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Sénatoriales partielles : "on devrait bien montrer que l’on pèse", annonce Tauhiti Nena


PAPEETE, 28 avril 2014 - Pour l'UPLD aussi le résultat des sénatoriales partielles de Polynésie française donnera la mesure des forces en présence. Tauhiti Nena, colistier du sénateur sortant Richard Tuheiava lors du scrutin de septembre, court cette fois-ci en duo avec l'écologiste Jacky Bryant en brandissant les vertus d'une "liste d'ouverture".
Pour le jeune élu souverainiste de Papeete, le scrutin de dimanche sera révélateur dans l'illustration de son réel poids politique, comparé à Richard Tuheiava et plus, si affinités : "Vous savez, je suis un homme de terrain et j’entends les craintes et les espoirs des élus municipaux : dimanche, nous serons au second tour et si les listes de Fritch et de Flosse ne décident pas finalement de s’unir, nous avons de très fortes chances de passer", annonce sans détour Tauhiti Nena.

Elu au Sénat, quel combat entendez-vous mener à Paris ?

Tauhiti Nena : Ce sera dans le champ institutionnel et statutaire. Il faut que l’on demande la révision de notre statut pour tenir compte des mutations économiques et sociétales de notre pays. Il s’agit également d’inscrire les moyens financiers devant accompagner les transferts de compétences. Un point qui me semble essentiel aussi, suite aux dernières élections européennes, est de mobiliser les autorités nationales sur la nécessaire évolution du statut des PTOM afin de nous faciliter l’accès aux moyens financiers européens.
Par ailleurs, il faut que l’on obtienne l’adaptation du code général des collectivités territoriales. Nous étions, dans le conseil municipal de Faa’a en 2008, à l’unanimité contre l’application de ce CGCT. Nous n’avons pas attendu 2015 pour être contre. Aujourd’hui, on s’aperçoit un peu partout que son adaptation aux réalités polynésiennes est nécessaire.
Ensuite, en ce qui concerne le dossier du nucléaire, nous voulons substituer à la loi Morin le projet de loi Taubira. Il s’agit d’obtenir la prise en charge de l’intérêt des ayants-droits et une meilleure réparation aux victimes. Il s’agit également de négocier la prise en charge par l’Etat des dépenses engagées par la CPS dans le cadre du traitement des maladies radio-induites. Depuis 1992, la collectivité polynésienne a dû supporter plus de 34 milliards Fcfp de prises en charge. (…) Il faut qu’il y ait une reconnaissance de l’Etat des conséquences sanitaires des essais nucléaires en Polynésie. (…) Cette reconnaissance pourra permettre au Pays de souffler économiquement. On parle de plusieurs dizaines de milliards qui pourraient être réinvestis dans le secteur agricole, au niveau du tourisme, du secteur de la pêche et de l’aquaculture, qui sont nos principales ressources
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Vous avez fait 155 voix, lors des sénatoriales de septembre 2014 sur une liste commune avec Richard Tuheiava. Qu’est-ce qui vous laisse croire que vous ferez mieux dimanche, alors que les voix UPLD sont divisées ?

Tauhiti Nena : Je suis assez optimiste. D’une part, il faut savoir que sur les 712 grands électeurs qui se sont exprimés en septembre dernier, alors que Gaston Flosse était aux commandes du Pays avec une grande force de persuasion, le Tahoera’a n’a eu que 407 à 411 voix tandis qu’en face, malgré cette pression, 300 grands électeurs n’ont pas suivi le Tahoera’a. Je reste convaincu que 300 personnes vont continuer à se positionner en face des deux gros blocs qui se présentent aujourd’hui soutenus par Flosse ou par Fritch. (…) En ce qui me concerne, si l’UPLD existe depuis 2004 c’est pour regrouper des personnes qui prônent le dialogue, l’ouverture et l’alternance.

Qui vous soutient à l’UPLD, justement ?

Tauhiti Nena : Sur le terrain, j’ai une base qui me soutient à l’UPLD : plusieurs maires que ce soit à la Presqu’île, sur Tahiti Nui, nous avons également des référents aux Tuamotu, aux Marquises également. Je pense que l’on devrait bien montrer que l’on pèse.

Une liste commune avec Richard Tuheiava, n’était-ce vraiment pas envisageable pour ces élections sénatoriales partielles ?

Tauhiti Nena : Pour ces élections, en ce qui me concerne, j’étais plus dans une logique d’ouverture. Le président du Tavini souhaitait que l’on courre ensemble ; mais les électeurs du Tavini sont plus en phase avec ma démarche.

Avez-vous rencontré Oscar Temaru depuis le dépôt officiel de votre candidature en duo avec Jacky Bryant ?

Tauhiti Nena : Non, je vais le rencontrer avant les élections et puis au lendemain, pour faire un point.

Les démarches menées à l’ONU par Richard Tuheiava et Oscar Temaru, vous les soutiendriez élu sénateur ?

Tauhiti Nena : On n’a pas besoin d’être sénateur pour mener des démarches à l’ONU. En ce qui concerne les élections sénatoriales, j’ai un programme et avec Jacky Bryant on reste optimiste tant sur notre programme que sur l’esprit d’ouverture que l’on met en avant. Je pense que ça se passera bien.

Vous avez rencontré Gaston Flosse depuis que vous êtes officiellement candidat ?

Tauhiti Nena : J’ai rencontré tous les candidats. Aussi bien Nuihau Laurey, Teura Iriti, Vincent Dubois, même Richard. On se croise sur le terrain, notamment dernièrement aux îles Sous-le-vent. Gaston Flosse également. Il a voulu me rencontrer donc je vais le rencontrer, sans plus.

Dimanche, serez-vous présents au second tour, même en cas de résultat décevant au premier ?

Tauhiti Nena : Je suis sûr qu’il y aura un second tour et nous nous y présenterons : que ceux qui croient en nous nous soutiennent pour que l’on puisse représenter au mieux le pays. Ce soutien permettra d’éviter qu’il y ait trop de tensions entre le gouvernement et le Tahoera’a. Que ce soit le groupe de Fritch ou celui de Flosse, les maires craignent que le gagnant mette tout en œuvre pour qu’il y ait de nouvelles élections territoriales. Dans notre pays, je pense que l’on a besoin de stabilité. Qu’ils s’entendent au niveau de l’Assemblée, sur la répartition des commissions ; mais pour le reste il faut arrêter de jouer à ce jeu.
Vous savez, je suis un homme de terrain et j’entends les craintes et les espoirs des élus municipaux : dimanche, nous serons au second tour et si les listes de Fritch et de Flosse ne décident pas finalement de s’unir, nous avons de très fortes chances de passer
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Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 28 Avril 2015 à 14:32 | Lu 1342 fois