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Six mois de prison ferme pour avoir frappé son frère avec un coupe-coupe


Six mois de prison ferme pour avoir frappé son frère avec un coupe-coupe
PAPEETE, le 26 mars 2018 -Le prévenu avait été interpellé après avoir porté plusieurs coups de coupe-coupe à son frère car il était insatisfait que ce dernier ait changé le canal de télévision. Présenté en comparution immédiate ce lundi, l’individu, atteint de psychose, a été condamné à 6 mois de prison ferme.

Les faits, relativement simples, auraient pu être beaucoup plus graves. Le 20 mars dernier, les gendarmes sont appelés à Faa’a pour intervenir au sein d’un conflit familial. Rapidement, les forces de l’ordre interpellent un individu de 50 ans. L’enquête démontre que l’homme, qui vit dans une maison familiale qui abrite une dizaine de personnes, s’est emporté pour un motif tout à fait banal. Alors que son frère venait de changer la chaîne de télévision, le prévenu, agacé, a été chercher un coupe-coupe puis l’a violemment frappé, occasionnant ainsi de longues et profondes entailles.

Altération du discernement

Entendu par les enquêteurs, le prévenu déclare qu’il ne se souvient pas bien de la scène : « j’avais mal à la tête, je ne comprends pas bien ce que je faisais. J’ai pris le coupe-coupe car il voulait me taper et il est plus fort que moi. » L’homme, chez lequel on a diagnostiqué une psychose déficitaire il y a déjà plusieurs années, ajoute même que son acte n’est pas très grave : « ce n’est qu’un couteau, il a pu être recousu. Ceux qui font la guerre, c’est pire. » Evoquée lors de l’audience, l’expertise psychiatrique relative au détenu a fait état de sérieux troubles mentaux : « ce sujet, consommateur compulsif d’alcool et de paka, présente un danger pour lui-même et pour les autres. Il souffre de troubles psychiques et son infraction en relation avec de telles anomalies. Son discernement était altéré le jour des faits. »

Entendue par les magistrats ce lundi, la victime, le petit frère du prévenu, a évoqué l’état de son aîné : « ça aurait pu être mortel. C’est un psychopathe et ce n’est pas la première fois qu’il est violent. Il l’a déjà été envers mon autre frère et mon père. Ce jour-là, il n’avait pas eu sa dose de paka. Car, quand il fume, il est calme. C’est un fou. »

Puis, le représentant du ministère public a pris la parole pour évoquer un déferlement de violence : « nous pouvons être assez bouleversés de la facilité avec laquelle une personne peut passer à l’acte pour un motif aussi futile. Cet homme doit être suivi. Le jour des faits, il n’a pas supporté la situation (…) Aujourd’hui, il s’agit aussi de protéger l’auteur car comment peut-on imaginer qu’il réintègre le domicile familial ? L’on aura toujours la crainte d’une étincelle. »

Après en avoir délibéré, les magistrats ont suivi les réquisitions du procureur de la République et ont condamné l’homme à 18 mois de prison dont six avec sursis mise à l’épreuve pendant trois ans. L’homme devra également suivre des soins et ne plus entrer en contact avec la victime.

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 26 Mars 2018 à 17:59 | Lu 1027 fois