Paris, le 30 mai 2024 - “Une meilleure réussite scolaire des jeunes ultramarins grâce à l’apprentissage des langues régionales” : c'est l'objectif, et l'intitulé, de la proposition de loi du député polynésien Steve Chailloux (GDR), adoptée à l'unanimité ce jeudi à l'Assemblée nationale. Dans le détail, le texte de loi précise que “dans les académies d’outre-mer, l’enseignement des langues et des cultures régionales en usage sur le territoire [sera] proposé dans toutes les écoles maternelles et élémentaires”. En séance, le député du Fenua a insisté sur le fait que cet apprentissage sera dispensé uniquement “aux élèves qui le souhaitent”. Interview.
Le fait que les députés aient voté votre texte à l'unanimité, quel que soit leur bord politique, est-ce un message à part entière ?
« Absolument. Je suis satisfait de ce débat apaisé. Vous connaissez l'Assemblée nationale, c'est un chaudron bouillant. Et je suis particulièrement fier que lorsque nous abordons des sujets ultramarins et le sujet des langues en particulier, des langues vernaculaires, des langues polynésiennes, nous avons eu un débat digne, respectueux et avec beaucoup de sagesse ! Je pense que les outre-mer montrent un bon exemple aux députés hexagonaux sur lesquels ils devraient prendre exemple, eux qui sont parfois un peu trop tendus.”
Qu'est-ce qui va changer pour les écoliers de Polynésie et d'ailleurs ?
“Cette loi ne concerne pas la Polynésie à proprement parler puisque nous avons un statut qui nous permet d'assumer nous-mêmes les compétences de l'enseignement des langues polynésiennes en Polynésie. Cela dit, le grand défenseur des langues que je suis ne pouvait pas ne pas s'engager sur ce dossier. Je défends toutes les langues ultramarines et toutes les langues d'une manière générale. Dans le cas de ce projet de loi, la Polynésie n'est pas incluse mais surtout nous sommes vus comme un exemple. Lors des auditions que j'ai menées avec les académies de Martinique ou de La Réunion, nous sommes cités, nous les Polynésiens, en exemple, en termes d'enseignement du reo Tahiti.”
À l'échelle de l'outre-mer, n'y aura-t-il pas un effort considérable à faire en termes de formation des enseignants ?
“Si, bien évidemment, c'est un sujet que nous avons abordé en séance. La loi est votée aujourd'hui mais nous devons aller beaucoup plus loin. Ce n'est qu'un caillou que nous posons sur un très long chemin de la valorisation des langues. Bien évidemment, tout cela doit être accompagné par le renforcement de la formation des enseignants, l'ouverture de postes aussi, parce que c'est un frein. En Polynésie, par exemple, nous avons chaque année un ou deux postes seulement, ce n'est pas satisfaisant. Nous voulons aller dans ce sens, pousser pour plus d'ouvertures de postes et nous sommes sur le bon chemin !”
Le fait que les députés aient voté votre texte à l'unanimité, quel que soit leur bord politique, est-ce un message à part entière ?
« Absolument. Je suis satisfait de ce débat apaisé. Vous connaissez l'Assemblée nationale, c'est un chaudron bouillant. Et je suis particulièrement fier que lorsque nous abordons des sujets ultramarins et le sujet des langues en particulier, des langues vernaculaires, des langues polynésiennes, nous avons eu un débat digne, respectueux et avec beaucoup de sagesse ! Je pense que les outre-mer montrent un bon exemple aux députés hexagonaux sur lesquels ils devraient prendre exemple, eux qui sont parfois un peu trop tendus.”
Qu'est-ce qui va changer pour les écoliers de Polynésie et d'ailleurs ?
“Cette loi ne concerne pas la Polynésie à proprement parler puisque nous avons un statut qui nous permet d'assumer nous-mêmes les compétences de l'enseignement des langues polynésiennes en Polynésie. Cela dit, le grand défenseur des langues que je suis ne pouvait pas ne pas s'engager sur ce dossier. Je défends toutes les langues ultramarines et toutes les langues d'une manière générale. Dans le cas de ce projet de loi, la Polynésie n'est pas incluse mais surtout nous sommes vus comme un exemple. Lors des auditions que j'ai menées avec les académies de Martinique ou de La Réunion, nous sommes cités, nous les Polynésiens, en exemple, en termes d'enseignement du reo Tahiti.”
À l'échelle de l'outre-mer, n'y aura-t-il pas un effort considérable à faire en termes de formation des enseignants ?
“Si, bien évidemment, c'est un sujet que nous avons abordé en séance. La loi est votée aujourd'hui mais nous devons aller beaucoup plus loin. Ce n'est qu'un caillou que nous posons sur un très long chemin de la valorisation des langues. Bien évidemment, tout cela doit être accompagné par le renforcement de la formation des enseignants, l'ouverture de postes aussi, parce que c'est un frein. En Polynésie, par exemple, nous avons chaque année un ou deux postes seulement, ce n'est pas satisfaisant. Nous voulons aller dans ce sens, pousser pour plus d'ouvertures de postes et nous sommes sur le bon chemin !”