MARCY-L'ETOILE, 18 février 2011 (AFP) - Sanofi-Pasteur, la branche vaccins du géant pharmaceutique Sanofi-Aventis, a parié sur l'avenir du vaccin anti-dengue, maladie faisant des milliers de morts chaque année, non seulement aux Antilles françaises mais surtout en Asie du Sud-Est et en Amérique latine.
Sanofi construit d'ores et déjà près de Lyon son usine de production, qui devrait être inaugurée dès 2013, alors même que les tests se poursuivent à travers le monde et que le vaccin contre cette maladie infectieuse ressemblant au paludisme n'est pas encore enregistré.
"Classiquement, on attendait qu'un vaccin soit prêt pour lancer la phase industrielle", explique le "M. Dengue" de Sanofi, Jean Lang, recevant dans les laboratoires du groupe à Marcy-l'Etoile, banlieue chic de l'ouest lyonnais.
Ce "programme prioritaire" absorbe une grande partie des 450 millions d'euros que Sanofi-Pasteur consacre annuellement à la recherche et au développement, reflet de la stratégie de Sanofi-Aventis de développer le segment des vaccins, notamment dans les pays émergents, pour contrebalancer l'effet néfaste des génériques sur ses ventes de médicaments.
Au total, 300 millions d'euros ont déjà été investis dans cette nouvelle usine en construction à Neuville-sur-Saône, à quelques kilomètres du site-mère de Marcy-l'Etoile.
Les cuves destinées à purifier l'eau entrant dans la fabrication du vaccin sont déjà en phase de test, au rez-de-chaussée de l'immense laboratoire de ce "pôle vaccins" d'où Sanofi prévoit de sortir chaque année, à l'horizon 2014, 100 millions de doses de vaccins anti-dengue.
Pour justifier cet "investissement à risque", Sanofi cible un marché potentiel allant jusqu'à 3,5 milliards d'individus pour ce vaccin actuellement testé en Thaïlande et en Australie, mais aussi en Amérique du Sud.
Le laboratoire met en effet les bouchées doubles : il en est déjà au stade des discussions avec les autorités sanitaires des pays, comme les Etats-Unis, où seront demandées des autorisations de mise sur le marché. Et il présentera son vaccin lundi à Genève, ville de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). L'OMS estime à 50 millions les cas annuels de cette maladie transmise par moustiques.
Sanofi-Pasteur, s'il est en pointe sur la dengue avec son vaccin inspiré de celui de la fièvre jaune, n'est cependant pas le seul à travailler sur cette maladie dont la zone épidémique classique ne cesse de se développer, avec des cas autochtones détectés en France métropolitaine ou aux Etats-Unis.
Son concurrent britannique GlaxoSmithKline (GSK) travaille sur un vaccin anti-dengue avec le centre de recherche de l'armée américaine du Walter Reed Army Institute of Research (WRAIR). Mais, interrogé par l'AFP, GSK reconnaît en être à une phase "très précoce", sans certitude de développement industriel.
"Les avancées significatives de Sanofi dans le développement du vaccin contre la dengue vont certainement contraindre les autres compétiteurs à ne pas poursuivre leurs propres projets", prédit Philippe Desprès, de l'Institut Pasteur à Paris, institution indépendante sans lien avec Sanofi-Pasteur.
L'Institut Pasteur poursuit cependant le développement de son propre vaccin contre la dengue, basé sur celui de la rougeole, avançant qu'il serait bien moins coûteux que celui de Sanofi, qui cible pays solvables et voyageurs.
Le candidat vaccin de l'institut, qui en est encore au stade des essais chez l'animal, est soutenu par une "start up" en biotechnologie autrichienne, Themis.
Mais la petite équipe de l'Institut Pasteur dispose de moyens largement insuffisants pour des essais de validation chez l'homme, avec une poignée de chercheurs sur le projet contre des centaines chez Sanofi-Pasteur.
dth/cfe/jpa
Sanofi construit d'ores et déjà près de Lyon son usine de production, qui devrait être inaugurée dès 2013, alors même que les tests se poursuivent à travers le monde et que le vaccin contre cette maladie infectieuse ressemblant au paludisme n'est pas encore enregistré.
"Classiquement, on attendait qu'un vaccin soit prêt pour lancer la phase industrielle", explique le "M. Dengue" de Sanofi, Jean Lang, recevant dans les laboratoires du groupe à Marcy-l'Etoile, banlieue chic de l'ouest lyonnais.
Ce "programme prioritaire" absorbe une grande partie des 450 millions d'euros que Sanofi-Pasteur consacre annuellement à la recherche et au développement, reflet de la stratégie de Sanofi-Aventis de développer le segment des vaccins, notamment dans les pays émergents, pour contrebalancer l'effet néfaste des génériques sur ses ventes de médicaments.
Au total, 300 millions d'euros ont déjà été investis dans cette nouvelle usine en construction à Neuville-sur-Saône, à quelques kilomètres du site-mère de Marcy-l'Etoile.
Les cuves destinées à purifier l'eau entrant dans la fabrication du vaccin sont déjà en phase de test, au rez-de-chaussée de l'immense laboratoire de ce "pôle vaccins" d'où Sanofi prévoit de sortir chaque année, à l'horizon 2014, 100 millions de doses de vaccins anti-dengue.
Pour justifier cet "investissement à risque", Sanofi cible un marché potentiel allant jusqu'à 3,5 milliards d'individus pour ce vaccin actuellement testé en Thaïlande et en Australie, mais aussi en Amérique du Sud.
Le laboratoire met en effet les bouchées doubles : il en est déjà au stade des discussions avec les autorités sanitaires des pays, comme les Etats-Unis, où seront demandées des autorisations de mise sur le marché. Et il présentera son vaccin lundi à Genève, ville de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). L'OMS estime à 50 millions les cas annuels de cette maladie transmise par moustiques.
Sanofi-Pasteur, s'il est en pointe sur la dengue avec son vaccin inspiré de celui de la fièvre jaune, n'est cependant pas le seul à travailler sur cette maladie dont la zone épidémique classique ne cesse de se développer, avec des cas autochtones détectés en France métropolitaine ou aux Etats-Unis.
Son concurrent britannique GlaxoSmithKline (GSK) travaille sur un vaccin anti-dengue avec le centre de recherche de l'armée américaine du Walter Reed Army Institute of Research (WRAIR). Mais, interrogé par l'AFP, GSK reconnaît en être à une phase "très précoce", sans certitude de développement industriel.
"Les avancées significatives de Sanofi dans le développement du vaccin contre la dengue vont certainement contraindre les autres compétiteurs à ne pas poursuivre leurs propres projets", prédit Philippe Desprès, de l'Institut Pasteur à Paris, institution indépendante sans lien avec Sanofi-Pasteur.
L'Institut Pasteur poursuit cependant le développement de son propre vaccin contre la dengue, basé sur celui de la rougeole, avançant qu'il serait bien moins coûteux que celui de Sanofi, qui cible pays solvables et voyageurs.
Le candidat vaccin de l'institut, qui en est encore au stade des essais chez l'animal, est soutenu par une "start up" en biotechnologie autrichienne, Themis.
Mais la petite équipe de l'Institut Pasteur dispose de moyens largement insuffisants pour des essais de validation chez l'homme, avec une poignée de chercheurs sur le projet contre des centaines chez Sanofi-Pasteur.
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