TARAVAO, 27 décembre 2018 - A quelques heures de la clôture de l'enquête commodo et incommodo, les élus du conseil municipal de Taiarapu-Est ont rendu jeudi soir un avis défavorable à l'installation du projet d'élevage porcin porté par la SCEA Polycultures.
Après le rendez-vous manqué de samedi 22 décembre, faute de quorum, les élus de Taiarapu-Est se sont réunis jeudi à 16 heures pour un conseil municipal très attendu. À l'ordre du jour : l'avis de la représentation démocratique au sujet du projet d'implantation, sur le plateau de Taravao, de l’élevage porcin de taille industrielle porté par la SCEA Polycultures. Un projet de première classe dans la nomenclature des Installation classées pour la protection de l'environnement (ICPE), et contre lequel est mobilisé le collectif citoyen Non à la porcherie industrielle à Taravao, depuis plusieurs mois, comme on peut le lire ici et là.
Une délibération valant avis de la municipalité de Taiarapu-Est était soumise à l'examen des élus, jeudi. Au total 29 des 33 conseillers municipaux étaient présents ou représentés. Le conseil municipal s'est prononcé défavorablement au projet par 24 voix. Un élu s'est abstenu et quatre élus ont voté favorablement. Le scrutin s'est tenu à bulletins secrets. Anthony Jamet a déclaré en préambule que sa "posture personnelle" serait de rendre un avis défavorable au projet. "Du cinéma", pour l'élu de l'opposition Pierrot Metua, qui voit là une posture démagogique du maire de Taiarapu-Est en vue de "sauver sa peau aux municipales de 2020".
Un vote qu'Anthony Jamet justifiait pourtant en ces termes, à l’issue de la réunion de jeudi : "Nous sommes pour le développement, mais pas à n’importe quel prix. L’idée derrière tout ça est de privilégier un développement en harmonie avec la nature et la population". Pour Anthony Jamet, le Presqu'île peut "servir de base pour le développement du pays, mais il faut continuer à discuter, faire des propositions et que la population soit associée à cette réflexion".
Dans le cadre de la procédure d'instruction à laquelle sont soumis les projets d'installations classées ICPE, une enquête commodo et incommodo ouverte en octobre dernier sur les communes de Taiarapu-Est et Ouest doit s'achever vendredi 28 décembre. La délibération adoptée jeudi et valant avis défavorable de Taiarapu-Est sera versée aux avis recueillis depuis 45 jours par le commissaire enquêteur sur ce secteur. La commune de Taiarapu-Ouest s'est prononcée défavorablement à ce projet d'élevage industriel de porcs, dès juillet dernier.
La cinquantaine d'opposants au projet présents jeudi après-midi à la mairie de Taiarapu-Est, pour suivre ce conseil municipal, a crié sa satisfaction à l’issue. "C’est une bataille de gagnée, mais pas encore la guerre, a relativisé Martine Landé, présidente du collectif Non à la porcherie industrielle à Taravao. On est très contents. Cela veut dire que les élus nous soutiennent. Ils soutiennent aussi l’idée que cette porcherie n’a rien à faire sur le plateau."
"Aujourd’hui, nous avons tranché, rappelle cependant le maire de Taiarapu-Est. Mais je le répète : ce n’est qu’un avis. La décision finale relève du Pays." Le dernier mot reviendra en effet à la Commission des installations classées (CIC) que doit dorénavant saisir la Direction de l'environnement pour autoriser ou pas l'installation de cet élevage porcin industriel. C'est vers elle que se tournent dorénavant tous les protagonistes de ce dossier polémique. Son arbitrage pourrait être rendu dans le courant du premier semestre de 2019. "Nous allons maintenant nous manifester à Papeete, annonce Martine Landé. Nous allons d’abord demander des rendez-vous auprès des différents ministres, si ce n’est déjà fait et puis à la fin auprès de Monsieur Fritch. Notre but est d’essayer de convaincre tout le monde que c’est vraiment un mauvais projet pour ce pays. J’invite tout le monde à consulter notre argumentaire de 54 pages. Il faut le lire."
Pour rappel, la société Polycultures projette d'installer un élevage porcin d'une capacité de 1844 animaux, sur le plateau de Taravao. L'activité pourrait produire 170 tonnes de viande de porc par an, soit 19 % de la demande locale, sur la base de 2000 carcasses. Les opposants pointent surtout le sort des 2500 à 3000 tonnes de lisier qui seront également produites chaque année et l'impact dramatique que ces excréments auront sur l'environnement.
La Chambre d'agriculture, favorable à l'installation de cet élevage porcin, rappelle cependant que la production locale de viande de porc ne contente que moins de 30 % de la demande et qu'un "nouvel élevage, à la pointe des exigences sanitaires européennes, permettra de tirer vers le haut la filière, tant en quantité qu'en qualité", au bénéfice du consommateur polynésien. La Polynésie française consomme autour de 2500 t de viande de porc par an et n'en produit localement pour l'instant que 800 tonnes.
Après le rendez-vous manqué de samedi 22 décembre, faute de quorum, les élus de Taiarapu-Est se sont réunis jeudi à 16 heures pour un conseil municipal très attendu. À l'ordre du jour : l'avis de la représentation démocratique au sujet du projet d'implantation, sur le plateau de Taravao, de l’élevage porcin de taille industrielle porté par la SCEA Polycultures. Un projet de première classe dans la nomenclature des Installation classées pour la protection de l'environnement (ICPE), et contre lequel est mobilisé le collectif citoyen Non à la porcherie industrielle à Taravao, depuis plusieurs mois, comme on peut le lire ici et là.
Une délibération valant avis de la municipalité de Taiarapu-Est était soumise à l'examen des élus, jeudi. Au total 29 des 33 conseillers municipaux étaient présents ou représentés. Le conseil municipal s'est prononcé défavorablement au projet par 24 voix. Un élu s'est abstenu et quatre élus ont voté favorablement. Le scrutin s'est tenu à bulletins secrets. Anthony Jamet a déclaré en préambule que sa "posture personnelle" serait de rendre un avis défavorable au projet. "Du cinéma", pour l'élu de l'opposition Pierrot Metua, qui voit là une posture démagogique du maire de Taiarapu-Est en vue de "sauver sa peau aux municipales de 2020".
Un vote qu'Anthony Jamet justifiait pourtant en ces termes, à l’issue de la réunion de jeudi : "Nous sommes pour le développement, mais pas à n’importe quel prix. L’idée derrière tout ça est de privilégier un développement en harmonie avec la nature et la population". Pour Anthony Jamet, le Presqu'île peut "servir de base pour le développement du pays, mais il faut continuer à discuter, faire des propositions et que la population soit associée à cette réflexion".
Dans le cadre de la procédure d'instruction à laquelle sont soumis les projets d'installations classées ICPE, une enquête commodo et incommodo ouverte en octobre dernier sur les communes de Taiarapu-Est et Ouest doit s'achever vendredi 28 décembre. La délibération adoptée jeudi et valant avis défavorable de Taiarapu-Est sera versée aux avis recueillis depuis 45 jours par le commissaire enquêteur sur ce secteur. La commune de Taiarapu-Ouest s'est prononcée défavorablement à ce projet d'élevage industriel de porcs, dès juillet dernier.
La cinquantaine d'opposants au projet présents jeudi après-midi à la mairie de Taiarapu-Est, pour suivre ce conseil municipal, a crié sa satisfaction à l’issue. "C’est une bataille de gagnée, mais pas encore la guerre, a relativisé Martine Landé, présidente du collectif Non à la porcherie industrielle à Taravao. On est très contents. Cela veut dire que les élus nous soutiennent. Ils soutiennent aussi l’idée que cette porcherie n’a rien à faire sur le plateau."
"Aujourd’hui, nous avons tranché, rappelle cependant le maire de Taiarapu-Est. Mais je le répète : ce n’est qu’un avis. La décision finale relève du Pays." Le dernier mot reviendra en effet à la Commission des installations classées (CIC) que doit dorénavant saisir la Direction de l'environnement pour autoriser ou pas l'installation de cet élevage porcin industriel. C'est vers elle que se tournent dorénavant tous les protagonistes de ce dossier polémique. Son arbitrage pourrait être rendu dans le courant du premier semestre de 2019. "Nous allons maintenant nous manifester à Papeete, annonce Martine Landé. Nous allons d’abord demander des rendez-vous auprès des différents ministres, si ce n’est déjà fait et puis à la fin auprès de Monsieur Fritch. Notre but est d’essayer de convaincre tout le monde que c’est vraiment un mauvais projet pour ce pays. J’invite tout le monde à consulter notre argumentaire de 54 pages. Il faut le lire."
Pour rappel, la société Polycultures projette d'installer un élevage porcin d'une capacité de 1844 animaux, sur le plateau de Taravao. L'activité pourrait produire 170 tonnes de viande de porc par an, soit 19 % de la demande locale, sur la base de 2000 carcasses. Les opposants pointent surtout le sort des 2500 à 3000 tonnes de lisier qui seront également produites chaque année et l'impact dramatique que ces excréments auront sur l'environnement.
La Chambre d'agriculture, favorable à l'installation de cet élevage porcin, rappelle cependant que la production locale de viande de porc ne contente que moins de 30 % de la demande et qu'un "nouvel élevage, à la pointe des exigences sanitaires européennes, permettra de tirer vers le haut la filière, tant en quantité qu'en qualité", au bénéfice du consommateur polynésien. La Polynésie française consomme autour de 2500 t de viande de porc par an et n'en produit localement pour l'instant que 800 tonnes.