Paris, le 2 mai 2014. "Sexselfie","Sexting", "Sexcam" et autres pratiques liées à un usage sexualisé d’Internet sont-elles de plus en plus répandues ? Observe-t-on en Europe et aux États-Unis la même utilisation des nouvelles technologies à des fins sexuelles ? Qu’en est-il de l’attrait – notamment des jeunes – pour les jeux sexuels réalisés via les smartphones, les webcams ou les messageries instantanées ?
A l’occasion du septième anniversaire du site de sexcam CAM4, l’Ifop a cherché à faire le point sur l’état des différentes pratiques et activités sexuelles réalisées à travers les nouveaux moyens de communication.
Réalisée à la fois aux États-Unis et sur le Vieux Continent, cette enquête confirme l’intégration des nouveaux modes de communication dans la vie sexuelle des jeunes occidentaux tout en mettent en lumière l’avance des Américains en la matière.
Les chiffres clés
De manière générale, les résultats de l’enquête montrent un usage de plus en plus sexualisé des nouveaux moyens de communication :
Consistant à partager des photos ou des vidéos sexuellement explicites, la pratique du "sexting" s’avère particulièrement répandue aux États-Unis si l’on en juge par la proportion d’Américaines ayant déjà envoyé des images d’elles nues ou dénudées via un ordinateur ou un téléphone mobile : une sur quatre en moyenne (25%), jusqu’à 40% chez celles âgées de moins de 35 ans.
En Europe, les adeptes de ce genre de jeux s’avèrent beaucoup moins nombreuses – leur proportion tourne en moyenne autour de 7% dans l’ensemble de la population féminine – mais leur nombre est loin d’être négligeable chez les jeunes femmes de moins de 35 ans : 15% en France, 13% en Italie, 11% en Allemagne et 9% en Espagne.
Les Européennes s’avèrent en revanche beaucoup moins réticentes à la pratique du "sexto", c'est-à-dire à l’envoi de messages «coquins» à son partenaire par voie électronique : près d’une sur trois s’y est déjà adonnée (35% des Françaises et des Italiennes, 33% des Espagnoles, 29% de Allemandes), leur proportion étant même majoritaire chez les jeunes, notamment en France (58%) et en Allemagne (55%).
Le "revenge p¤rn" constitue quant à lui une pratique encore très marginale si l’on se fie au nombre d’hommes admettant avoir déjà publié des images compromettantes de leur ex : à peine 1% en Allemagne, 4% en France et en Espagne, 6% en Italie. Toutefois, en Europe, près d’un homme sur dix n’exclut pas de s’y adonner un jour (7% en Allemagne, 10% en France et en Espagne, 15% en Italie).
De même, les adeptes de pratiques exhibitionnistes en ligne comme le "sexselfie" – qui constitue à publier une photo de soi juste après un rapport sexuel – semblent encore peu nombreux, y compris chez les jeunes de moins de 35 ans : au total, en Europe, à peine 5% d’entre eux déclarent avoir déjà publié des photos ou des vidéos d’eux-mêmes nus ou dénudés (dont 6% en France).
On n’en observe pas moins l’essor de nouvelles formes d’activités masturbatoires via des outils d’échanges interactifs qui permettent une excitation mutuelle entre partenaires. Aux États-Unis, c'est ainsi que près d’un jeune sur quatre (24%) qui a déjà fait l’amour virtuellement avec son partenaire et près du double (48%) qui pourrait se livrer à une telle expérience via un PC ou un mobile.
En Europe, ce genre d’échanges sexuels purement virtuels est beaucoup moins répandu – environ un jeune de moins de 35 ans sur dix s’y serait déjà adonné (dont 10% en France) – mais leur disposition à faire l’amour virtuellement est, elle, assez élevée : 32% en Italie, autour de 25% dans les autres pays (23% en France, 25% en Allemagne, 29% en Espagne).
La fréquentation des sites de sexcam est aussi une pratique beaucoup plus répandue aux États-Unis : près d’un Américain sur cinq y a déjà visionné un show sexuel (ou striptease) en direct (dont 25% des jeunes de moins de 35 ans) et près d’un tiers déclarent qu’ils pourraient le faire (dont 48% des moins de 35 ans).
L’observation en ligne de sex show sur un site de sexcam a moins d’adeptes en Europe – y compris chez les jeunes où leur nombre oscille entre 8% et 14% selon les pays – mais elle n’en suscite pas moins un certain intérêt si l’on en juge la proportion de jeunes hommes qui pourraient le faire : 32% en Allemagne, 40% en France, 48% en Espagne et 54% en Italie.
Le point de vue de l’Ifop
Si ces nouvelles pratiques se développent à des rythmes différents entre les États-Unis et l’Europe, elles s’inscrivent, au même titre que la fréquentation des sites de rencontre ou à la consommation de films X, dans un mouvement plus large d’intégration des nouveaux modes de communication dans la vie sexuelle.
Cette utilisation des nouvelles technologies à des fins sexuelles favorise néanmoins une généralisation du flirt et, plus largement, de nouvelles formes d’activités fantasmatiques via des fonctionnalités dont l’attrait repose sur le fait qu’elles permettent une excitation mutuelle et simultanée des partenaires.
On observe ainsi un essor de jeux de séduction dans des espace virtuels qui permettent notamment aux jeunes de se livrer à des jeux érotiques qu’ils n’oseraient peut-être pas réaliser en face-à-face. Plus largement, avec l’émergence de ces échanges sexuels virtuels, c’est l’ensemble du rapport à la stimulation, notamment l’autostimulation, qui évolue. En offrant une large gamme de possibilités innovantes et de jeux inédits, la technologie qui équipe aujourd’hui la plupart des foyers occidentaux permet de s’extraire d’un plaisir solitaire ou de rapports de couple routiniers.
A l’occasion du septième anniversaire du site de sexcam CAM4, l’Ifop a cherché à faire le point sur l’état des différentes pratiques et activités sexuelles réalisées à travers les nouveaux moyens de communication.
Réalisée à la fois aux États-Unis et sur le Vieux Continent, cette enquête confirme l’intégration des nouveaux modes de communication dans la vie sexuelle des jeunes occidentaux tout en mettent en lumière l’avance des Américains en la matière.
Les chiffres clés
De manière générale, les résultats de l’enquête montrent un usage de plus en plus sexualisé des nouveaux moyens de communication :
Consistant à partager des photos ou des vidéos sexuellement explicites, la pratique du "sexting" s’avère particulièrement répandue aux États-Unis si l’on en juge par la proportion d’Américaines ayant déjà envoyé des images d’elles nues ou dénudées via un ordinateur ou un téléphone mobile : une sur quatre en moyenne (25%), jusqu’à 40% chez celles âgées de moins de 35 ans.
En Europe, les adeptes de ce genre de jeux s’avèrent beaucoup moins nombreuses – leur proportion tourne en moyenne autour de 7% dans l’ensemble de la population féminine – mais leur nombre est loin d’être négligeable chez les jeunes femmes de moins de 35 ans : 15% en France, 13% en Italie, 11% en Allemagne et 9% en Espagne.
Les Européennes s’avèrent en revanche beaucoup moins réticentes à la pratique du "sexto", c'est-à-dire à l’envoi de messages «coquins» à son partenaire par voie électronique : près d’une sur trois s’y est déjà adonnée (35% des Françaises et des Italiennes, 33% des Espagnoles, 29% de Allemandes), leur proportion étant même majoritaire chez les jeunes, notamment en France (58%) et en Allemagne (55%).
Le "revenge p¤rn" constitue quant à lui une pratique encore très marginale si l’on se fie au nombre d’hommes admettant avoir déjà publié des images compromettantes de leur ex : à peine 1% en Allemagne, 4% en France et en Espagne, 6% en Italie. Toutefois, en Europe, près d’un homme sur dix n’exclut pas de s’y adonner un jour (7% en Allemagne, 10% en France et en Espagne, 15% en Italie).
De même, les adeptes de pratiques exhibitionnistes en ligne comme le "sexselfie" – qui constitue à publier une photo de soi juste après un rapport sexuel – semblent encore peu nombreux, y compris chez les jeunes de moins de 35 ans : au total, en Europe, à peine 5% d’entre eux déclarent avoir déjà publié des photos ou des vidéos d’eux-mêmes nus ou dénudés (dont 6% en France).
On n’en observe pas moins l’essor de nouvelles formes d’activités masturbatoires via des outils d’échanges interactifs qui permettent une excitation mutuelle entre partenaires. Aux États-Unis, c'est ainsi que près d’un jeune sur quatre (24%) qui a déjà fait l’amour virtuellement avec son partenaire et près du double (48%) qui pourrait se livrer à une telle expérience via un PC ou un mobile.
En Europe, ce genre d’échanges sexuels purement virtuels est beaucoup moins répandu – environ un jeune de moins de 35 ans sur dix s’y serait déjà adonné (dont 10% en France) – mais leur disposition à faire l’amour virtuellement est, elle, assez élevée : 32% en Italie, autour de 25% dans les autres pays (23% en France, 25% en Allemagne, 29% en Espagne).
La fréquentation des sites de sexcam est aussi une pratique beaucoup plus répandue aux États-Unis : près d’un Américain sur cinq y a déjà visionné un show sexuel (ou striptease) en direct (dont 25% des jeunes de moins de 35 ans) et près d’un tiers déclarent qu’ils pourraient le faire (dont 48% des moins de 35 ans).
L’observation en ligne de sex show sur un site de sexcam a moins d’adeptes en Europe – y compris chez les jeunes où leur nombre oscille entre 8% et 14% selon les pays – mais elle n’en suscite pas moins un certain intérêt si l’on en juge la proportion de jeunes hommes qui pourraient le faire : 32% en Allemagne, 40% en France, 48% en Espagne et 54% en Italie.
Le point de vue de l’Ifop
Si ces nouvelles pratiques se développent à des rythmes différents entre les États-Unis et l’Europe, elles s’inscrivent, au même titre que la fréquentation des sites de rencontre ou à la consommation de films X, dans un mouvement plus large d’intégration des nouveaux modes de communication dans la vie sexuelle.
Cette utilisation des nouvelles technologies à des fins sexuelles favorise néanmoins une généralisation du flirt et, plus largement, de nouvelles formes d’activités fantasmatiques via des fonctionnalités dont l’attrait repose sur le fait qu’elles permettent une excitation mutuelle et simultanée des partenaires.
On observe ainsi un essor de jeux de séduction dans des espace virtuels qui permettent notamment aux jeunes de se livrer à des jeux érotiques qu’ils n’oseraient peut-être pas réaliser en face-à-face. Plus largement, avec l’émergence de ces échanges sexuels virtuels, c’est l’ensemble du rapport à la stimulation, notamment l’autostimulation, qui évolue. En offrant une large gamme de possibilités innovantes et de jeux inédits, la technologie qui équipe aujourd’hui la plupart des foyers occidentaux permet de s’extraire d’un plaisir solitaire ou de rapports de couple routiniers.