Port Moresby, Papouasie-Nouvelle-Guinée | AFP | jeudi 14/11/2018 - Piscines, casino et solarium... La Papouasie-Nouvelle-Guinée a trouvé la solution au problème du logement dans le coupe-gorge qu'est sa capitale, en faisant venir d'Australie trois énormes paquebots pour le sommet Asie-Pacifique.
"Nulle part ailleurs sur la terre", promet en lettres majuscules noires sur sa poupe la devise du "Pacific Jewel", dont la blancheur éclatante tranche dans le paysage poussiéreux des quais de Port Moresby.
La capitale nichée entre des collines pelées sur les rives de la mer de Corail a été rangée cette année par l'Economist Intelligence Unit au 136e rang de son classement des villes les plus agréables où vivre, sur 140. Seules Karachi, Lagos, Dacca et Damas seraient pires.
En cause, l'insécurité, avec des gangs, connus sous le nom de "raskol" qui y font régner leur loi. Du fait des risques de carjacking, les déplacements en véhicule particulier y sont fortement déconseillés.
Une situation qui n'a cependant pas dissuadé la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) -une organisation de 21 Nations- d'y tenir pour la première fois ce week-end son sommet annuel.
Mais dans ce contexte, loger des milliers de participants venant des deux côtés du Pacifique était un défi.
Long de 245 mètres, le Pacific Jewel, qui accueille notamment des journalistes, domine de ses 14 ponts les quelques tours du petit Central Business District (CBD, "quartier des affaires") de Port Moresby.
Il offre à lui seul une capacité de plus de 2.000 passagers qui ne sont pas tous logés à la même enseigne, de l'étroite cabine sans fenêtre mais avec des rideaux masquant le mur à la suite spacieuse avec balcon donnant sur la mer.
"Nous n'avons tout simplement pas assez de chambres d'hôtel pour accueillir toutes les délégations", concédait récemment Justin Tkatchenko, ministre papouasien responsable de la préparation de l'Apec.
Les paquebots furent une évidence pour les autorités, assure David Jones, porte-parole de Carnival Australia qui, fort de décennies d'expérience des croisières vers la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a envoyé trois navires.
"Il n'y avait pas moyen de fournir sur terre autant de chambres, et ces paquebots sont un prolongement de notre relation avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée", a expliqué M. Jones.
Sharon Fernandes, directrice adjointe des nuits à bord du Pacific Jewel, ajoute que cette mission implique pour les 650 employés originaires de 40 pays d'adapter leur service. "Pour la première fois, nous sommes un hôtel, pas un bateau", dit à l'AFP la responsable de 31 ans originaire de Bombay.
A deux jours de l'ouverture du sommet, le Pacific Jewel n'a pour l'heure qu'un demi-millier de passagers et son dédale de coursives est étrangement désert.
"C'est très relax", acquiesce en souriant Sugeng, un serveur indonésien de 30 ans rencontré entre deux ascenseurs, à côté d'un cadre présentant une grande photo dédicacée du catcheur américain Hulk Hogan. "Cette mission, c'est du gâteau."
Sans surprise, des mesures draconiennes ont été mises en place à terre comme sur l'eau pour sécuriser un sommet auquel assistera le président chinois Xi Jinping.
A moins d'un kilomètres du Pacific Jewel, deux navires de guerre sont au mouillage dans la baie et des semi-rigides de la police patrouillent en permanence les eaux du port. Le quai où est amarré le paquebot est en outre voisin d'une base navale.
Le vice-président américain Mike Pence n'a pas retenu de suite sur un paquebot, préférant aller passer la nuit dans la ville australienne de Cairns.
Mais les hôtes moins en vue semblent satisfaits de leur croisière immobile.
"C'est plus sûr et plus pratique", confie un journaliste de 26 ans basé à Hong Kong. "La logistique ici est tellement compliquée que c'est mieux d'être ensemble."
Pour découvrir Port Moresby, il faudra repasser.
Nulle nécessité de s'aventurer à l'extérieur: Le Pacific Jewel est une ville dans la capitale qui propose tout ce qu'il faut avec son large choix de bars et restaurants, son spa, son mur d'escalade, son cabinet médical et sa laverie automatique.
Un gratte-ciel flottant où on ne pénètre qu'en franchissant de multiples contrôles de sécurité. Un monde à part où le dollar australien est roi, bien loin du quotidien papouasien. Et vraiment comme "nulle part ailleurs sur la terre".
"Nulle part ailleurs sur la terre", promet en lettres majuscules noires sur sa poupe la devise du "Pacific Jewel", dont la blancheur éclatante tranche dans le paysage poussiéreux des quais de Port Moresby.
La capitale nichée entre des collines pelées sur les rives de la mer de Corail a été rangée cette année par l'Economist Intelligence Unit au 136e rang de son classement des villes les plus agréables où vivre, sur 140. Seules Karachi, Lagos, Dacca et Damas seraient pires.
En cause, l'insécurité, avec des gangs, connus sous le nom de "raskol" qui y font régner leur loi. Du fait des risques de carjacking, les déplacements en véhicule particulier y sont fortement déconseillés.
Une situation qui n'a cependant pas dissuadé la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) -une organisation de 21 Nations- d'y tenir pour la première fois ce week-end son sommet annuel.
- Evidence -
Mais dans ce contexte, loger des milliers de participants venant des deux côtés du Pacifique était un défi.
Long de 245 mètres, le Pacific Jewel, qui accueille notamment des journalistes, domine de ses 14 ponts les quelques tours du petit Central Business District (CBD, "quartier des affaires") de Port Moresby.
Il offre à lui seul une capacité de plus de 2.000 passagers qui ne sont pas tous logés à la même enseigne, de l'étroite cabine sans fenêtre mais avec des rideaux masquant le mur à la suite spacieuse avec balcon donnant sur la mer.
"Nous n'avons tout simplement pas assez de chambres d'hôtel pour accueillir toutes les délégations", concédait récemment Justin Tkatchenko, ministre papouasien responsable de la préparation de l'Apec.
Les paquebots furent une évidence pour les autorités, assure David Jones, porte-parole de Carnival Australia qui, fort de décennies d'expérience des croisières vers la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a envoyé trois navires.
"Il n'y avait pas moyen de fournir sur terre autant de chambres, et ces paquebots sont un prolongement de notre relation avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée", a expliqué M. Jones.
Sharon Fernandes, directrice adjointe des nuits à bord du Pacific Jewel, ajoute que cette mission implique pour les 650 employés originaires de 40 pays d'adapter leur service. "Pour la première fois, nous sommes un hôtel, pas un bateau", dit à l'AFP la responsable de 31 ans originaire de Bombay.
- "Très relax" -
A deux jours de l'ouverture du sommet, le Pacific Jewel n'a pour l'heure qu'un demi-millier de passagers et son dédale de coursives est étrangement désert.
"C'est très relax", acquiesce en souriant Sugeng, un serveur indonésien de 30 ans rencontré entre deux ascenseurs, à côté d'un cadre présentant une grande photo dédicacée du catcheur américain Hulk Hogan. "Cette mission, c'est du gâteau."
Sans surprise, des mesures draconiennes ont été mises en place à terre comme sur l'eau pour sécuriser un sommet auquel assistera le président chinois Xi Jinping.
A moins d'un kilomètres du Pacific Jewel, deux navires de guerre sont au mouillage dans la baie et des semi-rigides de la police patrouillent en permanence les eaux du port. Le quai où est amarré le paquebot est en outre voisin d'une base navale.
Le vice-président américain Mike Pence n'a pas retenu de suite sur un paquebot, préférant aller passer la nuit dans la ville australienne de Cairns.
Mais les hôtes moins en vue semblent satisfaits de leur croisière immobile.
"C'est plus sûr et plus pratique", confie un journaliste de 26 ans basé à Hong Kong. "La logistique ici est tellement compliquée que c'est mieux d'être ensemble."
Pour découvrir Port Moresby, il faudra repasser.
Nulle nécessité de s'aventurer à l'extérieur: Le Pacific Jewel est une ville dans la capitale qui propose tout ce qu'il faut avec son large choix de bars et restaurants, son spa, son mur d'escalade, son cabinet médical et sa laverie automatique.
Un gratte-ciel flottant où on ne pénètre qu'en franchissant de multiples contrôles de sécurité. Un monde à part où le dollar australien est roi, bien loin du quotidien papouasien. Et vraiment comme "nulle part ailleurs sur la terre".