Port Moresby, Papouasie-Nouvelle-Guinée | AFP | mercredi 13/11/2018 - Des drapeaux rouges, des publicités à la gloire de l'aide chinoise et même une pagode toute neuve: à Port Moresby, on pourrait être tenté de croire que c'est Pékin qui organise le sommet Asie-Pacifique et non la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
La décision du président américain Donald Trump de faire l'impasse sur le rendez-vous annuel de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) qui débute cette semaine dans ce pays pauvre permet à son homologue chinois Xi Jinping d'en devenir la vedette incontestée. Une occasion que Pékin n'a pas laissé passer.
Le président chinois arrivera jeudi soir à Port Moresby pour une visite d'Etat, avant le sommet de l'Apec samedi et dimanche. Un enchaînement destiné à montrer l'influence grandissante de Pékin dans la région.
Vendredi, il devrait inaugurer une nouvelle artère de la capitale papouasienne avant d'être l'hôte d'une cérémonie tribale traditionnelle censée illustrer l'importance de son statut.
Face au luxueux hôtel Stanley, où descend M. Xi et la délégation chinoise, des dizaines de drapeaux rouges entourent une pagode récemment construite, dans une célébration de l'amitié avec la Chine.
Pékin ne ménage pas ses efforts pour accroître son influence dans le Pacifique, raflant des contrats pour ses entreprises, achetant des droits miniers, investissant dans les matières premières et enrichissant un important réseau d'influence.
Cette offensive a suscité l'inquiétude des "poids lourds" traditionnels que sont dans la zone l'Australie et la Nouvelle-Zélande, mais comblé les attentes de pays comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui cherchent à tout prix à attirer les investisseurs étrangers.
En 2017, la Chine et les îles du Pacifique ont totalisé 7,25 milliards de dollars d'échanges commerciaux, sans compter trois milliards supplémentaires dépensés par Pékin dans des investissements, selon des chiffres officiels chinois
"Les relations entre les deux parties sont entrées dans une nouvelle phase de développement rapide", a déclaré le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Zheng Zeguang au sujet des liens entre Pékin et le Pacifique.
Quatre-voies construites par la Chine, centres de convention construits par la Chine, Cour suprême construite par la Chine... A Port Moresby, les illustrations de la présence chinoise sont omniprésentes.
De plus en plus, Pékin rivalise avec Washington pour ce qui est de l'influence économique, même si la Chine reste en retrait sur le plan militaire.
La décision de M. Trump d'envoyer son vice-président Mike Pence à sa place à Port Moresby complique le travail des diplomates américains qui veulent convaincre que les Etats-Unis n'ont pas déserté la région.
D'autant que personne n'a oublié le fait qu'une des premières décisions du président américain fut de se retirer du "Partenariat Trans-Pacifique", un traité multilatéral de libre-échange, et qu'il ne cesse de remettre en cause l'engagement américain à défendre certains alliés de la région.
Avant même de chercher à approfondir les relations, la mission première de M. Pence au sommet de l'Apec sera de "tenter de rassurer les gens quant à l'engagement américain dans la région", explique William Alan Reinsch, un ancien responsable américain.
Samedi, MM. Pence et Xi prononceront chacun leur tour un discours lors de l'Asia-Pacific CEO summit, une rencontre de chefs d'entreprises.
"Les tensions entre les Etats-Unis et la Chine compliquent un peu plus la donne pour les pays d'Asie-Pacifique qui ont toujours eu à maintenir un délicat équilibre diplomatique" entre Washington et Pékin, observe Merriden Varrall, de l'Institut australien Lowy.
Les responsables de la Maison blanche dénoncent des financements chinois attachés de conditions aliénantes pour les pays bénéficiaires et insistent sur la nécessité de "protéger la souveraineté et l'indépendance de ces pays".
Mais à Pékin, on est également combatif. "Personne ne doit faire obstruction à l'amitié, à la coopération et aux échanges entre la Chine et les pays insulaires", a déclaré Zheng Zeguang.
Pour Matthew Goodman, expert du Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS), "en Asie, être présent, c'est déjà 80% du travail de fait".
Si tel est le cas, la Chine a pris un avantage certain cette semaine avec le sommet de l'Apec.
La décision du président américain Donald Trump de faire l'impasse sur le rendez-vous annuel de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) qui débute cette semaine dans ce pays pauvre permet à son homologue chinois Xi Jinping d'en devenir la vedette incontestée. Une occasion que Pékin n'a pas laissé passer.
Le président chinois arrivera jeudi soir à Port Moresby pour une visite d'Etat, avant le sommet de l'Apec samedi et dimanche. Un enchaînement destiné à montrer l'influence grandissante de Pékin dans la région.
Vendredi, il devrait inaugurer une nouvelle artère de la capitale papouasienne avant d'être l'hôte d'une cérémonie tribale traditionnelle censée illustrer l'importance de son statut.
Face au luxueux hôtel Stanley, où descend M. Xi et la délégation chinoise, des dizaines de drapeaux rouges entourent une pagode récemment construite, dans une célébration de l'amitié avec la Chine.
Pékin ne ménage pas ses efforts pour accroître son influence dans le Pacifique, raflant des contrats pour ses entreprises, achetant des droits miniers, investissant dans les matières premières et enrichissant un important réseau d'influence.
Cette offensive a suscité l'inquiétude des "poids lourds" traditionnels que sont dans la zone l'Australie et la Nouvelle-Zélande, mais comblé les attentes de pays comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui cherchent à tout prix à attirer les investisseurs étrangers.
- Pence voudra "rassurer" -
En 2017, la Chine et les îles du Pacifique ont totalisé 7,25 milliards de dollars d'échanges commerciaux, sans compter trois milliards supplémentaires dépensés par Pékin dans des investissements, selon des chiffres officiels chinois
"Les relations entre les deux parties sont entrées dans une nouvelle phase de développement rapide", a déclaré le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Zheng Zeguang au sujet des liens entre Pékin et le Pacifique.
Quatre-voies construites par la Chine, centres de convention construits par la Chine, Cour suprême construite par la Chine... A Port Moresby, les illustrations de la présence chinoise sont omniprésentes.
De plus en plus, Pékin rivalise avec Washington pour ce qui est de l'influence économique, même si la Chine reste en retrait sur le plan militaire.
La décision de M. Trump d'envoyer son vice-président Mike Pence à sa place à Port Moresby complique le travail des diplomates américains qui veulent convaincre que les Etats-Unis n'ont pas déserté la région.
D'autant que personne n'a oublié le fait qu'une des premières décisions du président américain fut de se retirer du "Partenariat Trans-Pacifique", un traité multilatéral de libre-échange, et qu'il ne cesse de remettre en cause l'engagement américain à défendre certains alliés de la région.
Avant même de chercher à approfondir les relations, la mission première de M. Pence au sommet de l'Apec sera de "tenter de rassurer les gens quant à l'engagement américain dans la région", explique William Alan Reinsch, un ancien responsable américain.
- Avantage Pékin -
Samedi, MM. Pence et Xi prononceront chacun leur tour un discours lors de l'Asia-Pacific CEO summit, une rencontre de chefs d'entreprises.
"Les tensions entre les Etats-Unis et la Chine compliquent un peu plus la donne pour les pays d'Asie-Pacifique qui ont toujours eu à maintenir un délicat équilibre diplomatique" entre Washington et Pékin, observe Merriden Varrall, de l'Institut australien Lowy.
Les responsables de la Maison blanche dénoncent des financements chinois attachés de conditions aliénantes pour les pays bénéficiaires et insistent sur la nécessité de "protéger la souveraineté et l'indépendance de ces pays".
Mais à Pékin, on est également combatif. "Personne ne doit faire obstruction à l'amitié, à la coopération et aux échanges entre la Chine et les pays insulaires", a déclaré Zheng Zeguang.
Pour Matthew Goodman, expert du Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS), "en Asie, être présent, c'est déjà 80% du travail de fait".
Si tel est le cas, la Chine a pris un avantage certain cette semaine avec le sommet de l'Apec.