Raihau Chin et Anne Caroline Graffe
Raihau Chin a 20 ans, il est nourri et logé en France à l’Insep (l’institut national du sport), où il pratique le taekwondo de haut niveau. Raihau a été champion du monde universitaire, vice-champion d’Europe et double médaillé d'or aux Jeux du Pacifique en 2011. On le voit sur la photo avec la championne olympique Anne-Caroline Graffe. Anne Caroline a déclaré par ailleurs à plusieurs reprises n’avoir eu aucune aide de la part des pouvoirs publics polynésiens lors du long chemin qui l’a menée à sa médaille d’argent olympique.
Le 18 septembre dernier, un article concernant Raihau a été publié sur le site internet ‘Pure People’ dont voici quelques extraits :
« C'est un des plus grands espoirs du sport français. Une petite merveille qui brille déjà sur la scène internationale. Problème, Raihau Chin pratique le taekwondo, un sport peu médiatique qui lui rapporte peu. Résultat, le jeune homme de 20 ans se verrait bien bosser dans un fast food pour boucler les fins de mois... »
« Et pour le jeune Tahitien, la vie n'est pas rose "loin de sa famille, de ses racines tahitiennes", lui qui vit à l'Insep qui débourse chaque année 10 000 euros pour le loger et le nourrir depuis 4 ans maintenant : "Avec ma bourse du comité olympique et les primes à la performance de mon club, je gagne entre 3 000 et 5 000 euros par an. Les restos et le cinéma, j'en profite rarement." Seule petite folie, un plan épargne logement sur lequel il verse chaque mois 30 euros. »
« Le reste ? Une galère pour le champion : "Pour ce qui est de la retraite, j'aimerais mettre un peu d'argent de côté, mais je ne peux pas, car j'ai aussi la fac à payer et des problèmes avec mes remboursements de sécurité sociale." Conséquence, Raihau Chin songe à "travailler chez McDo les week-ends". Dans L'Équipe, il confie que ses parents, elle secrétaire et lui agent de maintenance, se sacrifient pour lui offrir ses billets retour. "C'est dur de savoir qu'ils sont obligés de faire des petits boulots supplémentaires pour me faire ces cadeaux, ajoute-t-il. Je ne demande pas la lune, mais si je pouvais toucher 800 euros par mois, je serais déjà heureux."
« C'est un des plus grands espoirs du sport français. Une petite merveille qui brille déjà sur la scène internationale. Problème, Raihau Chin pratique le taekwondo, un sport peu médiatique qui lui rapporte peu. Résultat, le jeune homme de 20 ans se verrait bien bosser dans un fast food pour boucler les fins de mois... »
« Et pour le jeune Tahitien, la vie n'est pas rose "loin de sa famille, de ses racines tahitiennes", lui qui vit à l'Insep qui débourse chaque année 10 000 euros pour le loger et le nourrir depuis 4 ans maintenant : "Avec ma bourse du comité olympique et les primes à la performance de mon club, je gagne entre 3 000 et 5 000 euros par an. Les restos et le cinéma, j'en profite rarement." Seule petite folie, un plan épargne logement sur lequel il verse chaque mois 30 euros. »
« Le reste ? Une galère pour le champion : "Pour ce qui est de la retraite, j'aimerais mettre un peu d'argent de côté, mais je ne peux pas, car j'ai aussi la fac à payer et des problèmes avec mes remboursements de sécurité sociale." Conséquence, Raihau Chin songe à "travailler chez McDo les week-ends". Dans L'Équipe, il confie que ses parents, elle secrétaire et lui agent de maintenance, se sacrifient pour lui offrir ses billets retour. "C'est dur de savoir qu'ils sont obligés de faire des petits boulots supplémentaires pour me faire ces cadeaux, ajoute-t-il. Je ne demande pas la lune, mais si je pouvais toucher 800 euros par mois, je serais déjà heureux."
Un commentaire cinglant en bas d’article met en cause directement la fédération tahitienne de taekwondo. Nous avons voulu en savoir plus. Ramon Gatien, le président de la fédération tahitienne de taekwondo a bien voulu nous accorder une interview :
Quelle est votre réaction suite à l’article de Raihau ?
« Je n’ai pas lu l’article. Ce que je peux dire c’est que le président de la fédération française de taekwondo était là récemment. Avant, il n’y a avait pas de problème, les athlètes pouvaient avoir une double appartenance mais les athlètes comme Raihau Chin ont dénoncé notre convention et créé une ligue indépendante. De ce fait, ils ne sont plus licenciés chez nous. Ce n’est pas moi qui ai inventé les lois, il y a des textes à l’assemblée de Polynésie. Il faut être licencié chez nous pour faire une demande de subvention.»
Si c’était le cas, il pourrait être aidé ?
« Si un sportif est licencié en Polynésie une demande de subvention peut être faite mais ce n’est pas avec notre subvention annuelle que nous pourrions aider les sportifs dans son cas. D’ailleurs les déplacements de nos délégations à l’étranger se font en grande partie grâce aux parents. J’en ai parlé avec les parents de Raihau pour qu’il ait cette double licence mais au final c’est mieux pour lui qu’il reste avec la France, au moins il a quelque chose, il touche sa bourse avec l’Insep.»
On ne pourrait pas faire mieux par rapport à ce problème d’accompagnement des sportifs, au taekwondo comme dans le surf, le jiu jitsu ou autre ?
« J’en parlais avec le dernier ministre des sports prenant l’exemple du taekwondo que je connais : avec les jeunes, les minimes, benjamins et cadets on était très forts, on battait même les français mais nous, on a pas les mêmes moyens, on a pas l’insep. Pour arriver à quelque chose il faut à l’athlète 25 heures d’entraînement par semaine. (…) Il n’y a pas beaucoup de sports où l’on peut titiller l’élite mondiale, je n’en vois que 3 ou 4, je parle de sports olympiques. Mais si un jour on voulait monter un genre de ‘Creps’, je pense qu’en Polynésie on aurait de quoi faire, on a un immense vivier de champions dans tous les sports. C’est un choix politique. Je ne suis qu’un simple petit président de fédération. Ce sont les politiques qui ont les moyens. » SB
Quelle est votre réaction suite à l’article de Raihau ?
« Je n’ai pas lu l’article. Ce que je peux dire c’est que le président de la fédération française de taekwondo était là récemment. Avant, il n’y a avait pas de problème, les athlètes pouvaient avoir une double appartenance mais les athlètes comme Raihau Chin ont dénoncé notre convention et créé une ligue indépendante. De ce fait, ils ne sont plus licenciés chez nous. Ce n’est pas moi qui ai inventé les lois, il y a des textes à l’assemblée de Polynésie. Il faut être licencié chez nous pour faire une demande de subvention.»
Si c’était le cas, il pourrait être aidé ?
« Si un sportif est licencié en Polynésie une demande de subvention peut être faite mais ce n’est pas avec notre subvention annuelle que nous pourrions aider les sportifs dans son cas. D’ailleurs les déplacements de nos délégations à l’étranger se font en grande partie grâce aux parents. J’en ai parlé avec les parents de Raihau pour qu’il ait cette double licence mais au final c’est mieux pour lui qu’il reste avec la France, au moins il a quelque chose, il touche sa bourse avec l’Insep.»
On ne pourrait pas faire mieux par rapport à ce problème d’accompagnement des sportifs, au taekwondo comme dans le surf, le jiu jitsu ou autre ?
« J’en parlais avec le dernier ministre des sports prenant l’exemple du taekwondo que je connais : avec les jeunes, les minimes, benjamins et cadets on était très forts, on battait même les français mais nous, on a pas les mêmes moyens, on a pas l’insep. Pour arriver à quelque chose il faut à l’athlète 25 heures d’entraînement par semaine. (…) Il n’y a pas beaucoup de sports où l’on peut titiller l’élite mondiale, je n’en vois que 3 ou 4, je parle de sports olympiques. Mais si un jour on voulait monter un genre de ‘Creps’, je pense qu’en Polynésie on aurait de quoi faire, on a un immense vivier de champions dans tous les sports. C’est un choix politique. Je ne suis qu’un simple petit président de fédération. Ce sont les politiques qui ont les moyens. » SB