Paris, France | AFP | vendredi 23/02/2024 - Dernier "coup de pression" à la veille du Salon de l'agriculture: vendredi, des agriculteurs manifestent dans Paris, regrettant une "rupture de confiance" avec Emmanuel Macron, dont l'idée d'orchestrer un débat samedi pendant l'événement tourne au fiasco, le syndicat majoritaire FNSEA lui demandant d'y renoncer.
Arrivés à bord de 14 tracteurs, en car ou par leurs propres moyens, plus de 200 agriculteurs ont convergé dans l'après-midi vers le sud-ouest de la capitale, à l'appel de l'alliance majoritaire FNSEA/Jeunes agriculteurs (JA).
"L'idée initiale, c'était de mettre un petit coup de pression avant l'ouverture du salon", a déclaré à l'AFP Damien Greffin, céréalier et responsable francilien de la FNSEA, depuis le lieu de rendez-vous à quelques encablures du Parc des expositions de la porte de Versailles où doit démarrer samedi le Salon de l'agriculture.
En dépit des salves d'annonces gouvernementales depuis l'éclatement de la crise agricole en janvier, "on a toujours autant de paperasse à faire, d'impasses dans nos champs" pour traiter les nuisibles, a-t-il expliqué.
Surtout, les manifestants ne digèrent pas le couac autour de l'organisation par l'Elysée d'un débat samedi au salon, pour lequel la présence du collectif écologiste des Soulèvements de la terre a été évoquée, avant un rétropédalage massif.
La FNSEA et les JA ont fait savoir qu'ils ne participeraient pas au débat.
"Il y a presque une rupture de confiance avec notre président, je ne m'attendais pas à ça", a dit à l'AFP Olivier Jendrop, céréalier de Seine-et-Marne présent dans la manifestation qui fera ensuite route vers la porte de Versailles, où des agriculteurs passeront la nuit.
Un peu plus au nord dans Paris, un trentaine de tracteurs, qui avaient stationné plusieurs heures derrière les Invalides à l'initiative du syndicat rival Coordination rurale, ont commencé à rebrousser chemin vers 17H00 comme convenu avec les autorités.
"Ce qu'il nous faudrait, c'est des prix, la baisse des exigences environnementales et fiscales", a résumé Célestin, un jeune homme de 19 ans qui n'a pas souhaité donner son nom de famille.
"Climat d'exaspération"
L'exécutif s'efforce pourtant depuis un mois de répondre aux agriculteurs qui manifestent pour obtenir un meilleur revenu et moins de contraintes administratives et environnementales, au prix de concessions sur les pesticides.
Le gouvernement a encore annoncé vendredi que les éleveurs ayant perdu des chèvres ou des brebis à cause du loup seraient mieux indemnisés, et que le protocole de tir contre l'animal protégé était assoupli.
Il a cependant suffi que l'Elysée évoque la présence des Soulèvements de la Terre, écologistes connus pour leur combat radical contre l'agriculture intensive et que le gouvernement a vainement tenté de dissoudre, pour rallumer la mèche de la colère qui semblait retomber depuis trois semaines.
Une "erreur de communication", selon l'Elysée.
A la suite d'une réunion du conseil d'administration de la FNSEA, son président Arnaud Rousseau a demandé à "ne pas tenir ce débat", évoquant un "climat d'exaspération" et des "risques de débordement".
La présidente de la Coordination rurale (CR), Véronique Le Floc'h, a indiqué à l'AFP que les responsables nationaux du syndicat ne prévoyaient pas de débattre avec Emmanuel Macron, mais que "plusieurs adhérents de la Coordination rurale y seront", s'il est maintenu, dont Karine Duc, coprésidente de la CR Lot-et-Garonne.
"Arnaud Rousseau a fait pression pour ne pas se retrouver face à nous et Macron s'est couché. Qu'il soit rassuré: nous n'aurions pas participé à cette supercherie, mais merci pour le spectacle!" ont ironisé Les Soulèvenements de la Terre sur X.
"Nous n'avons pas été sollicités, ce qui montre l'intérêt de Macron pour la biodiversité", a de son côté relevé le président de la Ligue de protection des oiseaux, Allain Bougrain-Dubourg.
Plusieurs ONG invitées, dont Générations Futures et la Fondation pour la Nature et l'Homme, diront en fin de journée si elles participeront au débat.
Le médiatique représentant du premier distributeur alimentaire français E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, a lui qualifié le débat de "grossière manipulation", dénonçant un "coup de com' pas vraiment au niveau de la situation".
Des manifestations sont aussi organisées en dehors de Paris.
Dans le Lot, un convoi d'une cinquantaine d'agriculteurs, avec 21 tracteurs et 13 bennes, selon la préfecture, a mené opérations escargot et barrages filtrants, avant de se rassembler dans le centre de Cahors, à l'appel de la FNSEA locale et des JA.
"Ça va être un salon d'explications, un salon qui pourrait être un peu viril - on peut être viril mais correct - parce que le monde agricole a besoin tout de suite de réponses précises sur +On fait quoi, quand ?+", a déclaré à l'AFP le président du salon, Jean-Luc Poulain.
Arrivés à bord de 14 tracteurs, en car ou par leurs propres moyens, plus de 200 agriculteurs ont convergé dans l'après-midi vers le sud-ouest de la capitale, à l'appel de l'alliance majoritaire FNSEA/Jeunes agriculteurs (JA).
"L'idée initiale, c'était de mettre un petit coup de pression avant l'ouverture du salon", a déclaré à l'AFP Damien Greffin, céréalier et responsable francilien de la FNSEA, depuis le lieu de rendez-vous à quelques encablures du Parc des expositions de la porte de Versailles où doit démarrer samedi le Salon de l'agriculture.
En dépit des salves d'annonces gouvernementales depuis l'éclatement de la crise agricole en janvier, "on a toujours autant de paperasse à faire, d'impasses dans nos champs" pour traiter les nuisibles, a-t-il expliqué.
Surtout, les manifestants ne digèrent pas le couac autour de l'organisation par l'Elysée d'un débat samedi au salon, pour lequel la présence du collectif écologiste des Soulèvements de la terre a été évoquée, avant un rétropédalage massif.
La FNSEA et les JA ont fait savoir qu'ils ne participeraient pas au débat.
"Il y a presque une rupture de confiance avec notre président, je ne m'attendais pas à ça", a dit à l'AFP Olivier Jendrop, céréalier de Seine-et-Marne présent dans la manifestation qui fera ensuite route vers la porte de Versailles, où des agriculteurs passeront la nuit.
Un peu plus au nord dans Paris, un trentaine de tracteurs, qui avaient stationné plusieurs heures derrière les Invalides à l'initiative du syndicat rival Coordination rurale, ont commencé à rebrousser chemin vers 17H00 comme convenu avec les autorités.
"Ce qu'il nous faudrait, c'est des prix, la baisse des exigences environnementales et fiscales", a résumé Célestin, un jeune homme de 19 ans qui n'a pas souhaité donner son nom de famille.
"Climat d'exaspération"
L'exécutif s'efforce pourtant depuis un mois de répondre aux agriculteurs qui manifestent pour obtenir un meilleur revenu et moins de contraintes administratives et environnementales, au prix de concessions sur les pesticides.
Le gouvernement a encore annoncé vendredi que les éleveurs ayant perdu des chèvres ou des brebis à cause du loup seraient mieux indemnisés, et que le protocole de tir contre l'animal protégé était assoupli.
Il a cependant suffi que l'Elysée évoque la présence des Soulèvements de la Terre, écologistes connus pour leur combat radical contre l'agriculture intensive et que le gouvernement a vainement tenté de dissoudre, pour rallumer la mèche de la colère qui semblait retomber depuis trois semaines.
Une "erreur de communication", selon l'Elysée.
A la suite d'une réunion du conseil d'administration de la FNSEA, son président Arnaud Rousseau a demandé à "ne pas tenir ce débat", évoquant un "climat d'exaspération" et des "risques de débordement".
La présidente de la Coordination rurale (CR), Véronique Le Floc'h, a indiqué à l'AFP que les responsables nationaux du syndicat ne prévoyaient pas de débattre avec Emmanuel Macron, mais que "plusieurs adhérents de la Coordination rurale y seront", s'il est maintenu, dont Karine Duc, coprésidente de la CR Lot-et-Garonne.
"Arnaud Rousseau a fait pression pour ne pas se retrouver face à nous et Macron s'est couché. Qu'il soit rassuré: nous n'aurions pas participé à cette supercherie, mais merci pour le spectacle!" ont ironisé Les Soulèvenements de la Terre sur X.
"Nous n'avons pas été sollicités, ce qui montre l'intérêt de Macron pour la biodiversité", a de son côté relevé le président de la Ligue de protection des oiseaux, Allain Bougrain-Dubourg.
Plusieurs ONG invitées, dont Générations Futures et la Fondation pour la Nature et l'Homme, diront en fin de journée si elles participeront au débat.
Le médiatique représentant du premier distributeur alimentaire français E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, a lui qualifié le débat de "grossière manipulation", dénonçant un "coup de com' pas vraiment au niveau de la situation".
Des manifestations sont aussi organisées en dehors de Paris.
Dans le Lot, un convoi d'une cinquantaine d'agriculteurs, avec 21 tracteurs et 13 bennes, selon la préfecture, a mené opérations escargot et barrages filtrants, avant de se rassembler dans le centre de Cahors, à l'appel de la FNSEA locale et des JA.
"Ça va être un salon d'explications, un salon qui pourrait être un peu viril - on peut être viril mais correct - parce que le monde agricole a besoin tout de suite de réponses précises sur +On fait quoi, quand ?+", a déclaré à l'AFP le président du salon, Jean-Luc Poulain.