Stockholm, Suède | AFP | mercredi 24/11/2021 - Moins de huit heures après son élection par le Parlement, la nouvelle Première ministre suédoise Magdalena Andersson a été contrainte de démissionner mercredi après une journée cauchemar marquée par la défaite de son budget et le départ de ses alliés écologistes du gouvernement.
"Il y a une pratique constitutionnelle voulant qu'un gouvernement de coalition démissionne lorsqu'un parti le quitte. Je ne veux pas diriger un gouvernement dont la légitimité est remise en cause", a déclaré la dirigeante social-démocrate lors d'une conférence de presse.
Au soir de ce règne avorté, Mme Andersson a dit espérer être réélue à son poste lors d'un vote ultérieur, avec un gouvernement cette fois 100% social-démocrate.
Elue l'espace de quelques heures première femme à ce poste après plusieurs jours de négociations déjà délicates, elle a été la victime d'un douloureux jeu de domino politique.
Mardi soir, cette économiste de 54 ans, jusqu'ici ministre des Finances de son prédécesseur Stefan Löfven, s'était assurée in extremis les soutiens nécessaires pour arriver au pouvoir, grâce à un accord de la dernière heure avec le parti de Gauche pour augmenter les petites retraites.
Mais un autre parti clé, le parti du Centre, mécontent des concessions faites à l'aile gauche, lui a retiré son soutien pour le budget, sans pour autant bloquer son accession au pouvoir.
Conséquence: le même Parlement qui l'avait élue dans la matinée a mis son budget en minorité dans l'après-midi, et adopté celui de l'opposition de droite, préparé pour la première fois avec l'extrême-droite des Démocrates de Suède (SD).
"Magda" Andersson avait dit pouvoir s'en accomoder. Mais pour son allié écologiste, seul autre parti de la coalition gouvernementale minoritaire, il était inacceptable de gouverner avec une loi de finances portant le sceau de l'extrême-droite.
Peu après la défaite budgétaire, le parti écologiste a donc annoncé son départ du gouvernement, contraignant Mme Andersson à rendre son tablier à peine acquis.
"Ce n'est pas la mission du Parti des Verts d'appliquer le budget négocié par SD. Notre direction est unanime pour dire que nous ne pouvons pas être dans un gouvernement avec un budget préparé par SD", a justifié la porte-parole du parti, Märta Stenevi.
Le président de la Chambre, Andreas Norlén, a fait savoir qu'il acceptait sa démission et allait désormais contacter les chefs de partis avant de décider jeudi comment procéder.
Constitutionnellement, Mme Andersson n'ayant pas encore eu le temps de présenter son gouvernement au roi - ce qui était prévu vendredi - elle n'a pas pu remplacer officiellement Stefan Löfven comme Premier ministre.
La reine d'un jour risque toutefois d'avoir une nouvelle chance.
Les équilibres politiques serrés du Parlement suédois, qui avaient entraîné un délai de quatre mois pour former un gouvernement après les dernières élections de 2018, ne permettent pas d'alternative à un Premier ministre social-démocrate, selon les analystes.
Démis par un vote de défiance inédit en juin, Stefan Löfven avait ainsi fait son retour en juillet.
Usé par sept ans au pouvoir et par cette crise politique, il avait annoncé en août qu'il démissionnerait en novembre, à moins d'un an des législatives de septembre 2022.
Connue pour son style direct qui lui vaut d'être surnommée "le bulldozer", Magdalena Andersson lui avait déjà succédé à la tête du parti social-démocrate début novembre.
Bien que championne affichée de l'égalité des sexes, la Suède n'a jamais jusqu'ici eu de femme Première ministre, contrairement à tous les autres pays nordiques.
Emue d'être la première femme à arriver au pouvoir après 33 hommes depuis 1876, Mme Andersson avait salué dans la matinée "un jour spécial".
"Il y a une pratique constitutionnelle voulant qu'un gouvernement de coalition démissionne lorsqu'un parti le quitte. Je ne veux pas diriger un gouvernement dont la légitimité est remise en cause", a déclaré la dirigeante social-démocrate lors d'une conférence de presse.
Au soir de ce règne avorté, Mme Andersson a dit espérer être réélue à son poste lors d'un vote ultérieur, avec un gouvernement cette fois 100% social-démocrate.
Elue l'espace de quelques heures première femme à ce poste après plusieurs jours de négociations déjà délicates, elle a été la victime d'un douloureux jeu de domino politique.
Mardi soir, cette économiste de 54 ans, jusqu'ici ministre des Finances de son prédécesseur Stefan Löfven, s'était assurée in extremis les soutiens nécessaires pour arriver au pouvoir, grâce à un accord de la dernière heure avec le parti de Gauche pour augmenter les petites retraites.
Mais un autre parti clé, le parti du Centre, mécontent des concessions faites à l'aile gauche, lui a retiré son soutien pour le budget, sans pour autant bloquer son accession au pouvoir.
Conséquence: le même Parlement qui l'avait élue dans la matinée a mis son budget en minorité dans l'après-midi, et adopté celui de l'opposition de droite, préparé pour la première fois avec l'extrême-droite des Démocrates de Suède (SD).
"Magda" Andersson avait dit pouvoir s'en accomoder. Mais pour son allié écologiste, seul autre parti de la coalition gouvernementale minoritaire, il était inacceptable de gouverner avec une loi de finances portant le sceau de l'extrême-droite.
Peu après la défaite budgétaire, le parti écologiste a donc annoncé son départ du gouvernement, contraignant Mme Andersson à rendre son tablier à peine acquis.
"Ce n'est pas la mission du Parti des Verts d'appliquer le budget négocié par SD. Notre direction est unanime pour dire que nous ne pouvons pas être dans un gouvernement avec un budget préparé par SD", a justifié la porte-parole du parti, Märta Stenevi.
Le président de la Chambre, Andreas Norlén, a fait savoir qu'il acceptait sa démission et allait désormais contacter les chefs de partis avant de décider jeudi comment procéder.
Constitutionnellement, Mme Andersson n'ayant pas encore eu le temps de présenter son gouvernement au roi - ce qui était prévu vendredi - elle n'a pas pu remplacer officiellement Stefan Löfven comme Premier ministre.
La reine d'un jour risque toutefois d'avoir une nouvelle chance.
Les équilibres politiques serrés du Parlement suédois, qui avaient entraîné un délai de quatre mois pour former un gouvernement après les dernières élections de 2018, ne permettent pas d'alternative à un Premier ministre social-démocrate, selon les analystes.
Démis par un vote de défiance inédit en juin, Stefan Löfven avait ainsi fait son retour en juillet.
Usé par sept ans au pouvoir et par cette crise politique, il avait annoncé en août qu'il démissionnerait en novembre, à moins d'un an des législatives de septembre 2022.
Connue pour son style direct qui lui vaut d'être surnommée "le bulldozer", Magdalena Andersson lui avait déjà succédé à la tête du parti social-démocrate début novembre.
Bien que championne affichée de l'égalité des sexes, la Suède n'a jamais jusqu'ici eu de femme Première ministre, contrairement à tous les autres pays nordiques.
Emue d'être la première femme à arriver au pouvoir après 33 hommes depuis 1876, Mme Andersson avait salué dans la matinée "un jour spécial".