Nouméa, France | AFP | dimanche 24/09/2023 - La défaite aux élections sénatoriales de Sonia Backès, secrétaire d’État à la Citoyenneté, au profit d'un candidat indépendantiste, a créé la surprise dimanche et jette une ombre sur l'avenir politique de la présidente de la province Sud de la Nouvelle-Calédonie.
Troisième au premier tour lors duquel le candidat dissident Les Républicains Georges Naturel a été élu, Sonia Backès (Renaissance) n'est pas parvenue à faire le plein de grands électeurs au second tour, s'inclinant face au candidat indépendantiste du Front de libération kanak (FLNKS) Robert Xowie, qui fait son entrée au Sénat.
Cette défaite de la secrétaire d’État, qui était donnée favorite, représente un premier revers pour le parti présidentiel dans ces élections sénatoriales, alors que Sonia Backès était la seule représentante du gouvernement à se présenter lors de ce scrutin.
Localement, ce résultat est d’autant plus symbolique qu’il intervient en pleines négociations sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, dans lesquelles la secrétaire d'Etat est omniprésente.
C’est la première fois qu’un indépendantiste calédonien est élu au Sénat. Avant lui, seul Roch Pidjot (Union calédonienne) avait occupé une fonction parlementaire en étant élu député de 1964 à 1986.
Chaque année, le 24 septembre est l’occasion de commémorer la date symbolique de la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France en 1853. "170 ans après, c’est une grande victoire pour nous", a déclaré à l’issue du scrutin Jean-Pierre Djaïwé, le porte-parole du Palika (une des composantes du FLNKS).
"Des Calédoniens qui ne sont pas forcément indépendantistes ont voté pour nous. C’est un message fort pour nous et pour l’avenir", s’est félicité Robert Xowie, également maire de Lifou devant ses soutiens regroupés en face du Congrès de la Nouvelle-Calédonie.
L’apport des voix indépendantistes a permis à Georges Naturel, l’actuel maire de Dumbéa, de se faire élire au premier tour à plus de 60% des voix. Au second tour, c’est le soutien des non-indépendantistes qui a assuré la victoire de Robert Xowie avec 55% des suffrages.
"Le premier pas"
Ce soutien des non-indépendantistes a été dénoncé comme une "trahison" par Sonia Backès sur les réseaux sociaux. Une vision partagée par Virginie Ruffenach, la vice-présidente du Rassemblement-Les Républicains, qui a également commenté l’élection sur les réseaux sociaux en qualifiant Georges Naturel de "couteau suisse de la trahison".
"Nous n’arrêtons pas de recevoir des messages qui nous accusent d’avoir vendu la Nouvelle-Calédonie aux indépendantistes. Il est temps de changer de logiciel", a fait savoir à l’AFP un proche de Georges Naturel.
Le maire LR de Dumbéa fraîchement élu estime quant à lui que les grands électeurs ont exprimé "un ras-le-bol" et qu’il faut se "remettre en question", tout en assurant qu’il continuera de "défendre une Nouvelle-Calédonie française".
Le dissident LR insiste sur le fait que ce sont "deux maires qui ont été élus sénateurs" et espère parvenir à "porter une nouvelle voix dans les discussions" sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Les différents partenaires calédoniens ont jusqu'à mi-octobre pour amender un projet de futur statut de ce territoire, présenté par le gouvernement début septembre et qui doit servir de base aux discussions pour parvenir à une réforme constitutionnelle début 2024.
"Sonia Backès pouvait tout gagner avec cette élection et ainsi renforcer sa position dominante mais au final, elle a perdu gros", a analysé auprès de l’AFP Pierre-Christophe Pantz, géographe et spécialiste de la géopolitique en Nouvelle-Calédonie.
Le chercheur souligne également que "l’élection de Georges Naturel montre l’émergence d’une nouvelle tendance, notamment dans le camp non indépendantiste. On sait qu’il y a un frémissement, reste à voir comment cela se traduira".
Tout comme Georges Naturel qui appelle à des discussions bilatérales entre non-indépendantistes et indépendantistes en Nouvelle-Calédonie, Pierre-Chanel Tutugoro, le secrétaire général de l’Union calédonienne, pense que des discussions entre les deux camps sont possibles.
"Il a fallu tenir des discours dans lesquels chacun puisse se reconnaître et s’entendre et nous avions besoin de ça, d’un autre discours", a indiqué Pierre-Chanel Tutugoro, ajoutant qu’il fallait "savoir faire le premier pas".
Troisième au premier tour lors duquel le candidat dissident Les Républicains Georges Naturel a été élu, Sonia Backès (Renaissance) n'est pas parvenue à faire le plein de grands électeurs au second tour, s'inclinant face au candidat indépendantiste du Front de libération kanak (FLNKS) Robert Xowie, qui fait son entrée au Sénat.
Cette défaite de la secrétaire d’État, qui était donnée favorite, représente un premier revers pour le parti présidentiel dans ces élections sénatoriales, alors que Sonia Backès était la seule représentante du gouvernement à se présenter lors de ce scrutin.
Localement, ce résultat est d’autant plus symbolique qu’il intervient en pleines négociations sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, dans lesquelles la secrétaire d'Etat est omniprésente.
C’est la première fois qu’un indépendantiste calédonien est élu au Sénat. Avant lui, seul Roch Pidjot (Union calédonienne) avait occupé une fonction parlementaire en étant élu député de 1964 à 1986.
Chaque année, le 24 septembre est l’occasion de commémorer la date symbolique de la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France en 1853. "170 ans après, c’est une grande victoire pour nous", a déclaré à l’issue du scrutin Jean-Pierre Djaïwé, le porte-parole du Palika (une des composantes du FLNKS).
"Des Calédoniens qui ne sont pas forcément indépendantistes ont voté pour nous. C’est un message fort pour nous et pour l’avenir", s’est félicité Robert Xowie, également maire de Lifou devant ses soutiens regroupés en face du Congrès de la Nouvelle-Calédonie.
L’apport des voix indépendantistes a permis à Georges Naturel, l’actuel maire de Dumbéa, de se faire élire au premier tour à plus de 60% des voix. Au second tour, c’est le soutien des non-indépendantistes qui a assuré la victoire de Robert Xowie avec 55% des suffrages.
"Le premier pas"
Ce soutien des non-indépendantistes a été dénoncé comme une "trahison" par Sonia Backès sur les réseaux sociaux. Une vision partagée par Virginie Ruffenach, la vice-présidente du Rassemblement-Les Républicains, qui a également commenté l’élection sur les réseaux sociaux en qualifiant Georges Naturel de "couteau suisse de la trahison".
"Nous n’arrêtons pas de recevoir des messages qui nous accusent d’avoir vendu la Nouvelle-Calédonie aux indépendantistes. Il est temps de changer de logiciel", a fait savoir à l’AFP un proche de Georges Naturel.
Le maire LR de Dumbéa fraîchement élu estime quant à lui que les grands électeurs ont exprimé "un ras-le-bol" et qu’il faut se "remettre en question", tout en assurant qu’il continuera de "défendre une Nouvelle-Calédonie française".
Le dissident LR insiste sur le fait que ce sont "deux maires qui ont été élus sénateurs" et espère parvenir à "porter une nouvelle voix dans les discussions" sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Les différents partenaires calédoniens ont jusqu'à mi-octobre pour amender un projet de futur statut de ce territoire, présenté par le gouvernement début septembre et qui doit servir de base aux discussions pour parvenir à une réforme constitutionnelle début 2024.
"Sonia Backès pouvait tout gagner avec cette élection et ainsi renforcer sa position dominante mais au final, elle a perdu gros", a analysé auprès de l’AFP Pierre-Christophe Pantz, géographe et spécialiste de la géopolitique en Nouvelle-Calédonie.
Le chercheur souligne également que "l’élection de Georges Naturel montre l’émergence d’une nouvelle tendance, notamment dans le camp non indépendantiste. On sait qu’il y a un frémissement, reste à voir comment cela se traduira".
Tout comme Georges Naturel qui appelle à des discussions bilatérales entre non-indépendantistes et indépendantistes en Nouvelle-Calédonie, Pierre-Chanel Tutugoro, le secrétaire général de l’Union calédonienne, pense que des discussions entre les deux camps sont possibles.
"Il a fallu tenir des discours dans lesquels chacun puisse se reconnaître et s’entendre et nous avions besoin de ça, d’un autre discours", a indiqué Pierre-Chanel Tutugoro, ajoutant qu’il fallait "savoir faire le premier pas".