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Tahiti combat la Nouvelle-Zélande sur le tatami


Première victoire néozélandaise en “gi”.  Crédit : TL
Première victoire néozélandaise en “gi”. Crédit : TL
Tahiti, le 23 juin 2024 - C'était le main event du Tāvana Mā’ohi Cup, compétition de grappling et de jujitsu brésilien organisée par Tahiti Xtrem Arts à la salle omnisport de Mahina ce samedi soir : cinq Tahitiens, cinq Néo-Zélandais, dix combats et une seule équipe gagnante. Si la Nouvelle-Zélande s'impose finalement, les artistes martiaux du Fenua ont montré un niveau de haute volée.

Après une journée entière de confrontation à la salle omnisport de Mahina, place au plat de résistance : le main event de la compétition du Tāvana Mā’ohi Cup, dans lequel cinq représentants du Fenua vont affronter cinq de leurs homologues néo-zélandais. Une compétition par équipe, où chaque combattant va se battre deux fois contre son adversaire, une fois en “no gi”, c’est-à-dire en grappling, sans kimono, et une fois en “gi”, soit en jujitsu brésilien et avec kimono. Dix combats, dans lesquels les ‘aito vont démontrer toute leur technique, dans les amenées au sol, la lutte au sol et les soumissions. Pour Bernard Di Rollo, coach du Venus Dojo et organisateur de nombreux événements en faveur des arts martiaux, c'est là tout l'intérêt de ce genre de soirées qu'il met sur pied pour la première fois. “Il ne faut pas seulement gagner son combat, il faut que toute l'équipe s'y mette pour décrocher la victoire. Et ce soir, c'est un peu un coup de poker. Je connais bien le niveau d'ici, je connais bien là où s'entraînent les Néo-Zélandais, mais je ne connaissais pas du tout le niveau des gars qui ont combattu ce soir. Et franchement, même s'il y a eu six matchs gagnés pour la Nouvelle-Zélande et quatre pour Tahiti, le niveau était assez serré.
 
C'est sûr, ça a crié dans cette salle omnisport ce samedi soir. “Fais réagir, les jambes ! Les jambes !”, scande le côté tahitien. “Keep the pressure !”, rétorque le côté néo-zélandais, pourtant en infériorité numérique. Le tatami chauffe, les corps s'emmêlent, cherchent la faille… C'est peut-être dur à concevoir de l'œil d'un non-initié, mais que ce soit en gi ou en no gi, donc en grappling ou en jjb, les luttes sont extrêmement techniques. Ça va très vite, donnant l'impression que les athlètes roulent sur eux-mêmes, à l'image d'une rixe entre deux boas. Pourtant, c'est un sport de précision : chaque mouvement est millimétré, chaque prise sur le corps de l'autre va permettre de progresser dans le combat et de développer une stratégie, pour marquer des points puis pour soumettre son adversaire, le but ultime. Cela va sans dire, mais ces deux arts martiaux, au final très similaires, sont d'une efficacité redoutable dans un combat. La preuve : ils sont devenus des disciplines à absolument maîtriser dans le haut niveau du MMA, sans quoi la victoire n'est pas garantie et cela même en étant un As dans un sport de frappe (comme la boxe, le kickboxing, etc.).
 

Les ‘aito et leurs médailles.  Crédit : TL
Les ‘aito et leurs médailles. Crédit : TL
5 vs 5

Aux alentours de 18 heures, les athlètes se présentent sous leur bannière et entament les combats. Le “no gi” d'abord : cinq combats en grappling. Les cinq combattants tahitiens (dans l'ordre des combats : Tamatoa Temauri, Jeremy Ringeard, Hainanui Paoaafaite, Tumaui Nordman et Kaua’i Coquil) rencontrent tour à tour les cinq Néo-Zélandais (Ryan Edgley, Eugene Le Lièvre, AnutSara Saxton, Steven Booth et James McFelin). Les combats sont rudes, techniques, et à l'issue des rencontres, les équipes sont en situation d'égalité parfaite (deux matchs gagnés pour chaque team et un nul). Enfin, presque parfaite, car les ‘aito de Tahiti ont marqué plus de points durant leurs combats, si l'égalité perdure ils l'emporteront.
 
Vient le jujitsu, en “gi”. Et là, les Kiwis l'ont mauvaise. Ils veulent remonter. Les combats sont tout aussi techniques, mais les stratégies changent, car les prises ne sont pas les mêmes sur un corps humain et sur un kimono. Tahiti commence fort et son premier combattant frôle la soumission, l'équipe du Fenua prend officiellement la tête. Mais au troisième combat, la combattante néo-zélandaise fait reprendre la tête aux Néo-Zélandais, et malgré la victoire tahitienne du dernier combat de la soirée, c'est finalement la team de Nouvelle-Zélande qui s'impose au nombre de victoires : six combats gagnés contre quatre en faveur de Tahiti.

 

Le système de comptage

Les combats en grappling. Crédit : TL
Les combats en grappling. Crédit : TL
C'est un système de points assez particulier”, explique Bernard Di Rollo. “L'idée était de composer une équipe et de trouver une solution qui soit équitable. Au final, c'est tout simple : on attribue deux points pour l'équipe qui gagne, aucun point pour l'équipe qui perd et un point pour chaque équipe en cas de match nul. Et en cas de nul parfait à la fin des combats, les points marqués lors des combats seront pris en compte et l'équipe qui en aura marqué le plus en combat remporterait la compétition. C'était le cas de Tahiti à la mi-temps, il y avait égalité parfaite au nombre de victoires, mais Tahiti était en tête au nombre de points en combat.

Rédigé par Tom Larcher le Dimanche 23 Juin 2024 à 19:40 | Lu 1349 fois