Paris, France | AFP | jeudi 14/12/2017 - Depuis le début des années 70, elles faisaient partie du paysage urbain mais, dépassées par la révolution mobile, délaissées, elles vont rejoindre les musées: les dernières cabines téléphoniques sont sur le point de disparaître des rues de France.
Pour les moins de 20 ans, elles ne sont que les fossiles d'une préhistoire numérique qu'ils remarquent à peine, mais pour la majorité de la population, elles ont été pendant très longtemps un outil indispensable de la vie quotidienne.
Emportées par le téléphone mobile, elles se retrouvent désormais reléguées au statut de glorieux avatar de l'histoire des télécoms.
"En 2016, le trafic des cabines téléphoniques représentait moins de 0,7% de celui constaté en 2000. Une très grande majorité de cabines n'avait plus aucun trafic", relève-t-on au ministère de la Cohésion du territoire.
Un abandon réel puisque le temps moyen d'utilisation était en 2016 de moins d'une minute par cabine et par jour, contre plus d'une heure en 1998, selon les données d'Orange et de l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep).
Conséquence, pour l'opérateur historique le maintien des cabines représente une perte de 10 millions d'euros par an. Elles généraient encore un chiffre d'affaires de 516 millions d'euros en 2000.
Le déclin est amorcé de longue date: depuis 1997, le nombre de cabines sur la voie publique a baissé régulièrement, passant de 300.000 cette année-là à moins de 15.000 vingt ans plus tard.
La loi Macron a permis à l'opérateur d'accélérer le rythme, en abrogeant, en 2015, l'obligation de service universel de publiphonie.
"Début décembre, il en restait encore environ 3.000 sur tout le territoire, il en restera un peu plus de 1.000 au 1er janvier 2018, principalement du fait des retards de dé-raccordement électrique", précise l'opérateur.
Le chiffre descendra à 350, uniquement présentes dans les zones blanches, le temps que le réseau mobile vienne y prendre le relais.
Un nombre jugé insuffisant, tant par les associations de consommateurs que celles d'élus locaux.
"Nous ne demandons pas nécessairement le maintien des cabines mais le maintien du service", explique Nadia Ziane, responsable du pôle consommation pour l'association Familles Rurales, "Nous reconnaissons que maintenir les cabines coûterait trop cher à entretenir compte tenu de leur usage".
"Il n'y a pas d'opposition de principe mais cela ne doit pas être le cas quand il n'y a pas une couverture effective du village", renchérit Cédric Szabo, directeur de l'association des maires ruraux de France. Pour certains, "la fin de la cabine téléphonique peut être vue comme la matérialisation d'un abandon", dit-il.
Aucun démontage n'est réalisé sans dialogue avec les collectivités, selon Orange.
Ils "sont réalisés en concertation étroite avec les acteurs locaux, la très grande majorité d'entre eux accueille d'ailleurs cette évolution positivement et en comprennent le sens", précise l'opérateur.
Le gouvernement rappelle qu'Orange, qui vient d'être désigné opérateur en charge du service universel pour les trois prochaines années, a vu ses obligations renforcées notamment dans le délai de réparation des pannes de réseau.
Les maisons de service au public, créées en 2015, doivent également prendre le relais, en mettant à disposition des téléphones publics mais leur fonctionnement n'offre pas une alternative satisfaisante, estime Familles Rurales.
"On ne compte qu'environ 2.000 maisons de service à l'heure actuelle sur tout le territoire, et elles n'offrent bien souvent que des heures d'ouvertures très limitées, il n'est pas possible d'appeler quand on veut", regrette Mme Ziane.
Si elles ne serviront plus à communiquer, certaines cabines auront cependant d'autres usages.
Les communes ont en effet la possibilité, si elles le souhaitent, de conserver l'habitacle "dans le cadre d'un projet culturel ou artistiques", précise Orange, "nous faisons alors don de l'habitacle à la mairie, qui en devient propriétaire".
"Dans certaines communes, la cabine est un marqueur, un point identitaire qui permettait aux habitants de communiquer avec le monde. Il y a parfois volonté de la conserver, pour en faire une boîte à lire par exemple", confirme Cédric Szabo.
Pour les moins de 20 ans, elles ne sont que les fossiles d'une préhistoire numérique qu'ils remarquent à peine, mais pour la majorité de la population, elles ont été pendant très longtemps un outil indispensable de la vie quotidienne.
Emportées par le téléphone mobile, elles se retrouvent désormais reléguées au statut de glorieux avatar de l'histoire des télécoms.
"En 2016, le trafic des cabines téléphoniques représentait moins de 0,7% de celui constaté en 2000. Une très grande majorité de cabines n'avait plus aucun trafic", relève-t-on au ministère de la Cohésion du territoire.
Un abandon réel puisque le temps moyen d'utilisation était en 2016 de moins d'une minute par cabine et par jour, contre plus d'une heure en 1998, selon les données d'Orange et de l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep).
Conséquence, pour l'opérateur historique le maintien des cabines représente une perte de 10 millions d'euros par an. Elles généraient encore un chiffre d'affaires de 516 millions d'euros en 2000.
Le déclin est amorcé de longue date: depuis 1997, le nombre de cabines sur la voie publique a baissé régulièrement, passant de 300.000 cette année-là à moins de 15.000 vingt ans plus tard.
La loi Macron a permis à l'opérateur d'accélérer le rythme, en abrogeant, en 2015, l'obligation de service universel de publiphonie.
"Début décembre, il en restait encore environ 3.000 sur tout le territoire, il en restera un peu plus de 1.000 au 1er janvier 2018, principalement du fait des retards de dé-raccordement électrique", précise l'opérateur.
Le chiffre descendra à 350, uniquement présentes dans les zones blanches, le temps que le réseau mobile vienne y prendre le relais.
- Alternatives jugées insuffisantes -
Un nombre jugé insuffisant, tant par les associations de consommateurs que celles d'élus locaux.
"Nous ne demandons pas nécessairement le maintien des cabines mais le maintien du service", explique Nadia Ziane, responsable du pôle consommation pour l'association Familles Rurales, "Nous reconnaissons que maintenir les cabines coûterait trop cher à entretenir compte tenu de leur usage".
"Il n'y a pas d'opposition de principe mais cela ne doit pas être le cas quand il n'y a pas une couverture effective du village", renchérit Cédric Szabo, directeur de l'association des maires ruraux de France. Pour certains, "la fin de la cabine téléphonique peut être vue comme la matérialisation d'un abandon", dit-il.
Aucun démontage n'est réalisé sans dialogue avec les collectivités, selon Orange.
Ils "sont réalisés en concertation étroite avec les acteurs locaux, la très grande majorité d'entre eux accueille d'ailleurs cette évolution positivement et en comprennent le sens", précise l'opérateur.
Le gouvernement rappelle qu'Orange, qui vient d'être désigné opérateur en charge du service universel pour les trois prochaines années, a vu ses obligations renforcées notamment dans le délai de réparation des pannes de réseau.
Les maisons de service au public, créées en 2015, doivent également prendre le relais, en mettant à disposition des téléphones publics mais leur fonctionnement n'offre pas une alternative satisfaisante, estime Familles Rurales.
"On ne compte qu'environ 2.000 maisons de service à l'heure actuelle sur tout le territoire, et elles n'offrent bien souvent que des heures d'ouvertures très limitées, il n'est pas possible d'appeler quand on veut", regrette Mme Ziane.
Si elles ne serviront plus à communiquer, certaines cabines auront cependant d'autres usages.
Les communes ont en effet la possibilité, si elles le souhaitent, de conserver l'habitacle "dans le cadre d'un projet culturel ou artistiques", précise Orange, "nous faisons alors don de l'habitacle à la mairie, qui en devient propriétaire".
"Dans certaines communes, la cabine est un marqueur, un point identitaire qui permettait aux habitants de communiquer avec le monde. Il y a parfois volonté de la conserver, pour en faire une boîte à lire par exemple", confirme Cédric Szabo.