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Sanquer conteste la version Flosse


Tahiti, le 20 avril 2023 – Nicole Sanquer conteste fermement la version donnée mercredi par Gaston Flosse sur le déroulement des négociations ratées en début de semaine avec A Here ia Porinetia. Elle affirme que le leader du Amuitahira'a lui a proposé lundi midi une alliance “pour faire barrage au Tavini et au Tapura” et indique avoir été “choquée” de découvrir dans la même journée qu'il projetait finalement de s'allier avec Édouard Fritch.
 
Mercredi matin, au cours de son allocution commune avec Édouard Fritch dans le hall de l'assemblée, le leader du Amuitahira'a Gaston Flosse a retracé le fil de ses négociations du début de semaine pour “regrouper tous ceux qui étaient à la même école : Les élèves d'aujourd'hui, les anciens élèves”. Et avant de rencontrer le Tapura d'Édouard Fritch, Gaston Flosse a expliqué avoir commencé par discuter lundi midi avec A Here ia Porinetia.
 
“J'ai rencontré, en premier lieu, Nicole Sanquer et Nuihau Laurey pour leur dire : Mettons-nous ensemble. Nous avons fait de bons résultats. Vous avez fait de bons résultats. Regardez les chiffres”, a détaillé l'ancien président, avant de rapporter la réponse que lui ont faite les candidats A Here ia Porinetia. “Sur le fond, nous ne sommes pas opposés, m'ont-ils dit, mais nous allons réunir notre conseil politique ce soir même – c'était lundi soir – Et demander leur avis." Et Gaston Flosse d'affirmer qu'un rendez-vous aurait été fixé par A Here ia Porinetia à 19 heures le soir-même dans son bureau. “Nous avions, nous, notre réunion. J'ai essayé d'aller très vite, pour qu'à 19 heures je sois au rendez-vous prévu. Et jusqu'à ce matin, j'attends toujours leur réponse.”
 
“Barrage et au Tavini et au Tapura”
 
Sauf qu'au lendemain de ces déclarations, cette version est formellement contestée par la présidente et candidate du A Here ia Porinetia Nicole Sanquer. L'ancienne députée confirme avoir rencontré Gaston Flosse avant qu'il ne rencontre lui-même Édouard Fritch. Mais elle assure que le président du Amuitahira'a ne lui a jamais proposé de se regrouper avec le Tapura. “J'ai eu l'occasion de rencontrer monsieur Flosse lundi midi, qui voulait créer une plateforme avec Teva Rohfritsch, A Here ia Porinetia et le Amuitahira'a”, explique Nicole Sanquer. “Les discussions portaient sur le fait de faire barrage et au Tavini et au Tapura. Gaston Flosse nous a montré des chiffres. Des potentiels de gains de voix. Mais parce qu'il fallait créer une dynamique sur une alternative autonomiste au Tapura. C'était ça l'enjeu de la discussion.”
 
La candidate du parti vert et blanc affirme qu'elle n'aurait de toutes façons jamais accepté de discuter avec Flosse d’une alliance avec le Tapura. “Le projet de plateforme dont il était question quand nous avons rencontré Gaston Flosse, c'était sans le Tapura. Il nous a uniquement dit qu'Édouard Fritch voulait le voir et qu'il allait le rencontrer dans l'après-midi. Mais pour nous, il était hors de question, comme on l'a toujours dit, de se rallier à Édouard Fritch. On a contesté sa façon de gérer le Pays. On est sortis du Tapura il y a trois ans. Il n'a jamais été question de créer une plateforme avec le Tapura.”
 
Nicole Sanquer affirme également qu'il n'a jamais été question de programme lors des discussions, mais uniquement des postes, places, modalités de fusion des listes et future constitution d'un “gouvernement commun”. Elle explique avoir appris le projet de rapprochement entre Édouard Fritch et Gaston Flosse en fin de journée lors de son conseil politique. “On ne devait pas du tout se voir à 19 heures, mais on devait se rappeler une fois le conseil politique passé dans la soirée. Mais quand nous avons vu dans les médias cette alliance possible entre le Tapura et le Amuitahira'a, nous n'avons pas voulu continuer quoi que ce soit.”
 
“Choquée”
 
Jeudi, la candidate qualifiée au second tour dit juger “improbable” l'alliance entre les listes de Gaston Flosse et Édouard Fritch et avoir été “choquée” par ce rapprochement. Mais elle estime, comme le Tavini, qu'elle ne peut que tirer un bénéfice politique de cette union. “Il y a aussi bien des disciples du Tapura, comme des disciples du Amuitahira'a qui se positionnent aujourd'hui en notre faveur. Ce matin, j'étais encore sur le terrain à Arue auprès de militants de deux familles qui soutenaient leur tāvana Teura Iriti au premier tour et qui m'ont dit qu'il n'était plus possible pour eux de voter pour le Tapura.”
 

Rédigé par Antoine Samoyeau le Jeudi 20 Avril 2023 à 21:59 | Lu 9487 fois