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Série télé : Des étudiants mettent en lumière des problèmes sociétaux


La classe de troisième année de l'Isepp en préparation du projet.
La classe de troisième année de l'Isepp en préparation du projet.
Tahiti, le 8 décembre 2022 – Une trentaine d’étudiants de l’Isepp développent une mini-série de quatre épisodes sur la vie des Polynésiens. Nommée “Face Cachée”, cette production prévoit d’aborder les thématiques de la précarité, de la pression sociale, de l’environnement, et du trouble psychique.

Chaque année, les élèves de l’Institut supérieur de l’enseignement privé (Isepp) ont pour objectif de mettre en place un projet de fin d’études. La promotion 2022 a pris le parti d’utiliser le format d’une mini-série, pour aborder des problématiques d’actualités. Quatre épisodes de 6 à 8 minutes sont en projet. Ils parleront de précarité, d’environnement, de pression sociale, et de maladie mentale au fenua. Mahana Dexter, étudiante de 20 ans, est la chef d’orchestre de ce projet étudiant.
Le tournage devrait débuter le 9 janvier prochain. Un casting d’acteurs est toujours ouvert sur la page Facebook de “l’association étudiante de ISEPP”. Intéressée par l’initiative, la TNTV, devrait signer un contrat de diffusion “au plus vite” indique la cheffe de projet. La série pourrait paraître à l’écran dès juin 2023.

Le poids des maux

Après un stage au sein de l’agence de production Black Stone, Mahana a une révélation. “J’ai commencé à me dire qu’utiliser la subtilité du monde cinématographique pour mettre en lumière des problèmes sociétaux, serait une bonne idée”, confie-t-elle en évoquant la genèse de ce projet. La mini-série Face Cachée sera une fiction inspirée de faits réels. Chacun des épisodes développera un sujet spécifique, à travers les yeux d’un personnage. “C’est l’espoir que nous avons : Éveiller les consciences de chacun et sensibiliser à l’importance de la parole”, affirme le comité d’étudiants.

“En amont, nous avons rencontré des individus concernés par les thématiques abordées. La série est totalement inspirée de leurs histoires”, développe Mahana Dexter. “Premièrement, je ne voulais parler que des étudiants, notamment de ceux en situation de précarité. On m’a conseillé d’élargir le sujet. J’ai quand même gardé l’essence même de mon idée de départ. Les personnages principaux sont tous des jeunes, qui subissent – pour ne citer qu’un exemple –, les sévices d’un père alcoolique”, explique-t-elle. L’amitié des personnages principaux servira de liaison entre les épisodes. “Je pense que voir des jeunes prendre la parole sur ces concepts-là, c’est plus fort que n’importe quelle affiche de prévention. On espère toucher la corde sensible des parents”, confesse Mahana.

Une autre équipe est chargée de créer un magazine d’investigation sur l’avancée du projet. Trois étudiants, dont deux cameramans, se sont occupés de suivre les équipes de tournage et de recueillir les témoignages des personnes concernés sur le terrain. “Le seul point qui est dommage, c’est qu’en 8 minutes d’épisode, on effleure juste la problématique. Le magazine va venir développer plus en profondeur ce dont on parle”, détaille l’étudiante. 

Lancés en “autonomie”

La classe des troisièmes années s’est divisée en plusieurs équipes, toutes spécialisées dans un domaine. “C’est le pôle média qui s’occupe de nos relations avec les partenaires. Ce sont eux qui ont contacté la chaine TNTV.” L’office des postes et télécommunications est aussi partenaire du projet. Cette année, l’Isepp a estimé que les étudiants devraient financer leur projet de manière quasiment autonome. “Pour rapporter du budget, j’ai notamment organisé une soirée “Netflix and Drink”. Tous les fonds recueillis lors de l’événement seront déboursés dans le projet. Financer l’essence, le maquillage, la nourriture, lors des déplacements est essentiel”, explique Mahana.

Une bourse de 600 000 Fcfp est débloquée par l’Isepp pour acquérir le matériel audio-visuel nécessaire au projet. “On dispose déjà de caméras à l’école, mais elles ne sont pas de qualité professionnelle. Une vraie bonne caméra, c’est autour des 400 000 francs. Je ne sais pas encore comment on va utiliser les finances de l’école. On fera appel au matériel personnel des étudiants si besoin”, commente la metteuse en scène. En parallèle, les étudiants doivent se tourner vers des organismes publics ou des collectivités territoriales, notamment la mairie de Papeete. Ils espèrent aussi recevoir le soutien d’entreprises locales. 

Rédigé par Guillaume Marchal le Jeudi 8 Décembre 2022 à 18:32 | Lu 1051 fois