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Taivini Teai : “Le plan n’a pas été abandonné”


Tahiti, le 27 septembre 2024 - Cette semaine, Tahiti Infos s’est interrogé sur l’immobilisme qui semble régner depuis mi-2023 autour du projet de plan de transition alimentaire (PTrA) qui devait être présenté à l’assemblée en fin d’année dernière. Selon le ministre de l’Agriculture en charge de l’alimentation, Teavini Teai, ce plan reste à l’ordre du jour. Mais, faute de moyens, il faut fixer les priorités avant de passer à l’action.

Ce vendredi matin, Taivini Teai, ministre de l’Agriculture en charge de l’Alimentation a rencontré les professionnels dans le cadre du congrès du secteur primaire organisé à la foire agricole. En marge de son intervention, il est revenu sur le plan de transition alimentaire (PTrA) et son application. “Le plan n’a pas été abandonné”, assure-t-il. Il rappelle que la Polynésie est passée “des ressources vivrières locales aux produits industriels en peu de temps” et qu’il faut, vu le taux de prévalence du surpoids et de l’obésité, renverser la tendance.
 
Des actions ont déjà été lancées comme l’école en santé ou les kits jardin dans les écoles et mairie. “Il faut maintenant que nous définissions les priorités”. En effet, les moyens manquent et toutes les actions – elles sont 90 – ne pourront pas être lancées en temps voulu. La réflexion est en cours. Ensuite, l’avancement se fera par étapes.
 
Produire plus avant de changer
 
L’objectif du PTrA est de transformer le système alimentaire polynésien sur une période de dix ans, initialement entre 2024 et 2034. “Il faudra donc, en tout premier lieu, produire plus”, insiste le ministre. D’où ses déplacements dans les îles au contact des producteurs, la mise en place du congrès du secteur primaire, la communication faite aux agriculteurs sur les formations et les aides existantes.
 
Revenant sur les chiffres du recensement général agricole, il a conscience du travail qui s’annonce. En effet, entre 2012 et 2023, le Fenua a perdu 22% de ses exploitations, le nombre de travailleurs du secteur est passé de 15 000 à 9 500. “Mais on a beaucoup de jeunes, et aussi de femmes”, souligne-t-il. “Il faut accentuer l’attractivité.”
 
Pour ce faire, il évoque la sécurisation des établissements de formation, les trois lycées (Taravao, Moorea et Nuku Hiva) ainsi que les sept Maisons familiales rurales. “Il reste des disparités de moyens entre les uns et les autres.”
 
Il espère que le PTrA se mettra en place dans le courant de l’année 2025. À condition que tout le monde s’y mette. “Il ne faut pas oublier que c’est un travail interministériel, la santé, l’économie et les finances, l’éducation ou encore la solidarité sont concernés ainsi que tous les services qui sont sous leur tutelle.”
 

Rédigé par Delphine Barrais le Vendredi 27 Septembre 2024 à 15:39 | Lu 1044 fois