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Rythmes scolaires : une pétition pour trouver des solutions


Les nouveaux horaires pour les élèves de maternelle et de primaire sont un vrai casse-tête pour leurs parents. Une pétition est en ligne. Entre ceux qui veulent quitter le public pour aller dans le privé et ceux qui ne savent pas comment ils vont s'organiser, c'est une réforme qui va leur coûter cher.  Crédit photo TS
Les nouveaux horaires pour les élèves de maternelle et de primaire sont un vrai casse-tête pour leurs parents. Une pétition est en ligne. Entre ceux qui veulent quitter le public pour aller dans le privé et ceux qui ne savent pas comment ils vont s'organiser, c'est une réforme qui va leur coûter cher. Crédit photo TS
Tahiti, le 4 juillet 2024 – C'est l'affolement total du côté des parents d'élèves de maternelle et primaire depuis le changement d'horaires des écoles qui diffèrent d'une commune à l'autre. Une pétition lancée en ligne ce jeudi, avec déjà près de 5 000 signatures, demande ainsi la mise en place d'activités périscolaires. Car non seulement les garderies ont un coût, mais il n'y en a pas partout.
 
 
“Comment on va faire ?”, “combien ça va nous coûter ?” Ce sont les questions récurrentes que se posent les parents d'élèves depuis l'annonce du changement des rythmes scolaires dans les écoles maternelles et primaires du secteur public. Un véritable casse-tête pour s'organiser, en particulier pour les parents qui travaillent et qui ne peuvent pas forcément faire la navette au gré des horaires de leurs enfants. D'où la pétition mise en ligne ce jeudi sur “mesopinions.com” pour demander la mise en place d'activités périscolaires avec un “tarif calculé en fonction du quotient familial”.
 
Car comme le souligne la pétition, certaines communes ferment leurs écoles à 11 heures ou midi d'autres jours que les mercredis et vendredis. Mais après ? Que faire de nos enfants ? Tout le monde n'a pas un tonton ou une tatie qui peut faire chauffeur. Et puis, la pétition s'interroge aussi sur le véritable bénéfice que ces nouveaux horaires sont censés avoir sur la circulation.  Elle demande ainsi des transports en commun capables “d'accueillir tout le monde à des heures précises”, mais aussi “un service public de périscolaire”. Ça ne coûte rien de demander.
 
Une chose est sûre en tout cas, c'est que tout le monde n'a pas forcément les moyens de payer une nounou ou une garderie. Cela “renforce les inégalités entre les familles et les communes où les parents qui sont déjà dans des situations sociales précaires n'ont pas d'issue de secours”, souligne la pétition qui précise que certaines communes n'ont même pas de garderies. Ce qui pose donc nécessairement la question de la justice sociale.
 
Une facture multipliée par deux
 
Mahana est maman d'un élève qui va passer en CE2 cette année et qui fait deux activités par semaine, du judo et de la natation. Elle a bien conscience de sa chance par rapport à d'autres familles : “On fait partie de ces parents qui peuvent se permettre d'envoyer notre enfant en garderie et de lui proposer des activités en petite journée.” Scolarisé dans une école primaire du public à Papeete, le fils de Mahana aura “trois petites journées par semaine” à partir de la prochaine rentrée.
 
Pas de souci pour les mercredis et vendredis mais quid du jeudi où il finira à midi ? Seconde contrainte, elle sera obligée de déposer son fils à la garderie dès le matin en attendant le début des cours qui a été repoussé d'une heure (de 7 à 8 heures) dans son école.
 
Problème : ses horaires de travail à elle ne sont pas à géométrie variable et elle n'a pas 36 solutions. À l'heure où la question du pouvoir d'achat est loin d'être résolue, on vient encore en rajouter une couche car Mahana a fait ses comptes, et la facture risque d'être salée. “On passe du simple au double quasiment ! Jusqu'à cette année on payait 49 000 par mois, et selon nos calculs, pour l'année prochaine ce sera 79 000 francs”, explique-t-elle. Mais “on ne jette pas pour autant la pierre sur les différents acteurs parce qu'on voit bien qu'à l'école déjà, la réflexion est lancée, et on attend plus de choix”, espère la jeune maman active.

Rédigé par Stéphanie Delorme le Jeudi 4 Juillet 2024 à 13:51 | Lu 3444 fois