Paris, France | AFP | vendredi 25/11/2022 - Le cinéma français est secoué par de nouvelles accusations de violences sexuelles, avec la révélation de la mise en examen pour viols de l'acteur Sofiane Bennacer ardemment défendu par sa compagne, la réalisatrice Valeria Bruni-Tedeschi.
Révélation des "Amandiers", Sofiane Bennacer, 25 ans, clame son innocence depuis que le Parisien puis Libération ont révélé les accusations de viols dont il fait l'objet.
Elles lui ont valu trois mises en examen: deux pour des faits de viols sur deux ex-compagnes, la troisième "pour violences sur conjoint".
Difficulté supplémentaire pour Valeria Bruni-Tedeschi, par ailleurs compagne de M. Bennacer, sous contrôle judiciaire: une plainte pour viols était connue lors du tournage.
Malgré cela, la production a pu achever le film -- qui retrace l'aventure du Théâtre des Amandiers et de son fondateur Patrice Chéreau --, être présenté en compétition à Cannes, sortir en salles le 16 novembre et attirer plus 100.000 spectateurs.
Sofiane Bennacer a aussi été retenu dans la liste de la trentaine de "révélations" pour les prochains César, avant que l'Académie ne rétropédale en urgence cette semaine, lorsque les poursuites judiciaires du jeune homme ont été rendues publiques.
L'acteur, qui tenait avec "Les Amandiers" son premier grand rôle à l'écran, a contesté, comme lors de sa mise en examen, les accusations portées à son encontre, expliquant n'avoir "rien fait", et s'être "fait humilier au plus profond de (son) âme".
"Honte à toi"
Vendredi, Valeria Bruni-Tedeschi est passée à la riposte, dénonçant un "lynchage médiatique", après la parution de l'enquête de Libération sur l'acteur, les accusations dont il fait l'objet, et "l'omerta" qui aurait régné lors du tournage.
"J’ai été impressionnée artistiquement par Sofiane Bennacer dès la première seconde du casting de mon film et j'ai voulu qu'il en soit l'acteur principal malgré des rumeurs dont j'avais connaissance" assume-t-elle, revendiquant la pleine "responsabilité de (son) choix".
Elle affirme que la production "n'a eu connaissance d'une plainte" en justice qu'une fois le tournage commencé, et qu'il était ensuite "juridiquement inenvisageable" pour les producteurs de changer d'acteur.
A propos des victimes présumées, l'actrice assure avoir "un immense respect pour la libération de la parole des femmes" mais insiste sur la "présomption d'innocence".
Elle confie avoir été elle-même "abusée dans (son) enfance": "je connais la douleur de ne pas avoir été prise au sérieux".
"Honte à toi Libération", a de son côté tonné sa sœur, Carla Bruni, sur Instagram.
Cadre légal
Les producteurs Alexandra Henochsberg et Patrick Sobelman assurent avoir agi dans le strict cadre de la loi, affirmant dans un communiqué à l'AFP qu'ils n'avaient vent, lors de l'embauche de l'acteur, que d'une "rumeur", qui ne leur permettait pas de l'écarter.
Ils disent n'avoir appris l'existence de la plainte que deux jours après le début du tournage. "A ce stade, rien dans le droit du travail ne nous permet de justifier son licenciement, il pourrait se retourner contre nous. Nous précisons que nous devrions alors arrêter le tournage et licencier les 89 salariés sur le plateau sans justifications légales valables", soulignent-ils.
Une analyse remise en cause par Vesna Nikolov, juriste de l'association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT): la situation de M. Bennacer semble créer un "trouble caractérisé au sein de l'entreprise", et une "atteinte à la réputation", motifs de licenciement non fautifs, a-t-elle expliqué à l'AFP.
La production assure avoir suivi toutes les recommandations officielles contre les violences sexuelles et récuse l'idée d'une "omerta", expliquant avoir autorisé lors d'une réunion avec toute l'équipe "ceux que la situation rend mal à l’aise de quitter le tournage".
Pour les professionnels du 7e art, les accusations contre Sofiane Bennacer viennent rappeler le souvenir de l'affaire Polanski, régulièrement rattrapé par des accusations anciennes d'abus sexuels, ou encore les mises en examen d'acteurs comme Gérard Depardieu ou Ary Abittan pour des faits de viols, qu'ils contestent.
Révélation des "Amandiers", Sofiane Bennacer, 25 ans, clame son innocence depuis que le Parisien puis Libération ont révélé les accusations de viols dont il fait l'objet.
Elles lui ont valu trois mises en examen: deux pour des faits de viols sur deux ex-compagnes, la troisième "pour violences sur conjoint".
Difficulté supplémentaire pour Valeria Bruni-Tedeschi, par ailleurs compagne de M. Bennacer, sous contrôle judiciaire: une plainte pour viols était connue lors du tournage.
Malgré cela, la production a pu achever le film -- qui retrace l'aventure du Théâtre des Amandiers et de son fondateur Patrice Chéreau --, être présenté en compétition à Cannes, sortir en salles le 16 novembre et attirer plus 100.000 spectateurs.
Sofiane Bennacer a aussi été retenu dans la liste de la trentaine de "révélations" pour les prochains César, avant que l'Académie ne rétropédale en urgence cette semaine, lorsque les poursuites judiciaires du jeune homme ont été rendues publiques.
L'acteur, qui tenait avec "Les Amandiers" son premier grand rôle à l'écran, a contesté, comme lors de sa mise en examen, les accusations portées à son encontre, expliquant n'avoir "rien fait", et s'être "fait humilier au plus profond de (son) âme".
"Honte à toi"
Vendredi, Valeria Bruni-Tedeschi est passée à la riposte, dénonçant un "lynchage médiatique", après la parution de l'enquête de Libération sur l'acteur, les accusations dont il fait l'objet, et "l'omerta" qui aurait régné lors du tournage.
"J’ai été impressionnée artistiquement par Sofiane Bennacer dès la première seconde du casting de mon film et j'ai voulu qu'il en soit l'acteur principal malgré des rumeurs dont j'avais connaissance" assume-t-elle, revendiquant la pleine "responsabilité de (son) choix".
Elle affirme que la production "n'a eu connaissance d'une plainte" en justice qu'une fois le tournage commencé, et qu'il était ensuite "juridiquement inenvisageable" pour les producteurs de changer d'acteur.
A propos des victimes présumées, l'actrice assure avoir "un immense respect pour la libération de la parole des femmes" mais insiste sur la "présomption d'innocence".
Elle confie avoir été elle-même "abusée dans (son) enfance": "je connais la douleur de ne pas avoir été prise au sérieux".
"Honte à toi Libération", a de son côté tonné sa sœur, Carla Bruni, sur Instagram.
Cadre légal
Les producteurs Alexandra Henochsberg et Patrick Sobelman assurent avoir agi dans le strict cadre de la loi, affirmant dans un communiqué à l'AFP qu'ils n'avaient vent, lors de l'embauche de l'acteur, que d'une "rumeur", qui ne leur permettait pas de l'écarter.
Ils disent n'avoir appris l'existence de la plainte que deux jours après le début du tournage. "A ce stade, rien dans le droit du travail ne nous permet de justifier son licenciement, il pourrait se retourner contre nous. Nous précisons que nous devrions alors arrêter le tournage et licencier les 89 salariés sur le plateau sans justifications légales valables", soulignent-ils.
Une analyse remise en cause par Vesna Nikolov, juriste de l'association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT): la situation de M. Bennacer semble créer un "trouble caractérisé au sein de l'entreprise", et une "atteinte à la réputation", motifs de licenciement non fautifs, a-t-elle expliqué à l'AFP.
La production assure avoir suivi toutes les recommandations officielles contre les violences sexuelles et récuse l'idée d'une "omerta", expliquant avoir autorisé lors d'une réunion avec toute l'équipe "ceux que la situation rend mal à l’aise de quitter le tournage".
Pour les professionnels du 7e art, les accusations contre Sofiane Bennacer viennent rappeler le souvenir de l'affaire Polanski, régulièrement rattrapé par des accusations anciennes d'abus sexuels, ou encore les mises en examen d'acteurs comme Gérard Depardieu ou Ary Abittan pour des faits de viols, qu'ils contestent.