de ses bastions, selon les premiers résultats.
Seif Sharif Hamad, son leader, qui concourt pour la présidence locale sous la bannière du parti ACT-Wazalendo, a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse que certains électeurs s'étaient vu remettre "trois, quatre bulletins".
"Nous disons au public : si nous n'obtenons pas nos droits à travers les urnes, alors nous n'avons pas d'autre choix que de réclamer nos droits dans la rue", a-t-il dit, rejetant tout recours aux armes, dans un archipel, théâtre de violences post-électorales récurrentes.
"Laissons l'armée nous tuer. Si nous, leaders, sommes tués, notre appel est que ce combat pacifique ne devrait pas s'arrêter jusqu'à ce que les habitants de Zanzibar obtiennent leurs droits."
La plupart des médias internationaux n'ont pas obtenu d'accréditation pour couvrir le scrutin en Tanzanie continentale et plusieurs messageries ou réseaux sociaux tels que WhatsApp et Twitter étaient inaccessibles sur l'ensemble du territoire.
"La Tanzanie de Magufuli a élevé l'art de truquer des élections à un niveau inédit, comme de manigancer des victoires écrasantes pour le parti au pouvoir jusque dans les fiefs de l'opposition", a réagi jeudi matin sur son compte Twitter Murithi Mutiga, chercheur pour l'International Crisis Group (ICG) en Afrique de l'Est.
Candidat du principal parti d'opposition Chadema, Tundu Lissu a qualifié ces scrutins d'"imposture totale".
M. Lissu se pose en rival le plus sérieux du président Magufuli, dont le parti CCM est au pouvoir sans discontinuer depuis l'indépendance.
"Ce qui s'est passé hier n'était pas une élection et nous ne la reconnaissons donc pas", a déclaré M. Lissu jeudi lors d'une conférence de presse retransmise en direct sur internet.
"Nous n'acceptons et ne reconnaissons aucun résultat issu de ce processus" qui est celui d'un "gang qui a décidé de rester au pouvoir coûte que coûte" a-t-il accusé, estimant que "le changement démocratique n'est pas possible en Tanzanie".
Dénonçant "une fraude électorale d'une ampleur sans précédent dans notre pays", l'opposant a déclaré que des observateurs de son parti avaient été empêchés d'entrer dans "des milliers de bureaux de vote" ou en avait été expulsés de force.
Evoquant des résultats "illégitimes", l'avocat de 52 ans a appelé ses supporters à des manifestations "démocratiques et pacifiques" et au soutien de la communauté internationale.
Son avocat, le canadien Robert Amsterdam, a de son côté demandé à l'Union africaine et au Commonwealth, deux organisations dont la Tanzanie est membre, d'enquêter sur "les accusations de fraude électorale, de violences et de violations des droits humains qui ont déligitimé l'élection présidentielle".
80% des voix pour Magufuli
Plus de 29 millions d'électeurs en Tanzanie continentale et 556.000 sur l'archipel semi-autonome de Zanzibar, qui constituent ensemble la République unie de Tanzanie (environ 58 millions d'habitants), ont voté mercredi pour élire leur président et leurs députés.
La Commission électorale de Tanzanie, qui avait indiqué mercredi qu'aucun cas de bourrage d'urnes - comme allégué par l'opposition - ne lui avait été soumis, a commencé à publier à l'aube les résultats des législatives, des chiffres marqués par la perte de sièges symboliques pour l'opposition.
Jeudi matin, les résultats d'une dizaine de circonscriptions législatives ont été publiés. A une seule exception, elles ont toutes été remportées par le CCM, dont certaines jusqu'ici détenues par des figures de l'opposition.
Le président du Chadema et à ce titre chef de l'opposition au Parlement, Freeman Mbowe, perd ainsi son siège de la circonscription de Haï (Nord), qu'il occupait depuis 20 ans.
M. Mbowe avait dès mercredi dénoncé "la violence contre l'opposition" durant le scrutin.
Le populaire chanteur Joseph Mbilinyi, membre du Chadema, qui briguait un troisième mandat de député, échoue face à Tulia Ackson Mwansasu, candidate du CCM.
Seul le Front civique uni (CUF), 2e parti d'opposition à l'Assemblée a remporté jusqu'ici un siège.
S'agissant du scrutin présidentiel, de premiers résultats partiels donnent John Magufuli, 61 ans ce jeudi, en tête avec 80 % des voix dans les 12 circonscriptions (sur 264) dont les résultats sont parvenus à la Commission.
Il est suivi de Lissu dont la meilleure performance dans ces 12 circonscriptions ne dépasse pas les 15 %.
"Laissons l'armée nous tuer"
Sur l'archipel semi-autonome de Zanzibar, où les électeurs choisissaient en outre leurs propres président et députés, l'opposition a perdu plusieurs sièges notamment dans certains de ses bastions, selon les premiers résultats.
Seif Sharif Hamad, son leader, qui concourt pour la présidence locale sous la bannière du parti ACT-Wazalendo, a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse que certains électeurs s'étaient vu remettre "trois, quatre bulletins".
"Nous disons au public : si nous n'obtenons pas nos droits à travers les urnes, alors nous n'avons pas d'autre choix que de réclamer nos droits dans la rue", a-t-il dit, rejetant tout recours aux armes, dans un archipel, théâtre de violences post-électorales récurrentes.
"Laissons l'armée nous tuer. Si nous, leaders, sommes tués, notre appel est que ce combat pacifique ne devrait pas s'arrêter jusqu'à ce que les habitants de Zanzibar obtiennent leurs droits."
La plupart des médias internationaux n'ont pas obtenu d'accréditation pour couvrir le scrutin en Tanzanie continentale et plusieurs messageries ou réseaux sociaux tels que WhatsApp et Twitter étaient inaccessibles sur l'ensemble du territoire.
"La Tanzanie de Magufuli a élevé l'art de truquer des élections à un niveau inédit, comme de manigancer des victoires écrasantes pour le parti au pouvoir jusque dans les fiefs de l'opposition", a réagi jeudi matin sur son compte Twitter Murithi Mutiga, chercheur pour l'International Crisis Group (ICG) en Afrique de l'Est.