Olivier Kressmann, président du Medef-PF
PAPEETE, 3 février 2015 - Deux des principales organisations patronales polynésiennes ont adressé un courrier aux 57 représentants de l'Assemblée de la Polynésie française, ce mardi, pour les mettre en garde contre les méfaits d'une instabilité institutionnelle dans une Polynésie qui peine à redresser sa situation économique. Olivier Kressmann explique la problématique et les souhaits de l'organisation syndicale qu'il préside. Le Medef-PF représente 16 organisations sectorielles, 450 entreprises et près de 14000 salariés en Polynésie française.
> Lire aussi : Les patrons en appellent à la responsabilité des représentants
Ce n’est pas neutre que nous montions au créneau et que je me retrouve à communiquer au nom du Medef. (…) On se trouve en situation dans ce courrier d’être dans un bien regrettable rappel à la raison et à la responsabilité des élus. Quand on voit les chamailleries, les dissonances, un nouveau statut dont on ne voit pas le rapport avec la problématique économique du pays, on se demande si on est dans le même monde, on se demande si les élus mettent l’énergie là où il faut pour nous aider et aider le gouvernement à œuvrer. La seule chose qui peut sortir ce pays du marasme c’est l’unité et la stabilité politique : un gouvernement au travail (…) ; une Assemblée qui soutient le gouvernement dans son action voire le pousse à aller plus vite ; et des acteurs d’un monde économique qui reprennent confiance et croient dans la capacité de ce pays à renouer avec une phase d’investissement. Investir c’est prendre des risques. On ne peut pas prendre de risques si l’on n’a pas confiance dans la stabilité du pays et dans sa vision de développement. Le risque d’instabilité repose uniquement sur le vote de chaque élu. Nous mettons donc chaque élu devant le rappel de ses responsabilités vis-à-vis du retour d’une instabilité qui serait ca-ta-stro-phique pour le pays !
Vous évoquez une instabilité potentielle. Pensez-vous que la velléité existe au sein de l’Assemblée de renverser le gouvernement ?
Olivier Kressmann : Ça fait dix ans que l’on subit des renversements politiques dans tous les sens, des motions de censures inattendues, des renversements de gouvernement sensés être soutenus par une majorité, alors permettez-nous aujourd’hui d’avoir des craintes. Eh oui, le monde économique n’en peut plus. Il a décidé de se faire entendre avant que l’on soit de nouveau dans une situation regrettable.
Nous sommes très pragmatiques : les faits et rien que les faits. Notre quotidien c’est les pertes d’emplois, des moyens de financement qui n’existent plus, des entreprises qui se cassent la figure et par ricochet un système de santé qui a de moins en moins de moyens pour assurer l’ensemble des prestations qui lui incombent. C’est notre quotidien et c’est là-dessus qu’il faut se concentrer pour enrayer la crise et relancer la machine.
Vous souhaitez que l’Assemblée soutienne l’action du gouvernement ?
Olivier Kressmann : Nous souhaitons que l’on soit dans la continuité de ce qui a été mis en place en 2013 avec une majorité stable à l’Assemblée pour permettre au gouvernement qu’elle a choisi de travailler, alors que nous sommes aujourd’hui dans la situation extraordinaire où on se demande s’il y a vraiment une unité autour de cette idée. On peut être de bords différents, l’important c’est la velléité que l’on a de s’en sortir.
On est tous sur la même pirogue. Et ce qui est déplorable c’est que (pendant que) des femmes et des hommes se battent tous les jours pour que les voiles profitent du moindre petit souffle de vent, on constate que les décideurs politiques sont en train de se chamailler pour savoir qui tiendra la barre. Mais en attendant, le récif approche. Alors, permettez-nous de dire « attention ! ».
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Ce n’est pas neutre que nous montions au créneau et que je me retrouve à communiquer au nom du Medef. (…) On se trouve en situation dans ce courrier d’être dans un bien regrettable rappel à la raison et à la responsabilité des élus. Quand on voit les chamailleries, les dissonances, un nouveau statut dont on ne voit pas le rapport avec la problématique économique du pays, on se demande si on est dans le même monde, on se demande si les élus mettent l’énergie là où il faut pour nous aider et aider le gouvernement à œuvrer. La seule chose qui peut sortir ce pays du marasme c’est l’unité et la stabilité politique : un gouvernement au travail (…) ; une Assemblée qui soutient le gouvernement dans son action voire le pousse à aller plus vite ; et des acteurs d’un monde économique qui reprennent confiance et croient dans la capacité de ce pays à renouer avec une phase d’investissement. Investir c’est prendre des risques. On ne peut pas prendre de risques si l’on n’a pas confiance dans la stabilité du pays et dans sa vision de développement. Le risque d’instabilité repose uniquement sur le vote de chaque élu. Nous mettons donc chaque élu devant le rappel de ses responsabilités vis-à-vis du retour d’une instabilité qui serait ca-ta-stro-phique pour le pays !
Vous évoquez une instabilité potentielle. Pensez-vous que la velléité existe au sein de l’Assemblée de renverser le gouvernement ?
Olivier Kressmann : Ça fait dix ans que l’on subit des renversements politiques dans tous les sens, des motions de censures inattendues, des renversements de gouvernement sensés être soutenus par une majorité, alors permettez-nous aujourd’hui d’avoir des craintes. Eh oui, le monde économique n’en peut plus. Il a décidé de se faire entendre avant que l’on soit de nouveau dans une situation regrettable.
Nous sommes très pragmatiques : les faits et rien que les faits. Notre quotidien c’est les pertes d’emplois, des moyens de financement qui n’existent plus, des entreprises qui se cassent la figure et par ricochet un système de santé qui a de moins en moins de moyens pour assurer l’ensemble des prestations qui lui incombent. C’est notre quotidien et c’est là-dessus qu’il faut se concentrer pour enrayer la crise et relancer la machine.
Vous souhaitez que l’Assemblée soutienne l’action du gouvernement ?
Olivier Kressmann : Nous souhaitons que l’on soit dans la continuité de ce qui a été mis en place en 2013 avec une majorité stable à l’Assemblée pour permettre au gouvernement qu’elle a choisi de travailler, alors que nous sommes aujourd’hui dans la situation extraordinaire où on se demande s’il y a vraiment une unité autour de cette idée. On peut être de bords différents, l’important c’est la velléité que l’on a de s’en sortir.
On est tous sur la même pirogue. Et ce qui est déplorable c’est que (pendant que) des femmes et des hommes se battent tous les jours pour que les voiles profitent du moindre petit souffle de vent, on constate que les décideurs politiques sont en train de se chamailler pour savoir qui tiendra la barre. Mais en attendant, le récif approche. Alors, permettez-nous de dire « attention ! ».