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Solaire: le gouvernement lance ses "mesures d'urgence" pour la filière


Solaire: le gouvernement lance ses "mesures d'urgence" pour la filière
VILLAINES-LA-JUHEL (France / Mayenne), 07 jan 2013 (AFP) - La ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, a lancé lundi les mesures de soutien promises depuis 4 mois à la filière solaire en France, avec un important appel d'offres et des bonifications pour les panneaux européens, sous le sceau du "patriotisme écologique".

Le gouvernement a "décidé de doubler les volumes cibles pour le photovoltaïque, à 1.000 mégawatts supplémentaires en 2013", a expliqué Mme Batho lors d'une conférence de presse.

La ministre a indiqué avoir saisi la Commission de Régulation de l'Energie (CRE) d'un nouveau projet d'appel d'offres pour des grands parcs photovoltaïques d'un total de 400 mégawatts, soit environ un quart d'un gros réacteur nucléaire type EPR.

La moitié sera réservée à des projets "innovants" (solaire à concentration ou avec suivi du soleil) et l'autre moitié à des centrales de type ombrières de parkings et en toiture. Un deuxième appel d'offres sera également lancé en 2013, a promis Mme Batho.

L'autre mesure principale du plan gouvernemental consiste à bonifier de 5 à 10% les tarifs auxquels EDF rachète l'électricité en France lorsque les cellules et/ou les panneaux sont "made in Europe", a expliqué la ministre.

Mme Batho rendait visite lundi en Mayenne à l'entreprise française MPO de production de CD et DVD, qui s'est diversifiée depuis 2010 dans les cellules photovoltaïques.

Ces "mesures d'urgence", promises par l'exécutif en septembre, étaient attendues par une filière française à la peine depuis environ deux ans du fait de la forte concurrence des panneaux chinois et de tarifs bonifiés de rachat très fortement abaissés depuis fin 2010.

"On ne pouvait pas attendre"

Delphine Batho, chargée de lancer la "transition écologique" voulue par François Hollande, a défendu l'idée qu'"on ne pouvait pas attendre" la fin du débat national sur cette transition, qui doit durer jusqu'à l'été et devrait déboucher sur des objectifs relevés en terme d'énergies renouvelables.

Quant au risque d'un recours de pays non européens contre les tarifs pro-européens, "l'idée du gouvernement c'est de prendre ce risque (...) l'alternative, c'est une forme de renoncement", a fait valoir la ministre, qui plaide le "patriotisme écologique".

Selon les estimations de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (Ademe), 14.500 emplois ont été détruits dans la filière photovoltaïque entre 2010 et 2012, soit près d'un poste sur deux en France.

Et la production de composants et de panneaux représente d'ailleurs une minorité des 18.000 emplois comptabilisés par l'Ademe.

Les principaux syndicats professionnels du secteur, le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) et Enerplan, représentés sur place, se sont tous deux dits "globalement satisfaits".

"Mille mégawatts, c'est à peu près ce qui a été installé en 2012, mais il faut bien voir qu'on était en baisse", a souligné Jean-Louis Bal, le président du SER. Fin septembre, le parc photovoltaïque avoisinait les 4.000 mégawatts.

Thierry Mueth, le représentant d'Enerplan, a néanmoins souligné que les lauréats de l'appel d'offres ne seraient pas désignés avant début 2014, entraînant encore des mois de faible activité. Tous deux ont aussi déploré la forte baisse (20%), confirmée lundi, du tarif d'achat dit T5 pour les grandes centrales au sol.

Le gouvernement a dit espèrer de ces mesures 2 milliards d'euros d'investissements et 10.000 emplois "créés ou préservés".

Rédigé par Par Marc PREEL le Lundi 7 Janvier 2013 à 05:56 | Lu 449 fois