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Schizophrénie et obsession à Tarahoi


“Je suis inquiète pour vous madame la représentante [...] Le premier mot qui me vient à l'esprit en vous entendant est le mot ‘schizophrénie’", a lancé Eliane Tevahitua à Tepuaraurii Teriitahi qui l'interrogeait sur les voyages du président Brotherson. crédit photo Stéphanie Delorme
“Je suis inquiète pour vous madame la représentante [...] Le premier mot qui me vient à l'esprit en vous entendant est le mot ‘schizophrénie’", a lancé Eliane Tevahitua à Tepuaraurii Teriitahi qui l'interrogeait sur les voyages du président Brotherson. crédit photo Stéphanie Delorme
Tahiti, le 28 septembre 2023 - C'est la vice-présidente, Éliane Tevahitua qui a pris la parole pour répondre, en lieu et place de Moetai Brotherson, à la question de Tepuaraurii Teriitahi sur la “plus-value” des voyages du président. Et elle n'a pas été déçue du voyage, “le premier mot” venant à l'esprit d'Éliane Tevahitua étant “schizophrénie”.
 
“Je suis inquiète pour vous madame la représentante [...] Le premier mot qui me vient à l'esprit en vous entendant est le mot ‘schizophrénie’. La schizophrénie est une maladie qui se caractérise par des troubles importants de la perception de la réalité”, a-t-elle lancé depuis le banc des ministres, visiblement assez remontée contre l'élue du Tapura huiraatira qui l'interrogeait sur la pertinence des nombreux voyages du président du Pays dans le Pacifique et à l'étranger depuis cinq mois.

Pourtant coutumière de l'exercice, elle-même ayant posé de nombreuses questions orales pour le moins musclées lorsqu'elle était représentante lors de la précédente mandature, Éliane Tevahitua n'a visiblement pas apprécié et a rapidement haussé le ton.
 
“Le rôle de notre président ne se cantonne pas à couper des rubans”
 
“Vous vivez dans un monde alternatif et passéiste. Un monde dans lequel notre Pays est coupé de son environnement régional, un monde dans lequel notre seule porte de salut, notre seul et unique partenaire économique et institutionnel possible et envisageable ne pourrait et ne devrait être que LA France et rien que la France”, a-t-elle tancé, expliquant que “la vision du monde du Tavini huiraatira et de notre gouvernement diffère radicalement de la vôtre”.

“C'est tout le sens du déplacement du président de la Polynésie à Washington et de sa rencontre avec Joe Biden (..) Demain, il est tout à fait envisageable que notre président rencontre le président de la Chine [...]”, a poursuivi la vice-présidente qui a précisé que “le rôle de notre président n'est pas de se cantonner à couper des rubans mais de faire entendre la voix de notre Pays auprès des puissants de ce monde”.
 
“Je n'hésiterai pas à sortir le fouet”
 
Éliane Tevahitua a ensuite accusé Tepuaraurii Teriitahi, d'être “obsessionnelle”, notamment concernant la tenue vestimentaire du président du Pays, mais aussi au sujet de la situation de l'OPT qui a été laissé, selon elle, “dans un état catastrophique [...] au bord de la faillite”, par la majorité Tapura de l'époque. Et évidemment la décolonisation, “une autre obsession”, alors que c'était écrit noir sur blanc dans le programme du Tavini, a rappelé la vice-présidente.

Et de conclure en parlant des rapports entre le président Macron et le président Brotherson : “Vous confondez proximité et subordination, respect avec soumission [...] En l'absence du président, nos institutions fonctionnent, le conseil des ministres, que je préside, fonctionne. Je veille chaque jour au grain. Et s'il le faut, je n'hésiterai pas à sortir le fouet pour remettre les choses en ordre de marche.”  Et en parlant de respect, la sénatrice Lana Tetuanui a, quant à elle, scandé depuis l'autre bout de l'hémicycle : “Fa'atura [respect, NDLR] Est-ce que vous vous entendez parler madame la vice-présidente ? Apprenez à nous respecter. Nous sommes aussi les élus du peuple”. Ambiance.

“Monsieur prix”, une vraie fausse bonne idée

Quant à la question de Pascale Haiti sur la lutte contre la vie chère et ses propositions comme le fait de nommer un “Monsieur prix”, le ministre de l'Économie, Tevaiti Pomare, est resté dans des généralités, comme le fait de devoir “repenser notre fiscalité”, ou encore qu'“il faut que l'on importe moins et que l'on produise plus”, en incitant “les entreprises à proposer des prix plus bas”. Une chose est sûre pour le ministre, “si un monsieur ou une madame Prix était la solution, ça se saurait !” 

Rédigé par Stéphanie Delorme le Jeudi 28 Septembre 2023 à 19:36 | Lu 6030 fois