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Tahiti fashion week 2023 : Quand le savoir-faire local inspire les plus grands


Tahiti, le 7 juin 2023 - De la tête aux pieds. Guest star de cette 9e édition de la Tahiti Fashion Week, le célèbre modiste et chapelier Elvis Pompilio vient en Polynésie pour la seconde fois. Il a participé au tout premier salon “Taupo'o” du chapeau et des accessoires, en novembre dernier, et a été fasciné par le savoir-faire local. Ce Belge d'origine italienne a naturellement répondu présent à l'invitation du non moins célèbre Alberto V qui chapeaute cet événement incontournable de la mode et de la création en Polynésie, en partenariat avec l'agence de mannequins Brave Models.
 
Coiffé d'un chapeau – évidemment ! – tout en couleurs et accompagné de son associé Jean-Paul Masse, Elvis Pompilio est ravi de revenir en Polynésie. “Je suis venu l'année dernière pour le salon du chapeau et des accessoires et j'avais fait un défilé de chapeaux. Nous avons pu échanger nos savoir-faire, nos techniques avec les créateurs locaux et j'ai particulièrement été impressionné par le fait qu'ils font tout de A à Z : de la fibre jusqu'à la création finale. C'est rare car en général, on achète la matière première et ensuite, on laisse parler notre esprit créatif”, raconte-t-il. Il s'est d'ailleurs inspiré de ces échanges pour élaborer les chapeaux mais aussi les tenues qui s'y associent qu'il présentera vendredi soir à l'Intercontinental Resort & Spa de Faa'a pour la très attendue soirée Poerava. Une soirée où les jeunes Polynésiennes qui participent au concours de mannequins de l'agence Brave Models feront vivre les modèles de tous les créateurs locaux et internationaux.

De Milan à Tahiti...

C'est sa troisième participation mais cela fait déjà 9 ans qu'il travaille avec Alberto V. Italien lui aussi, Giorgio Barbieri de l'agence Brave Models située à Milan – qui a repris le flambeau après Marilyn Agency –, est d'ores et déjà persuadé de trouver la perle rare à Tahiti. En seulement trois ans, une dizaine de jeunes filles d'origine polynésienne ont ainsi pu devenir mannequins à l'international et cette année ne fera pas exception à la règle. Membre du jury, Giorgio est impatient de rencontrer celles qui feront peut-être bientôt partie de son agence.

Un autre italien est aussi du voyage : Luca Trelancia vient également de Milan et est photographe professionnel. Il fait essentiellement des portraits de modèles. C'est son baptême du feu à Tahiti, et au-delà de l'effet “waouh” que lui procure la vision des paysages et des lagons du fenua, la lumière est telle ici qu'il n'a presque pas besoin de retravailler ses photos explique-t-il. Mais il veut aussi connaître un peu mieux la Polynésie et les Polynésiens dans le peu de temps qui lui est imparti puisqu'il ne reste que quelques jours, et nous a confié qu'il irait au marché de Papeete pour se confronter à la “real life”, comme il dit. Nul doute qu'il sera séduit et qu'il saura faire rayonner la Polynésie à travers ses clichés.

Marilyn Gauthier, figure incontournable de la mode

Marlilyn Gauthier est elle aussi une invitée spéciale. Et pour cause puisque bien qu'elle ait passé la main à Brave Models, c'est avec la fondatrice de Marilyn Agency que l'aventure polynésienne a commencé. D'abord uniquement via ses concours de mannequins pour dénicher les beautés polynésiennes qui pourront fouler les podiums internationaux. Et ensuite, avec la Tahiti Fashion week qui est un véritable tremplin pour les créateurs locaux qui disposent là d'une vitrine exceptionnelle pour se faire connaître ici et ailleurs. S'inspirer de la culture locale, du savoir-faire traditionnel, jouer avec les différentes matières naturelles, et marier tous ces éléments pour en faire des créations originales et modernes, c'est ça la Tahiti Fashion Week.

Si elle a revendu son agence, Marilyn Gauthier est toujours très active dans le domaine de la mode (elle a même lancé sa ligne de vêtements). Ne lui parlez pas de retraite, l'idée de ne rien faire lui fait horreur. C'est donc tout naturellement qu'elle participe à cette 9e édition et qu'elle n'hésite pas à donner son avis et ses impressions. Elle sait reconnaître, en un coup d'œil, celles qui auront la chance d'être sélectionnées. Comme elle l'explique, la photogénie ne s'explique pas. Le sens de la mode non plus. D'ailleurs, pour un œil non averti, un mannequin que l'on croise dans la rue peut avoir un physique tout à fait banal...ou presque. Mais ce physique “ordinaire” sort de sa chrysalide et devient papillon devant un objectif. C'est tout un art : savoir, grâce à un regard, une attitude, une façon de marcher, d'évoluer, que ce sera cette jeune fille et pas cette autre. Et ici, le vivier est important.

Mannequinat : la revanche des brunes

La blonde au visage diaphane ne fait plus recette.  Non seulement “les brunes ne comptent pas pour des prunes”, mais elles sont même de plus en plus demandées par les agences de mannequins, surtout si elles ont la peau mate. Et ça n'a pas toujours été le cas, loin de là. Car s'il était rare de trouver des mannequins de couleur dans les magazines il y a quelques années, la tendance s'est inversée et c'est tant mieux pour nos beautés polynésiennes. “Le côté ethnique est très à la mode maintenant. Chaque année, les filles sont absolument superbes ici. Mais c'est encore mieux qu'avant pour elles justement grâce à cette mode”, confie Marilyn qui est ravie de cette évolution des standards de beauté. Peaux colorées, physiques atypiques, des beautés nouvelles et différentes sont mises en lumière dans le monde de la mode, et c'est tant mieux.

Tahiti Infos et votre magazine Hine, partenaires de la Tahiti Fashion Week suivront de près cet événement dont la dernière et très attendue soirée Poerava se déroulera ce vendredi, à partir de 18 heures à l'Intercontinental Tahiti avec le défilé des créateurs locaux et internationaux, et l'élection des trois grandes gagnantes du concours de mannequins.
 
Stéphanie Delorme

Rédigé par Stéphanie Delorme le Mercredi 7 Juin 2023 à 17:14 | Lu 972 fois