En octobre 2014, au vu de nombreuses installations électriques sauvages identifiées sur Mataiea, Secosud faisait procéder à la pose de poteaux neufs, notamment dans le quartier Tiaipoi (Photo d'archives TI).
PAPEETE, le 21 août 2015. Le Syndicat pour l'électrification des communes du sud de Tahiti (Secosud) doit renouveler, pour les 17 prochaines années, sa concession de service public de la distribution d'énergie électrique à ses communes adhérentes. Un marché juteux de plus de 11 500 abonnés. Les candidats ont jusqu'au 15 septembre pour se faire connaître.
La dernière concession pour la distribution de l'énergie électrique dans les communes adhérentes du Secosud date du 1er janvier 1989. A l'époque, le syndicat avait concédé à EDT (Electricité de Tahiti) pour une durée de 25 ans, la distribution publique d'énergie électrique dans la zone de compétence du syndicat. La date butoir fixée était donc celle du 31 décembre 2013. Mais en août 2009, une délibération du comité syndical autorisait le président à signer un avenant pour prolonger la durée de cette concession d'une période supplémentaire de 16 ans et 9 mois, jusqu'au 30 septembre 2030. Une date qui ne doit rien au hasard, puisqu'elle correspondait au terme de la délégation de service public attribuée à EDT également, pour la distribution d'énergie électrique pour la zone Nord de l'île.
Cette délibération avait été immédiatement attaquée en justice. Et à chaque décision : en 2010 au tribunal administratif de Papeete, en 2012 devant la cour administrative d'appel de Paris puis en juillet 2013 devant le Conseil d'Etat, la réponse est identique. Cette délibération était déclarée illégale, car tous les représentants des communes siégeant au sein du comité syndical n'avaient pas été régulièrement convoqués au moment où cette décision était prise. Retour donc à la case départ et à la date du 31 décembre 2013. Pourtant, de nouveaux délais sont accordés et, un appel à candidatures pour la distribution de l'électricité, lancé par Secosud en 2014 –auquel avaient répondu quatre sociétés- a été déclaré infructueux.
Interrogé sur ce sujet, Anthony Jamet maire de Taravao et président du syndicat Secosud marche sur des œufs. "Nous sommes tenus à des règles de confidentialité des candidats, explique-t-il. Le motif principal portait sur comment établir une tarification de l'électricité" finit-il par lâcher du bout des lèvres. "C'est un vrai sujet d'actualité" poursuit-il. Effectivement, ce renouvellement de concession de la distribution de l'électricité au sud de l'île s'apparente à une répétition générale, en modèle réduit, de ce qui se produira d'ici peu dans le nord, avec le bras de fer déjà amorcé sur la formule de tarification de l'électricité. La conclusion à venir de cet avis d'appel public à candidatures en dira long sur la mise en application des nouvelles règles organisant les marchés publics sur le territoire, le tout, de surcroît, et pour la première fois sous les yeux de la Haute autorité de la concurrence polynésienne.
L'essai devra donc, pour le concessionnaire qui sera choisi, être transformé dans les règles. "Nous avons décidé que le mode de gestion avec un concessionnaire titulaire de la délégation de service public était le plus adapté, plutôt qu'une régie ou un contrat d'affermage" déclare Anthony Jamet le président de Secosud "mais nous avons essayé de blinder le contenu de cette nouvelle concession". "Cette nouvelle concession doit permettre à Secosud d'être mieux associée au mode de gestion des installations électriques, qu'il en tire les bénéfices qui lui sont dus pour les consommateurs", indique-t-il.
La dernière concession pour la distribution de l'énergie électrique dans les communes adhérentes du Secosud date du 1er janvier 1989. A l'époque, le syndicat avait concédé à EDT (Electricité de Tahiti) pour une durée de 25 ans, la distribution publique d'énergie électrique dans la zone de compétence du syndicat. La date butoir fixée était donc celle du 31 décembre 2013. Mais en août 2009, une délibération du comité syndical autorisait le président à signer un avenant pour prolonger la durée de cette concession d'une période supplémentaire de 16 ans et 9 mois, jusqu'au 30 septembre 2030. Une date qui ne doit rien au hasard, puisqu'elle correspondait au terme de la délégation de service public attribuée à EDT également, pour la distribution d'énergie électrique pour la zone Nord de l'île.
Cette délibération avait été immédiatement attaquée en justice. Et à chaque décision : en 2010 au tribunal administratif de Papeete, en 2012 devant la cour administrative d'appel de Paris puis en juillet 2013 devant le Conseil d'Etat, la réponse est identique. Cette délibération était déclarée illégale, car tous les représentants des communes siégeant au sein du comité syndical n'avaient pas été régulièrement convoqués au moment où cette décision était prise. Retour donc à la case départ et à la date du 31 décembre 2013. Pourtant, de nouveaux délais sont accordés et, un appel à candidatures pour la distribution de l'électricité, lancé par Secosud en 2014 –auquel avaient répondu quatre sociétés- a été déclaré infructueux.
Interrogé sur ce sujet, Anthony Jamet maire de Taravao et président du syndicat Secosud marche sur des œufs. "Nous sommes tenus à des règles de confidentialité des candidats, explique-t-il. Le motif principal portait sur comment établir une tarification de l'électricité" finit-il par lâcher du bout des lèvres. "C'est un vrai sujet d'actualité" poursuit-il. Effectivement, ce renouvellement de concession de la distribution de l'électricité au sud de l'île s'apparente à une répétition générale, en modèle réduit, de ce qui se produira d'ici peu dans le nord, avec le bras de fer déjà amorcé sur la formule de tarification de l'électricité. La conclusion à venir de cet avis d'appel public à candidatures en dira long sur la mise en application des nouvelles règles organisant les marchés publics sur le territoire, le tout, de surcroît, et pour la première fois sous les yeux de la Haute autorité de la concurrence polynésienne.
L'essai devra donc, pour le concessionnaire qui sera choisi, être transformé dans les règles. "Nous avons décidé que le mode de gestion avec un concessionnaire titulaire de la délégation de service public était le plus adapté, plutôt qu'une régie ou un contrat d'affermage" déclare Anthony Jamet le président de Secosud "mais nous avons essayé de blinder le contenu de cette nouvelle concession". "Cette nouvelle concession doit permettre à Secosud d'être mieux associée au mode de gestion des installations électriques, qu'il en tire les bénéfices qui lui sont dus pour les consommateurs", indique-t-il.
Secosud, c'est quoi ?
Le Syndicat pour l'électrification des communes du sud de Tahiti (Secosud) est un établissement public de coopération intercommunale constitué entre les communes de Taiarapu Est, Taiarapu Ouest et Teva I Uta par arrêté du 10 février 1975 modifié le 26 juin 1975. Elles sont rejointes par la commune de Hitia'a O Te Ra en 1998. Ce syndicat a pour objet la construction, l'exploitation et la gestion d'installations de production et de distribution d'énergie électrique sur le territoire des communes membres.
Pourquoi ce syndicat avait-il été créé ? "Parce que les communes du sud ont voulu garder une certaine autonomie dans le cadre de la gestion et de la distribution de l'énergie" explique Anthony Jamet. Mais, jusqu'à aujourd'hui l'expression de cette autonomie est restée limitée. En effet, Secosud qui n'a plus de centrale électrique, ne produit plus d'électricité et dépend complètement pour son approvisionnement en énergie des installations du nord de l'île (même si, ironie de la situation, les plus gros barrages hydro-électriques sont sur son territoire). Et jusqu'ici par conséquent les consommateurs du sud de l'île sont assujettis aux mêmes tarifs de l'électricité que dans le nord de Tahiti.
Le Syndicat pour l'électrification des communes du sud de Tahiti (Secosud) est un établissement public de coopération intercommunale constitué entre les communes de Taiarapu Est, Taiarapu Ouest et Teva I Uta par arrêté du 10 février 1975 modifié le 26 juin 1975. Elles sont rejointes par la commune de Hitia'a O Te Ra en 1998. Ce syndicat a pour objet la construction, l'exploitation et la gestion d'installations de production et de distribution d'énergie électrique sur le territoire des communes membres.
Pourquoi ce syndicat avait-il été créé ? "Parce que les communes du sud ont voulu garder une certaine autonomie dans le cadre de la gestion et de la distribution de l'énergie" explique Anthony Jamet. Mais, jusqu'à aujourd'hui l'expression de cette autonomie est restée limitée. En effet, Secosud qui n'a plus de centrale électrique, ne produit plus d'électricité et dépend complètement pour son approvisionnement en énergie des installations du nord de l'île (même si, ironie de la situation, les plus gros barrages hydro-électriques sont sur son territoire). Et jusqu'ici par conséquent les consommateurs du sud de l'île sont assujettis aux mêmes tarifs de l'électricité que dans le nord de Tahiti.
Plus de 35 000 habitants concernés
Le réseau de distribution publique d'énergie électrique du Secosud est implanté sur les territoires des communes adhérentes : Teva i Uta, Taiarapu Ouest, Taiarapu Est et Hitia'a O Te Ra (excepté Papenoo). La superficie globale de l'ensemble du territoire du Secosud représente plus de 600 km2 pour une population totale de 35 110 habitants.
La consommation annuelle sur ce secteur représente environ 50,9 GWh pour un total de 11 508 abonnés. Le réseau de distribution publique comprend 177 km de réseau électrique haute tension, 360 km de réseau électrique basse tension, 283 postes de transformation.
Le réseau de distribution publique d'énergie électrique du Secosud est implanté sur les territoires des communes adhérentes : Teva i Uta, Taiarapu Ouest, Taiarapu Est et Hitia'a O Te Ra (excepté Papenoo). La superficie globale de l'ensemble du territoire du Secosud représente plus de 600 km2 pour une population totale de 35 110 habitants.
La consommation annuelle sur ce secteur représente environ 50,9 GWh pour un total de 11 508 abonnés. Le réseau de distribution publique comprend 177 km de réseau électrique haute tension, 360 km de réseau électrique basse tension, 283 postes de transformation.