Sarahina est connue sous le nom de Sabrina Birk, ancienne élue de l’assemblée et militante indépendantiste. Le prénom de Sarahina lui a été soufflé par son père adoptif, Bobby Holcomb, Sarah, femme juive, et Hina, femme et déesse polynésienne. Son nom de peintre rassemble en un lieu une identité aux forts accents culturels et surtout la féminité, toute en rondeur, une rondeur qui est l’emprunte de ses tableaux.
Le rêve, les rêveries et les légendes se côtoient sur des peintures encadrées ou ouvertes, aux couleurs pourpres, ocres, ou bleues turquoise et nuit, tout est dans des tons pastel ou chaud, on y retrouve à la fois la douceur de l’enfance et la sensualité amoureuse. Les regards en forme de poisson, thème récurrent chez Sarahina, les chevelures épaisses, les corps en mouvements enlacés, la tendresse maternelle, parlent aux âmes sensibles et s’accordent à la perfection à l’environnement végétal du jardin botanique : Tout est harmonieux, ancestral et typique. Elles sont accrochées dans l’enclos des deux tortues, gigantesques et presque bicentenaires, dénommées Te Ara Tau, le veilleur du temps, et Te Ara U’i, celle qui veille sur les générations.
« J’aurais voulu faire une expo sur les Arioi. L’un de mes tableaux est sur Arioi Vahine. Dans cette légende, le Dieu Oro, Dieu de l’Amour, de la Guerre, de l’Arc-en-ciel, va tomber amoureux d’une princesse de Bora Bora, et tous les deux vont fonder le culte des Arioi. J’ai peint cette femme, car pour moi, c’est elle qui est à l’origine des Arioi, si elle n’était pas là, jamais Oro n’aurait créé le culte des Arioi pour les Maohi. Il l’a fait pour elle, il lui a offert le sanglier, qui devient l’emblème des Arioi. Cette caste est paritaire : Les hommes vont vénérer Oro et les femmes vont vénérer Hina. Il y a douze tribus Arioi en Polynésie, ça fait longtemps que je m’intéresse à ce thème… Ce tableau sur Arioi Vahine est le premier d’une série que je souhaite concrétiser, peindre, un jour. »
L’artiste accorde à ce monde onirique une réalité colorée et vivante. Un tableau présente l’entrelacement d’un homme-poisson et d’une femme. Il s’agit du Mokorea, autre légende mystique de la culture polynésienne : « Les Mokorea sont des êtres surnaturels à mi-chemin entre le rêve et la légende. Tout dépend de ceux qui veulent y croire ou non. Certains les ont vus, moi je ne les ai jamais vus, mais je crois qu’ils existent réellement. Ce sont des êtres qui vivent au fond des océans, dans les grottes, au fond du lac Vaihiria, aux Tuamotu sur les récifs… Ils sont très beaux, elles sont très belles. Ils étaient très proches des Polynésiens autrefois. Ça dépend comment on se place, si on est cartésien ou on ne l’est pas, on dit que des femmes sont tombées amoureuses des Mokorea et sont parties vivre avec eux sous l’océan… »
Lorsqu’on demande à Sarahina de quels rêves s’agit-il, des rêves-désirs ou des rêves subconscients, elle confesse « Ce sont des rêves partagés avec Matairea (sa fille), elle me raconte ses rêves, ça m’inspire, je peins beaucoup Matairea et ses animaux. Quand on devient maman, on s’assume, le fait que j’ai eu ma fille m’a enracinée. Mes personnages féminins ont changé, avec moi, je m’assume et j’accepte plus les choses autour de moi. »
Si dans notre pays, l’Art nourrit à peine, Sarahina prend soin d’accorder une partie des ventes à aller à l’association qui s’occupe des soins des deux tortues, Te Ara Tau et Te Ara U’i, et les autres affiches seront vendues pour aider une famille à acheter une machine à coudre.
« Cet événement est aussi pour sensibiliser la population de la presqu’île à l’art et à la condition artistique, nous n’avons pas de salle d’exposition. La presqu’île a ses sculpteurs, ses peintres, j’utilise l’association UTOPIA pour cette exposition. Nous devons nous retrouver, créer des évènements artistiques. UTOPIA est une association mise en place en 2003, avec Tehina, Bousquet et plein d’autres artistes polynésiens, on avait fait des expos dans des lieux insolites, la prison Nuutania, dans le hangar du rond point de l’Est où l’on peignait devant le public, dans le hall de l’assemblée. L’enclos des tortues, c’est tout à fait UTOPIA, c’est un lieu surprenant. »
L’exposition se poursuit dès le dimanche 23 juin chez Sarahina à Taravao, dans son atelier, au PK 57, 7 côté mer.
Le rêve, les rêveries et les légendes se côtoient sur des peintures encadrées ou ouvertes, aux couleurs pourpres, ocres, ou bleues turquoise et nuit, tout est dans des tons pastel ou chaud, on y retrouve à la fois la douceur de l’enfance et la sensualité amoureuse. Les regards en forme de poisson, thème récurrent chez Sarahina, les chevelures épaisses, les corps en mouvements enlacés, la tendresse maternelle, parlent aux âmes sensibles et s’accordent à la perfection à l’environnement végétal du jardin botanique : Tout est harmonieux, ancestral et typique. Elles sont accrochées dans l’enclos des deux tortues, gigantesques et presque bicentenaires, dénommées Te Ara Tau, le veilleur du temps, et Te Ara U’i, celle qui veille sur les générations.
« J’aurais voulu faire une expo sur les Arioi. L’un de mes tableaux est sur Arioi Vahine. Dans cette légende, le Dieu Oro, Dieu de l’Amour, de la Guerre, de l’Arc-en-ciel, va tomber amoureux d’une princesse de Bora Bora, et tous les deux vont fonder le culte des Arioi. J’ai peint cette femme, car pour moi, c’est elle qui est à l’origine des Arioi, si elle n’était pas là, jamais Oro n’aurait créé le culte des Arioi pour les Maohi. Il l’a fait pour elle, il lui a offert le sanglier, qui devient l’emblème des Arioi. Cette caste est paritaire : Les hommes vont vénérer Oro et les femmes vont vénérer Hina. Il y a douze tribus Arioi en Polynésie, ça fait longtemps que je m’intéresse à ce thème… Ce tableau sur Arioi Vahine est le premier d’une série que je souhaite concrétiser, peindre, un jour. »
L’artiste accorde à ce monde onirique une réalité colorée et vivante. Un tableau présente l’entrelacement d’un homme-poisson et d’une femme. Il s’agit du Mokorea, autre légende mystique de la culture polynésienne : « Les Mokorea sont des êtres surnaturels à mi-chemin entre le rêve et la légende. Tout dépend de ceux qui veulent y croire ou non. Certains les ont vus, moi je ne les ai jamais vus, mais je crois qu’ils existent réellement. Ce sont des êtres qui vivent au fond des océans, dans les grottes, au fond du lac Vaihiria, aux Tuamotu sur les récifs… Ils sont très beaux, elles sont très belles. Ils étaient très proches des Polynésiens autrefois. Ça dépend comment on se place, si on est cartésien ou on ne l’est pas, on dit que des femmes sont tombées amoureuses des Mokorea et sont parties vivre avec eux sous l’océan… »
Lorsqu’on demande à Sarahina de quels rêves s’agit-il, des rêves-désirs ou des rêves subconscients, elle confesse « Ce sont des rêves partagés avec Matairea (sa fille), elle me raconte ses rêves, ça m’inspire, je peins beaucoup Matairea et ses animaux. Quand on devient maman, on s’assume, le fait que j’ai eu ma fille m’a enracinée. Mes personnages féminins ont changé, avec moi, je m’assume et j’accepte plus les choses autour de moi. »
Si dans notre pays, l’Art nourrit à peine, Sarahina prend soin d’accorder une partie des ventes à aller à l’association qui s’occupe des soins des deux tortues, Te Ara Tau et Te Ara U’i, et les autres affiches seront vendues pour aider une famille à acheter une machine à coudre.
« Cet événement est aussi pour sensibiliser la population de la presqu’île à l’art et à la condition artistique, nous n’avons pas de salle d’exposition. La presqu’île a ses sculpteurs, ses peintres, j’utilise l’association UTOPIA pour cette exposition. Nous devons nous retrouver, créer des évènements artistiques. UTOPIA est une association mise en place en 2003, avec Tehina, Bousquet et plein d’autres artistes polynésiens, on avait fait des expos dans des lieux insolites, la prison Nuutania, dans le hangar du rond point de l’Est où l’on peignait devant le public, dans le hall de l’assemblée. L’enclos des tortues, c’est tout à fait UTOPIA, c’est un lieu surprenant. »
L’exposition se poursuit dès le dimanche 23 juin chez Sarahina à Taravao, dans son atelier, au PK 57, 7 côté mer.