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Sacro-saint dimanche, drogues légales: les idées décalées des partis néerlandais


La Haye, Pays-Bas | AFP | mercredi 28/02/2017 - Des applications mobiles pour dire aux députés comment voter, la légalisation de toutes les drogues, l'interdiction d'un personnage pour enfants au visage noir et l'abandon du shopping dominical en faveur du culte: certains partis politiques néerlandais ne manquent pas d'imagination...
Pas moins de 28 partis, un nombre record depuis la Seconde Guerre mondiale, sont dans la course pour décrocher ne serait-ce qu'un des 150 sièges du parlement alors que les Néerlandais se rendent aux urnes le 15 mars.
Dernier-né en politique, Artikel 1, parti fondé fin 2016 par l'ancienne animatrice télé Sylvana Simons pour lutter contre le racisme, a émis l'une des idées les plus controversées: interdire des espaces publics le personnage folklorique de "Zwarte Piet" ou "Pierre noir".
Apparus pour la première fois dans les années 1850, des dizaines de joyeux acolytes offrent des bonbons aux enfants en décembre lors du traditionnel défilé de Saint-Nicolas, fêtes remontant au XVIe siècle aux Pays-Bas.
Mais pour ses opposants, Pierre noir, avec sa coiffure afro, sa peau noire, ses boucles d'oreilles clinquantes et son costume médiéval criard, évoque l'époque où les Néerlandais exploitaient des esclaves, particulièrement au Surinam.
Au-delà de l'interdiction de Zwarte Piet, Artikel 1 transformerait le 1er juillet en jour férié pour commémorer l'abolition de l'esclavage.
De son côté, le parti StemNL (VoteNL) propose que tous les citoyens donnent leur avis sur les ébauches de loi auprès de la chambre basse du Parlement via une application mobile.
Après une alerte signalant le vote imminent des députés, la loi en question serait soumise à un "vote citoyen" en ligne, sur lequel se baseront les élus de StemNL pour voter.
 

- Non-voteurs -

 
"Nous n'avons pas besoin d'un nouveau gouvernement, nous avons besoin d'un nouveau système pour donner aux Pays-Bas le genre de démocratie à laquelle ils ont droit", a indiqué le parti sur son site internet.
D'un extrême à l'autre, le parti des non-voteurs (Niet Stemmers), sans programme politique, a l'intention de "ne pas voter pour quoi que ce soit" à la chambre basse.
"Les partis politiques prétendent que les non-voteurs n'existent pas", souligne ce parti hors du commun. "Nous allons faire en sorte que la voix des non-voteurs soit entendue".
"Désormais, les non-voteurs auront aussi des sièges au parlement", ajoute-t-il, misant sur la désillusion de quelques-uns des 12,9 millions d'électeurs.
Les Pays-Bas ont aussi leur lot de partis d'influence chrétienne, de l'Appel chrétien démocrate (CDA) de centre-droit au profondément conservateur Parti politique réformé (SGP). Sans oublier l'évangélique JezusLeeft (Jésus vit), un parti qui "ne met pas d'eau dans son vin" et se bat pour "une société basée sur l'amour".
Actuel détenteur de trois sièges, le SGP veut interdire le shopping dominical pour que les Néerlandais puissent "aller au culte".
Le parti, qui n'a jamais présenté de femme aux élections depuis sa création en 1918, plaide également pour un dimanche "sans travail", à l'exception d'un acte de charité ou des tâches indispensables.
Il est aussi favorable à la fermeture des 600 "coffee shops" qui vendent du cannabis aux Pays-Bas et à l'interdiction de toute publicité pour des boissons alcoolisées.
A l'inverse, le Parti libertaire, qui se bat pour un maximum de liberté et peu, voire pas d'interférence du gouvernement, veut légaliser la production, le commerce et la possession de toutes les drogues.
Fondé en 1993, ce parti veut également que les Pays-Bas quittent l'Union européenne, l'OTAN et les Nations unies, qui selon lui existent "uniquement pour aider les politiciens à poursuivre leur carrière".
 

- Des toilettes dans tous les trains -

 
Outre des propositions sérieuses sur la pension et l'âge de la retraite, 50Plus, défenseur des droits des plus de cinquante ans, a une affaire plus urgente: des toilettes dans tous les trains.
Ces partis comptent ainsi parmi les 28 qui répondaient aux critères leur permettant de présenter des candidats au scrutin du 15 mars. Au départ, ils étaient 81 inscrits auprès du Conseil électoral néerlandais.
Et parmi ceux qui n'ont pas été retenus, il y avait le Parti kleptocrate, contre les lois anti-tabac, le Parti HHH, qui en néerlandais se lit "Parti ah ah ah", et le Parti politiquement correct.

le Mercredi 1 Mars 2017 à 05:12 | Lu 480 fois