Aix-en-Provence, France | AFP | jeudi 28/09/2017 - Un cadre de Pôle Emploi, un philosophe et un consultant en ressources humaines sont réunis autour d'un pot de pâte à modeler et d'un tableau blanc. Pas pour jouer, mais pour "explorer le futur" au sein d'un ambitieux projet, "thecamp", un campus numérique qui ouvre jeudi dans la garrigue aixoise.
Projet à 80 millions d'euros, la moitié pour le bâtiment à l'architecture futuriste et aérée, et l'autre pour amorcer les premières années de fonctionnement, "thecamp" ambitionne d'inscrire Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) sur la carte mondiale des plus grands "incubateurs", centres de réflexions et autres "campus numériques".
Le créneau est encombré, après le lancement du plus grand incubateur du monde, Station F, à Paris en juin et d'une série d'autres projets (H-Farm en Italie, Hyper Island en Suède...). Sur 12.000 m2, thecamp se présente comme le "premier campus européen consacré aux technologies émergentes et aux nouveaux usages" .
S'y croiseront aussi bien des étudiants de pays émergents, que des entrepreneurs du numérique, des patrons, des artistes ou des associatifs... Le pari est que des idées inédites, éventuellement déclinables en "business" lucratif, jaillissent dans un cadre idyllique : terrain de volley-ball en sable fin, vue imprenable sur les monts provençaux.
Pour l'heure, autour du tableau blanc et de maquettes en pâte à modeler, à l'étage d'un bâtiment cylindrique en béton brut, les "pionniers" ont décidé de "réinventer l'imaginaire de la mobilité". Le résultat -une trame de clip publicitaire- est plus convenu que "révolutionnaire" : les premiers pas d'un bébé, des images d'araignées volantes, des oiseaux migrateurs...
Lunettes rondes, polo vert olive, Gaël Barjot est l'un de ces "pionniers". Consultant chez Accenture, l'une des plus grosses sociétés de conseil, il est conquis.
"En venant, je n'avais pas de feuille de route. Je me suis retrouvé dans des discussions que je n'avais jamais eues avant, sur l'agriculture urbaine par exemple, j'ai piloté un drone, j'ai partagé un apéro confectionné à partir de déchets", s'enthousiasme ce cadre de 41 ans, qui va jusqu'à décrire une "expérience anthropologique" qui permet "d'inventer une nouvelle civilisation"...
A la table voisine, Julien Tessier, 31 ans, salarié à la direction "innovation et stratégie" de Pôle Emploi, envoyé quelques jours chez thecamp, reconnaît que ce "brainstorming" n'aura pas d'utilité directe dans son travail. Mais "c'est un espace propice à la rencontre", se réjouit-il.
"Une grande place est laissée à la liberté pour voir ce qui émerge", ajoute Maxime de Beauchesne, un entrepreneur "social" qui fait une pause à l'extérieur sur le gazon (synthétique). "Le risque, c'est que ce ne soit pas forcément très créatif", tempère-t-il.
Ses concepteurs en conviennent, thecamp, qualifié tout à tour "d'écosystème collaboratif", de "showroom à ciel ouvert", ou de "tiers-lieu", est difficile à définir : ni université, ni simple regroupement de start-up, le lieu vise "l'intérêt collectif (...) au service d'un futur plus humain et durable", explique Antoine Meunier, son directeur de la communication.
Un projet a par exemple été lancé pour résoudre le problèmes des déchets plastiques en mer, en faisant travailler ensemble une série d'acteurs qui ne s'étaient jamais rencontrés. Des innovations sont aussi testées par des entreprises : un constructeur de piscines "écologiques", dont la propreté de l'eau est régulée par des bactéries, a par exemple construit un bassin-test sur le site.
Conçu par un entrepreneur décédé cet été, Frédéric Chevalier, thecamp va être confié à une fondation : son but n'est pas de dégager des profits, mais d'être "à l'équilibre" et trouver en trois ans un modèle "pérenne". L'argent a été apporté à la fois par des prêts publics (collectivités locales, chambre de commerce), et des investissements de grandes entreprises : Accenture, Accor, Cisco, La Poste ou encore Vinci.
"On mélange le plus possible les publics et les approches, en faisant en sorte que l'argent ne soit ni une condition ni un frein", ajoute M. Meunier. Les grands groupes paieront pour envoyer leurs salariés, tandis que d'autres, artistes, étudiants, jeunes entrepreneurs, sont au contraire invités dans les 150 chambres et 16 studios du campus.
Projet à 80 millions d'euros, la moitié pour le bâtiment à l'architecture futuriste et aérée, et l'autre pour amorcer les premières années de fonctionnement, "thecamp" ambitionne d'inscrire Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) sur la carte mondiale des plus grands "incubateurs", centres de réflexions et autres "campus numériques".
Le créneau est encombré, après le lancement du plus grand incubateur du monde, Station F, à Paris en juin et d'une série d'autres projets (H-Farm en Italie, Hyper Island en Suède...). Sur 12.000 m2, thecamp se présente comme le "premier campus européen consacré aux technologies émergentes et aux nouveaux usages" .
S'y croiseront aussi bien des étudiants de pays émergents, que des entrepreneurs du numérique, des patrons, des artistes ou des associatifs... Le pari est que des idées inédites, éventuellement déclinables en "business" lucratif, jaillissent dans un cadre idyllique : terrain de volley-ball en sable fin, vue imprenable sur les monts provençaux.
Pour l'heure, autour du tableau blanc et de maquettes en pâte à modeler, à l'étage d'un bâtiment cylindrique en béton brut, les "pionniers" ont décidé de "réinventer l'imaginaire de la mobilité". Le résultat -une trame de clip publicitaire- est plus convenu que "révolutionnaire" : les premiers pas d'un bébé, des images d'araignées volantes, des oiseaux migrateurs...
- 'Tiers-lieu' -
Lunettes rondes, polo vert olive, Gaël Barjot est l'un de ces "pionniers". Consultant chez Accenture, l'une des plus grosses sociétés de conseil, il est conquis.
"En venant, je n'avais pas de feuille de route. Je me suis retrouvé dans des discussions que je n'avais jamais eues avant, sur l'agriculture urbaine par exemple, j'ai piloté un drone, j'ai partagé un apéro confectionné à partir de déchets", s'enthousiasme ce cadre de 41 ans, qui va jusqu'à décrire une "expérience anthropologique" qui permet "d'inventer une nouvelle civilisation"...
A la table voisine, Julien Tessier, 31 ans, salarié à la direction "innovation et stratégie" de Pôle Emploi, envoyé quelques jours chez thecamp, reconnaît que ce "brainstorming" n'aura pas d'utilité directe dans son travail. Mais "c'est un espace propice à la rencontre", se réjouit-il.
"Une grande place est laissée à la liberté pour voir ce qui émerge", ajoute Maxime de Beauchesne, un entrepreneur "social" qui fait une pause à l'extérieur sur le gazon (synthétique). "Le risque, c'est que ce ne soit pas forcément très créatif", tempère-t-il.
Ses concepteurs en conviennent, thecamp, qualifié tout à tour "d'écosystème collaboratif", de "showroom à ciel ouvert", ou de "tiers-lieu", est difficile à définir : ni université, ni simple regroupement de start-up, le lieu vise "l'intérêt collectif (...) au service d'un futur plus humain et durable", explique Antoine Meunier, son directeur de la communication.
Un projet a par exemple été lancé pour résoudre le problèmes des déchets plastiques en mer, en faisant travailler ensemble une série d'acteurs qui ne s'étaient jamais rencontrés. Des innovations sont aussi testées par des entreprises : un constructeur de piscines "écologiques", dont la propreté de l'eau est régulée par des bactéries, a par exemple construit un bassin-test sur le site.
Conçu par un entrepreneur décédé cet été, Frédéric Chevalier, thecamp va être confié à une fondation : son but n'est pas de dégager des profits, mais d'être "à l'équilibre" et trouver en trois ans un modèle "pérenne". L'argent a été apporté à la fois par des prêts publics (collectivités locales, chambre de commerce), et des investissements de grandes entreprises : Accenture, Accor, Cisco, La Poste ou encore Vinci.
"On mélange le plus possible les publics et les approches, en faisant en sorte que l'argent ne soit ni une condition ni un frein", ajoute M. Meunier. Les grands groupes paieront pour envoyer leurs salariés, tandis que d'autres, artistes, étudiants, jeunes entrepreneurs, sont au contraire invités dans les 150 chambres et 16 studios du campus.