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Sofidep : Un administrateur dénonce des «arrangements entre amis»


Sofidep : Un administrateur dénonce des «arrangements entre amis»
PAPEETE, jeudi 28 février 2013. Lundi un courrier a été remis au procureur de la République pour alerter la justice sur la situation de cette SEM. En effet, Louis Savoie ex directeur général de la société d’économie mixte, condamné pour avoir bénéficier à tort d’une indemnité de cessation de fonctions s’est vu accorder un échelonnement de sa dette. Jeudi dernier, à l’ordre du jour du Conseil d’administration figure le point suivant : «Sofidep contre Louis Savoie- Exécution arrêt de la cour d’appel du 21 juin 2012». Et l’on explique aux administrateurs présents que l’ancien directeur général de la Sofidep condamné pour avoir bénéficié indument, d’une indemnité de cessation de fonction de plus de 11,4 millions de Fcfp en 2007, remboursera ce trop perçu à raison de 150 000 Fcfp/mois. Il faudra donc plus de 6 ans à l’ancien directeur général pour apurer sa créance qui court depuis son départ de la SEM en juillet 2007, après avoir occupé ce poste pendant un peu plus de deux ans.

En effet condamné une première fois par le tribunal de commerce en 2008, Louis Savoie avait fait appel. Mais le 21 juin 2012, la cour d’appel de Papeete confirme le jugement de 2008. Car, si cette clause financière de cessation de fonction –équivalente à 12 mois de salaire- est bien inscrite dans le contrat de travail que signe Louis Savoie le 7 avril 2005, elle n’a pas été présentée ni débattue au sein du Conseil d’administration de la SEM. Elle ne résulte que d’un accord convenu entre le directeur général et le président du Conseil d’administration (PCA) de la Sofidep à cette date, à savoir Etienne Chimin, nommé en Conseil des ministres la veille de la signature de ce contrat. Or, c’est bien le même PCA de la Sofidep qui autorise six ans plus tard, l’ex directeur général de la SEM à échelonner mensuellement sa dette de 11,4 millions (plus les intérêts) sur six autres années.

Un arrangement amical qui a fait bondir Christophe Plée, représentant la CGPME au sein du Conseil d’administration de la Sofidep. Début février il écrit au PCA de la SEM, Etienne Chimin pour qu’il informe officiellement les administrateurs de la Sofidep sur la situation de cette ancienne créance et de l’arrêt rendu en juin 2012 par la cour d’appel. Certes, Louis Savoie s’est pourvu en cassation, mais cette nouvelle action en justice ne doit pas interrompre l’exécution du remboursement. «En tant que défenseur des petites et moyennes entreprises, je ne peux tolérer qu’un organisme financier, sensé prêter de l’argent à des entreprises, puisse accorder des prêts à une personne reconnue coupable par la justice d’avoir puisé dans les comptes de la Sofidep» précise Christophe Plée dans son courrier adressé au procureur de la République. Car si Etienne Chimin, actuel PCA de la SEM a confirmé par une note aux administrateurs que l’ex directeur général a effectivement versé au 31 janvier 2013, quatre des 76 mensualités dont il devra s’acquitter auprès de la Sofidep, la convention conclue pour cet arrangement n’a pas été exposée. Des méthodes de passe-passe qui manquent de transparence pour cette SEM qui s’apprête également dans les mois à venir à verser 40 millions de Fcfp pour sa prise de participation au sein de la SAS Tahiti Nui Jingmin Ocean Farm.

Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 27 Février 2013 à 17:36 | Lu 3175 fois